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Culture - Film d’art

Renouer avec l’architecture des ancêtres

En clôture de son cycle de projection en Zoom, le Beirut Art Film Festival présente un beau documentaire signé Borhane Alaouié, qui évoque le travail de l’architecte égyptien Hassan Fathy, pionnier de l’architecture vernaculaire au Moyen-Orient.

Renouer avec l’architecture des ancêtres

Depuis la nuit des temps, le paysan égyptien a su créer une cohérence entre les éléments naturels et son habitation. Photo tirée du documentaire « Il ne suffit pas que Dieu soit avec les pauvres » de Borhane Alaouié

Le Beirut Art Film Festival (BAFF) clôture sa 7e édition ce dimanche à 20 heures avec la projection en ligne (via Zoom) d’Il ne suffit pas que Dieu soit avec les pauvres de Borhane Alaouié, qui avait lancé cette même saison. Un documentaire de 70 minutes en français, réalisé en 1978, et qui parle du rôle joué par l’architecte égyptien Hassan Fathy (1900-1989) dans la propagation de l’architecture vernaculaire tant en Égypte qu’au Moyen-Orient.

Qu’est-ce que l’architecture des pauvres ?

Ce film est le fruit de la visite du réalisateur libanais en Égypte à la fin des années 70, lorsqu’il a rencontré le célèbre architecte égyptien Hassan Fathy et filmé diverses œuvres architecturales dans le pays, en se concentrant sur ce qu’on appelle « l’architecture des pauvres » et ses effets socioéconomiques. On peut voir et comprendre dans ce très beau documentaire comment les architectes qui ont étudié dans les pays occidentaux et sont revenus au pays ont déformé le visage du Caire et l’ont coupé de ses traditions ancestrales. Comment le nouveau Caire contraste avec l’habitat rural, conjugaison des efforts des paysans « pauvres » qui construisent de leurs propres mains. Alaouié, de son regard profond, place l’homme dans son environnement et met l’accent sur les matériaux : comment la brique survit au ciment et comment les paysans ont pu construire du « solide » sans dépenser de l’argent. « Il suffit que certains architectes qui ont le “savoir” les guident en dessinant leurs constructions », fait-il remarquer, et que les artisans, maçons et menuisiers travaillent avec des ingénieurs afin d’apprendre les techniques comme la conduite des eaux… Depuis la nuit des temps, le paysan égyptien a su créer une cohérence entre les éléments naturels et son habitation. L’architecte moderne a détruit cette cohérence.

Parler de Hassan Fathy avec Salma Samar Damluji

Hassan Fathy, récipiendaire du premier prix Nobel alternatif en 1980, est diplômé de l’école polytechnique de l’Université du Caire en 1926. Bien qu’ayant étudié les théories du mouvement moderne, il a toujours voulu s’ancrer dans les traditions du peuple autochtone pour mieux les dépasser. Il a ainsi utilisé des anciennes techniques de construction locales et ancestrales qu’il adapte aux contraintes modernes et aux besoins nouveaux de la vie contemporaine. Il dessine son premier bâtiment en brique de terre en 1930 et travaille dans le département des bâtiments scolaires, où il découvre la beauté de l’architecture nubienne. De 1949 à 1952, Hassan Fathy travaille au ministère de l’Éducation, dans le département de la construction, et exerce par la suite les fonctions de directeur du département d’architecture de la Faculté des beaux-arts du Caire.

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En 1973, il raconte son expérience d’architecte à Gournah, avec la publication de son récit de 300 pages, Construire avec le peuple (publié en 1999 en français chez Actes Sud), et se fait connaître internationalement. Hassan Fathy a toujours travaillé de près avec les gens pour adapter ses dessins à leurs besoins. Il leur enseigne comment travailler avec les briques de boue, supervise la construction des bâtiments et encourage la reprise de techniques décoratives anciennes. Il est devenu un des architectes les plus marquants de sa génération en Afrique, en démontrant qu’il est possible de construire pour les pauvres et enseignant aux gens à construire pour eux-mêmes.

La projection parle de son travail unique. Elle sera suivie d’une séance de questions-réponses avec Salma Samar Damluji qui a travaillé avec l’architecte égyptien Hassan Fathy en 1975/76 et plus tard en 1984/85.

Diplômée de l’AA School of Architecture (1977) et du Royal College of Art (1987) à Londres, l’architecte, auteure et professeure est titulaire de la chaire MA Binladin pour l’architecture dans le monde islamique à l’Université américaine de Beyrouth depuis 2013. Élue membre de l’Académie d’architecture en 2017, elle a reçu le Silver Restoration Award de l’Académie d’architecture en 2015 et le Global Award for Sustainable Architecture en 2012. La fondation qu’elle crée avec des collègues du Yémen, Daw’an Architecture, a reçu le Holcim Award for Sustainable Construction, Middle East Africa Silver en 2020.

Pour s’inscrire c'est ici 

Le Beirut Art Film Festival (BAFF) clôture sa 7e édition ce dimanche à 20 heures avec la projection en ligne (via Zoom) d’Il ne suffit pas que Dieu soit avec les pauvres de Borhane Alaouié, qui avait lancé cette même saison. Un documentaire de 70 minutes en français, réalisé en 1978, et qui parle du rôle joué par l’architecte égyptien Hassan Fathy (1900-1989) dans la propagation...

commentaires (1)

Belles images sur le site web de beirutartfilmfestival, architecture propre au pays ... En plus la photo semble le toit et la coupole de la mosquée de New Gourna, Figure remarquable, cet architecte égyptien.

Stes David

14 h 04, le 24 septembre 2022

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Commentaires (1)

  • Belles images sur le site web de beirutartfilmfestival, architecture propre au pays ... En plus la photo semble le toit et la coupole de la mosquée de New Gourna, Figure remarquable, cet architecte égyptien.

    Stes David

    14 h 04, le 24 septembre 2022

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