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Dernières Infos - Présidentielle au Liban

CPL, Amal, indépendants et Hezbollah : les députés contestataires poursuivent leur tournée

Des députés de la contestation après leur rencontre avec des élus du bloc du Développement et de la Libération, affilié au mouvement Amal de Nabih Berry, le 13 septembre 2022. Photo Hassan Ibrahim/Compte Flickr du Parlement

"Empêcher toute vacance présidentielle" que d'aucuns redoutent après la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre: tel est le leitmotiv de la tournée des députés de la contestation populaire qui, après le Tachnag et les Kataëb lundi, ont fait place au Hezbollah, au CPL, aux apparentés Amal ainsi qu'à certains indépendants mardi. Reçus dans la matinée par Gebran Bassil et des députés aounistes au siège du Courant Patriotique Libre (CPL) à Sin el-Fil, en banlieue de Beyrouth, les 13 élus contestataires se sont entretenus dans l'après-midi avec des députés indépendants du bloc du Renouveau et ceux de la mouvance de Nabih Berry, chef du Parlement et du mouvement Amal.

"Il est nécessaire que nous rencontrions tout le monde malgré les désaccords politiques, pour empêcher toute vacance présidentielle" a affirmé le député contestataire Michel Douaihy, à l'issue de la rencontre avec la formation aouniste. "Toutes les forces politiques doivent assumer leurs responsabilités afin de trouver un président réformateur", a-t-il poursuivi, dans des propos rapportés par plusieurs médias locaux.

Le site d'information tayyar.org, affilié au CPL, indique que M. Bassil a reçu les députés Michel Douaihy, Melhem Khalaf, Firas Hamdane, Yassine Yassine et Cynthia Zarazir, ajoutant que tous "se sont accordés sur la nécessité d'élire un président de la République, que l'élection soit purement libanaise et rien d'autre, sans arriver à une vacance présidentielle".

Le député CPL Georges Atallah a estimé que "l'initiative des députés de la contestation est la bienvenue", une allusion à la démarche lancée début septembre par les 13 députés pour élire "un président de sauvetage" capable de sortir le pays du chaos. C'est cette initiative que les contestataires présentent aux différents groupes parlementaires durant leur tournée, qu'ils ont amorcée lundi en rencontrant le Tachnag et les Kataëb.

"Nous n'avons pas évoqué de noms, mais des principes (...) Les jours à venir prouveront que les honnêtes gens peuvent coopérer avec nous car nous avons un dénominateur commun : nous refusons la vacance" présidentielle, a-t-il ajouté.

Les députés de la contestation ont rencontré dans l'après-midi ceux du bloc du Renouveau, à savoir Michel Mouawad, Adib Abdel Massih, Achraf Rifi et Fouad Makhzoumi. "Notre but est d'arriver à l'élection d'un président souverain, capable d'imposer les solutions adéquates à cette crise", a affirmé M. Makhzoumi à l'issue de la réunion. De son côté, le député contestataire Mark Daou a appelé à ce que le scrutin se déroule dans les délais constitutionnels prévus. "Nous poursuivrons ce dialogue afin de renforcer le caractère purement libanais du vote, afin de protéger ce pays et sa Constitution", a-t-il déclaré. 

Les contestataires ont ensuite pris la direction de Aïn el-Tiné, où ils ont rencontré des membres du bloc du Développement et de la Libération, affilié au mouvement Amal de Nabih Berry. "Avec cette initiative nous tendons la main à tout le monde, pour élire un président répondant aux critères", a affirmé la députée de Beyrouth Paula Yaacoubian après la réunion, qu'elle a qualifiée de "bonne et fructueuse".

"Nous avons reçu la certitude que le président Berry convoquera bien une séance d'élection du président même si les réformes ne sont pas adoptées", a indiqué Mme Yaacoubian, alors que le chef du Législatif avait posé cela comme condition préalable à la convocation de la Chambre. "Il y a une réalité : nous constituons 10 % seulement du total des députés au Parlement. Soit on abandonne et on dit qu'on attend la vacance présidentielle, soit on va voir tous les groupes", a-t-elle défendu, rappelant que sa formation souhaite élire "un président qui soit hors des critères politiciens".

De son côté, le député d'Amal Ali Hassan Khalil a soutenu que "les différences d'opinion ne doivent pas empêcher le dialogue, surtout face aux défis et à la crise actuelle". Toujours pas de noms sur la table en revanche, car "il est trop tôt pour en parler", a-t-il estimé. "Nous avons notre avis, notre position : nous l'exprimons même en cas de désaccord", a-t-il affirmé, rappelant que M. Berry a défini les critères du présidentiable idéal, à savoir quelqu'un qui bénéficie d'une "acceptabilité musulmane et nationale" en plus de son appartenance chrétienne, le président étant traditionnellement maronite.

En fin d'après-midi, les députés Mark Daou, Halimé Kaakour, Firas Hamdane, Melhem Khalaf, Waddah Sadek, et Michel Douaihy se sont entretenus avec le chef du groupe parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad, ainsi que deux autres députés du groupe. "Le dialogue a été très franc et nous avons abordé le concept de la souveraineté ainsi que celui des armes. Nous avons besoin d'un président qui représente tout le monde, en dehors du cadre traditionnel. Le Liban ne peut pas tolérer un vide", a déclaré la députée Halimé Kaakour.


"Empêcher toute vacance présidentielle" que d'aucuns redoutent après la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre: tel est le leitmotiv de la tournée des députés de la contestation populaire qui, après le Tachnag et les Kataëb lundi, ont fait place au Hezbollah, au CPL, aux apparentés Amal ainsi qu'à certains indépendants mardi. Reçus dans la matinée par Gebran Bassil et des...