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Moyen-Orient - Focus

La superhéroïne israélienne de Marvel crée la polémique

Prénommée « Sabra », elle représente une agente du Mossad qui utilise ses pouvoirs pour lutter contre l’envahisseur. Incarnation de la politique sioniste, le personnage, qui apparaît pour la première fois en 1980, avait déjà suscité de vives réactions.

La superhéroïne israélienne de Marvel crée la polémique

Une série de vignettes tirées de la bande dessinée intitulée Power in the promised land ! Caputre d'écran du compte Twitter @MarvelDailyArt

Bien qu’encore très confidentiel, le prochain film produit par les célèbres studios Marvel se dévoile peu à peu. Parmi les nouvelles recrues, Sabra, une héroïne représentant l’État hébreu qui sera incarnée par l’actrice israélienne Shira Haas, révélée dans la série Netflix Unorthodox, a particulièrement attiré l’attention. Sur le papier, Sabra est dépeinte comme une héroïne dotée de superpouvoirs qui lui permettent notamment de lutter contre l’envahisseur. Paré d’un costume aux couleurs d’Israël, une large étoile de David sur la poitrine, le personnage avait fait sa première apparition dans le comic book The Incredible Hulk, en 1980. La bande dessinée, intitulée Power in the promised land !, n’était pas à l’époque passée inaperçue. Pour la première fois dans un Marvel, une superhéroïne défendant les intérêts de l’État hébreu était mise à l’honneur sous les traits de son alter ego, Ruth Bath Seraph, devenue agent du Mossad après avoir été formée dans un kibboutz. Pour certains, elle est la représentation même de la propagande sioniste soutenue par les Américains.

L’actrice israélienne Shira Haas a été choisie pour incarner le personnage de Sabra dans le prochain Marvel. Photo d’archives AFP

De nombreuses réactions ont épinglé ce choix, alors que des organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé en février dernier le régime d’apartheid imposé par les autorités israéliennes aux Palestiniens. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses réactions ont notamment critiqué le nom de la superhéroïne. Difficile de ne pas l’associer au camp de Sabra et Chatila, théâtre du massacre de milliers de réfugiés palestiniens par les milices chrétiennes sous les yeux des Israéliens, en 1982. Sur Twitter, certains n’y voient cependant qu’une malheureuse coïncidence, le nom du personnage ayant été donné avant le drame. Des internautes ont ainsi cru bon de rappeler l’origine du terme : « Les juifs nés en Palestine sont appelés “Sabras” (désigne aussi un fruit local, épineux à l’extérieur et doux à l’intérieur) depuis les années 30. Cela ne se réfère pas au massacre. » Il n’empêche, à quelques jours des commémorations pour les quarante ans du massacre, l’héroïne israélienne bientôt incarnée au cinéma risque de prendre des airs de provocation.

Positions équivoques

À l’occasion de la « D23 Expo », la semaine dernière, Marvel Cinematic Universe (MCU) a présenté son prochain film, prévu pour mai 2024 : Captain America : New World Order, qui raconte la tentative de domination du monde par des personnages malfaisants. Une théorie du complot qui tire ses origines notamment dans les Protocoles des Sages de Sion, un texte antisémite et antimaçonnique du début du XXe siècle. Dans sa première apparition en 1980, la superhéroïne endosse ainsi le rôle de la défenseuse de l’État hébreu, qui s’en prend à Hulk lors de son passage à Tel-Aviv. Le superhéros vert provoque une explosion involontaire dans le port, prenant alors les traits de l’ennemi à abattre.

Pour mémoire

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Pourchassé par Sabra, Hulk rencontre dans sa fuite un jeune garçon « arabe », lui-même poursuivi pour avoir volé une pastèque sur un marché. Leur dialogue esquisse naïvement les tensions dans les relations entre les deux peuples. « C’est dur d’être un Arabe en Israël », déclare l’enfant, avant de livrer un petit cours de géopolitique : « Mon peuple ainsi que les Israéliens affirment tous les deux que cette terre leur appartient. Ils auraient pu partager si deux très vieux livres ne leur avaient pas suggéré de s’entre-tuer à la place. »

L’épisode revêt un caractère assez révolutionnaire pour l’époque. Bien que maladroitement, l’héroïne s’aperçoit de son hostilité dans le regard qu’elle pose sur le jeune garçon, lorsque l’enfant est retrouvé mort quelques cases plus loin, tué dans une explosion.

Moment de bascule pour le personnage juif qui découvre enfin derrière ce « jeune Arabe mort » le visage d’un « être humain ». Son humanité rejaillit et la scène prend alors des allures de contestation de la propagande sioniste.

Néanmoins, cette scène avait été épinglée à l’époque car accusée d’inverser les sorts : le jeune garçon ne meurt pas des attaques commises par l’armée israélienne mais à cause des siens, présentés comme terroristes.

Cynique caricature pour les détracteurs de la bande dessinée qui soulignent par ailleurs l’absence du terme « palestinien » dans l’œuvre, comme une volonté d’effacer l’existence même de ce peuple.

Bien qu’encore très confidentiel, le prochain film produit par les célèbres studios Marvel se dévoile peu à peu. Parmi les nouvelles recrues, Sabra, une héroïne représentant l’État hébreu qui sera incarnée par l’actrice israélienne Shira Haas, révélée dans la série Netflix Unorthodox, a particulièrement attiré l’attention. Sur le papier, Sabra est dépeinte comme une...

commentaires (5)

"Sabra" c'est la figue de Barbarie, notre "sobbeir", fruit du cactus¨. Toujours deux poids, deux mesures. Qui ont été les premiers terroristes? Les occidentaux préfèrent faire semblant de l'oublier...

Politiquement incorrect(e)

20 h 11, le 14 septembre 2022

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Commentaires (5)

  • "Sabra" c'est la figue de Barbarie, notre "sobbeir", fruit du cactus¨. Toujours deux poids, deux mesures. Qui ont été les premiers terroristes? Les occidentaux préfèrent faire semblant de l'oublier...

    Politiquement incorrect(e)

    20 h 11, le 14 septembre 2022

  • Le monde est gouverné par les sionistes???

    Eleni Caridopoulou

    16 h 49, le 14 septembre 2022

  • "Tentative de gouverner le monde par des personnages malfaisants". Je ne vois rien de plus abject et de malfaisant que ces sionistes israéliens et leurs alliés américains. Sans eux, le monde tournerait beaucoup plus rond . Pour preuve, comme l'a souligné Monsieur V. Poutine, les guerres de Corée, du Vietnam, d'Irak, de Lybie, et les multiples vetos aux résolutions de l'ONU de sanctionner le bellicisme israélien. Ce qui m'écœure, c'est le silence bêlant des européens face à ce diktat. Une honte, et ça dure depuis soixante ans.

    Roborm

    08 h 59, le 14 septembre 2022

  • Ca ne vole décidément toujours pas très haut chez les Avengers et leurs commanditaires. Abject.

    Roborm

    07 h 01, le 14 septembre 2022

  • Face au drones du hezb voilà Sabra (apparemment l'équivalent de notre Sobayr , pomme de cactus),... le mystère plane

    Wlek Sanferlou

    03 h 51, le 14 septembre 2022

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