Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Libanais, « sado-maso » par excellence

Le plus consternant, c’est de voir que les individus qui manquent le plus de clairvoyance sont en train de passer à la vitesse supérieure pour systématiquement atteindre leurs objectifs égoïstes et intéressés. En contrepartie, les personnes qui refusent de se soumettre et d’accepter le fait accompli, en espérant ne serait-ce qu’un minimum d’amélioration de situation, se retrouvent dans l’incapacité de pouvoir modifier même pas d’un iota le contexte actuel déclinant (j’ai bien dit, à bon escient, modifier la situation et non pas renverser la situation pour être réaliste, concret et ne pas paraître utopiste en train actuellement de bâtir d’illusoires châteaux en Espagne). Rien de plus désolant comme situation d’impuissance notoire et d’incapacité flagrante.

La personne perspicace forge elle-même ses propres résolutions tandis que l’inculte et l’ignorant suivent à l’aveuglette le mentor (ou le gourou) qui les asservit.

Et chez nous, cette dernière catégorie est malheureusement légion. C’est pour cela en quelque sorte que le changement salutaire tant sollicité se fait cruellement attendre.

S’il faut signaler une des caractéristiques politiques essentielles de notre pays, nous dirons que nous sommes paradoxalement et bizarrement en présence d’un État qui refuse volontairement le salut susceptible de lui être salvateur et qui sciemment préfère la damnation qui fait courir ce même pays à sa perte inéluctable. (Ça va sans dire que cela est dû à la simple raison évidente qu’une grande majorité de notre establishment actuel a intérêt à ce que le chaos perdure pour continuer à exploiter outrageusement les ressources du pays, à asservir son peuple et à amasser encore et encore fortunes et richesses illicites.)

Ne sommes-nous pas en plein dans la dynamique du cycle pervers de celui qui semble rechercher au plus haut degré les situations qui peuvent le faire souffrir davantage et où il sera le plus possible en difficulté et encore plus dans le désarroi ? Et là, on ne peut ne pas penser, et à juste titre, à toutes ces Libanaises et ces Libanais qui ont sciemment donné leur voix lors des dernières élections à des candidats qui représentent la fameuse manzoumeh avec ses structures et sa pitoyable ligne de conduite, et cela pour la conservation et la sauvegarde de cette dernière, plutôt qu’au changement.

Par conséquent, et de tout ce qui précède, ne sommes-nous pas en droit de nous demander s’il ne s’agit pas d’une sorte évidente de masochisme au regard des résultats tangibles de médiocrité qui nous entourent et surtout lorsque nous devenons inertes face aux situations d’absence de droits et de libertés ?

Masochisme certes, mais également avec une large part, qu’on le veuille ou non, de sadisme à avaler. Pour être plus clair, une dose abondante de sadisme à subir à large échelle. Surtout ces derniers temps où l’on se rend compte de plus en plus que non seulement nous avons une large part de masochisme dans notre conduite et notre façon de penser, mais qu’au même titre, nous subissons le sadisme de ceux qui sont supposés (je dis bien supposés) veiller à ce que nous vivions en toute sécurité, à l’abri de l’indigence, dans la dignité et avec une santé mentale convenable.

Ces derniers, vraisemblablement, prennent un plaisir inouï à nous voir endurer crises, privations, frustrations et avilissement. Apparemment, rien de plus réjouissant pour eux. Et cela, juste pour conserver leurs prérogatives et leurs profits particulièrement louches et suspects.

Nous sommes donc pris dans un engrenage démoniaque terrible. D’une part, nous avons une population qui « masochistement » commence à se familiariser avec ce qui fait mal et qui fait souffrir. Et d’autre part, une caste politique cruelle qui, sadiquement, trouve du plaisir à contempler inactivement les individus sous sa propre responsabilité, en train de subir crises et épreuves de toutes sortes.

La boucle est donc bouclée et le terrain est, par conséquent, fin prêt à plus de despotisme et d’arbitraire de la part du pouvoir. Les conditions idéales sont donc réunies pour encore plus de prises de décision discrétionnaires sans limite.

La question qui se pose actuellement est de savoir comment s’en sortir...

Comment pouvoir briser la chaîne infernale de cette dynamique vicieuse à laquelle on a été tous, bon gré mal gré, acculés à participer ?

À vous dire vrai, on est arrivés au point, de ne plus comprendre, tellement le système chez nous, déjà défaillant, est alambiqué. Un imbroglio rien de plus confus, rien de plus complexe. Sans parler surtout et avant tout de la conduite pernicieuse de ceux qui tiennent les rênes de l’autorité étatique. Dans l’état actuel des choses et avec le bas de gamme de personnes en charge des hautes sphères du pouvoir, la solution n’est pas de sitôt à portée de main. On ne sait plus véritablement au juste à quel saint se vouer.

Dieu seul sait. Et encore, avec nous, il a peut-être perdu son latin !

Avocat à la cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

Le plus consternant, c’est de voir que les individus qui manquent le plus de clairvoyance sont en train de passer à la vitesse supérieure pour systématiquement atteindre leurs objectifs égoïstes et intéressés. En contrepartie, les personnes qui refusent de se soumettre et d’accepter le fait accompli, en espérant ne serait-ce qu’un minimum d’amélioration de situation, se...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut