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Larmes et recueillement à Westminster: le public défile devant le cercueil d'Elizabeth II


Larmes et recueillement à Westminster: le public défile devant le cercueil d'Elizabeth II

Le cercueil d'Elizabeth II, le 14 septembre 2022, lors d'une procession menée par ses enfants à partir du palais de Buckingham, au palais de Westminster, où il sera exposé au public jusqu'à ses funérailles nationales.

Baisers, larmes, signes de tête: le public a commencé à défiler mercredi devant le cercueil d'Elizabeth II à Londres, pour plusieurs jours d'ultimes hommages où sont attendues des centaines de milliers de personnes avant ses funérailles lundi.

A l'issue d'une procession chargée d'émotion depuis le palais de Buckingham, demeure où elle a passé une partie de son enfance puis qui fut sa résidence officielle durant ses 70 ans de règne, le cercueil de la reine, qui s'est éteinte jeudi dernier à 96 ans, est arrivé à Westminster Hall en début d'après-midi.

Disposé sur un imposant catafalque, il y demeurera dans la plus ancienne salle du Parlement britannique, qui restera ouverte sans interruption jusqu'à 6H30 lundi, jour des funérailles à l'abbaye de Westminster.

Défilant des deux côtés du cercueil, le public a adressé des baisers à la reine et incliné la tête en signe de respect, parfois les yeux rougis par les larmes.

Après avoir quitté le palais de Buckingham sur un affût de canon tiré par des chevaux, le cercueil de la souveraine a été suivi à pied, au rythme de 75 pas par minute, par ses quatre enfants, le roi Charles, la princesse Anne et leurs frères Andrew et Edward.

Suivaient, côte à côte, les princes William et Harry, les deux fils de Charles aux relations difficiles, qui s'affichaient ensemble pour la deuxième fois depuis la mort d'Elizabeth II il y a près d'une semaine en Ecosse.

"Moment historique"

"Le roi Charles et la famille royale étaient très sombres", raconte à l'AFP Nicola Rubinoff, 53 ans, parmi les milliers de personnes massées sur le parcours, qui a emprunté le célèbre Mall, la prestigieuse artère qui relie le palais à Trafalgar Square au centre de Londres. "Ca donne la larme à l'œil quand on voit pour de vrai le cercueil drapé de l'étendard royal et qu'on réalise que la reine est vraiment morte", explique la mère de famille, qui a attendu "trois heures et demie" pour ce "moment historique" et a autorisé sa fille de 13 ans à sécher l'école pour y assister.

Surmonté de la couronne impériale posée sur un coussin de velours violet et une couronne de fleurs blanches, roses et dahlias, accompagnées de feuillages des châteaux de Balmoral et de Windsor, le cercueil a effectué sa lente progression au son de marches funèbres de Beethoven, Mendelssohn et Chopin.

Les Britanniques sont attendus par centaines de milliers pour se recueillir à Westminster au plus près de leur monarque adorée, unanimement saluée pour son dévouement total à la Couronne pendant son règne.

Mais il faudra s'armer de patience, avec une longue file d'attente - cinq kilomètres mercredi en fin d'après-midi - qui pourrait s'étirer jusqu'à une quinzaine de kilomètres.

Mercredi, ils étaient déjà des milliers à patienter sur la rive opposée au Parlement. Les premiers arrivés ont passé la nuit sur place. "La nuit a été fraîche et humide, mais j'ai une petite chaise et un gros parapluie donc je suis resté à peu près au sec", plaisante à l'avant de la queue Dan Ford, un policier retraité de 52 ans arrivé mardi après-midi.

"Très sympa"

Les conversations se nouent dans la file et avec les policiers présents, on s'entraide dans une ambiance bon enfant. Certains vont chercher des cafés, d'autres ont prêté leur sac de couchage. "C'est toujours comme ça avec ces événements royaux", rigole Rob Paige, 65 ans. "Un temps épouvantable, mais très sympa!"

Avant ses longs adieux à Londres, le cercueil d'Elizabeth II a déjà été exposé pendant 24 heures à Edimbourg, de lundi soir à mardi. Parfois émues aux larmes, quelque 33.000 personnes ont patienté des heures pour se recueillir brièvement.

Roc de stabilité dans les crises et les changements, la reine a été une image rassurante pour des millions de Britanniques durant ses décennies sur le trône.

Bien plus faible, la cote de popularité de Charles III est montée en flèche depuis son accession au trône. Selon un sondage YouGov mardi, trois personnes sur cinq pensent qu'il fera un bon roi, contre à peine plus de 30% il y a quelques mois.

Mais son agacement a été remarqué au moment de signer des documents officiels à Belfast, le roi, à l'emploi du temps extrêmement chargé depuis le décès de sa mère, s'énervant contre un stylo qui fuyait.

Après Londres, Edimbourg et Belfast, Charles III est attendu vendredi à Cardiff au Pays de Galles, dernière étape de sa tournée dans les quatre nations britanniques.

Tensions en Irlande du Nord, velléités indépendantistes en Ecosse, inflation galopante: Charles III, plus âgé des souverains britanniques au moment de leur accession au trône, s'installe dans ses fonctions dans un moment critique.

Défi logistique

Hôtels complets, transports perturbés, pubs bondés... la capitale britannique se prépare dans la fébrilité aux funérailles du siècle, en présence de centaines de dirigeants et têtes couronnées, un énorme défi sécuritaire.

Pour voir le cercueil, le gouvernement a prévenu de "restrictions draconiennes", dignes des aéroports.

En 2002, ils étaient environ 200.000 à s'être recueillis devant le cercueil de la reine-mère Elizabeth, présentée au public pendant trois jours avant ses funérailles. L'affluence s'annonce bien plus grande encore pour les funérailles de la reine Elizabeth II, premières obsèques nationales depuis 1965 - celles de Winston Churchill. Quelques pays, notamment la Russie, l'Afghanistan, la Syrie ou la Birmanie n'y ont pas été invités.

Baisers, larmes, signes de tête: le public a commencé à défiler mercredi devant le cercueil d'Elizabeth II à Londres, pour plusieurs jours d'ultimes hommages où sont attendues des centaines de milliers de personnes avant ses funérailles lundi.
A l'issue d'une procession chargée d'émotion depuis le palais de Buckingham, demeure où elle a passé une partie de son enfance puis qui fut sa...