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Politique - Décryptage

Renouvellement du mandat de la Finul : ces nuances qui dérangent

Renouvellement du mandat de la Finul : ces nuances qui dérangent

Une patrouille de la Finul à la frontière sud. Photo d’archives. Mahmoud Zayyat / Archives AFP

De prime abord, l’impression générale la semaine dernière, c’était que le renouvellement pour un an du mandat de la Force intérimaire des Nations unies s’est déroulé de façon routinière sans le moindre problème. Contrairement aux années précédentes, lorsque des polémiques ont secoué le pays au sujet d’un éventuel élargissement du mandat des Casques bleus (présents au Liban depuis 1978 et au nombre de près de 10 000) pour couvrir notamment les frontières nord et est du pays (autrement dit, avec la Syrie) et pour placer ce mandat sous le chapitre 7 de l’ONU, ce qui signifie donner plus de pouvoir militaire à la force internationale.

La résolution 2650 du Conseil de sécurité a donc été adoptée le 31 août sans provoquer de grands remous sur la scène politique et médiatique libanaise. Toutefois, depuis quelques jours, des critiques ont commencé à se faire entendre. Les réserves portent essentiellement sur trois paragraphes de la résolution qui se suivent. Le premier consiste à renouveler l’aide logistique et celle en nourriture, médicaments et carburants, décidées pour la première fois l’an dernier par la communauté internationale pour permettre à l’armée libanaise d’accomplir sa mission. Au départ, cette décision était considérée comme une bonne initiative, surtout qu’elle provient des États participant à la Finul et qu’elle vise à compenser les manques de l’armée libanaise en cette période de crises monétaire, économique et sociale. Cette disposition a été renouvelée pour six mois, jusqu’au 28 février 2023. Mais la résolution insiste sur le fait que ce soutien « ne doit pas être considéré comme un précédent ni comme une solution de long terme ».

Dans le paragraphe suivant, la résolution presse l’armée libanaise et l’autorité politique à exécuter les dispositions prévues dans la résolution 1701 qui a mis un terme à la guerre de juillet 2006, prévoyant un déploiement important de la troupe dans la zone d’influence de la Finul. Initialement, la résolution 1701 prévoyait le déploiement de 15 000 soldats libanais, alors qu’en réalité, il y en a près de 3 000, l’armée étant constamment sollicitée pour des missions à l’intérieur ou sur les autres frontières du pays. Au cours des années précédentes, les pays participant à la Finul étaient donc d’accord pour ne pas exercer des pressions supplémentaires sur la troupe. Mais la mention de ce point précis dans la résolution n’est pas passée inaperçue pour certains milieux politiques libanais. D’autant que le paragraphe suivant rappelle que la Finul n’a pas besoin d’autorisation préalable pour accomplir la mission qui lui est confiée et qu’elle a donc le droit de mener des missions de façon indépendante. Dans cette résolution, le Conseil de sécurité invite ainsi les parties concernées à garantir la liberté d’action de la Finul, lui donnant ainsi le droit d’effectuer des patrouilles sans notification préalable.Pour certains spécialistes de l’action des Casques bleus dans le monde, cela peut paraître élémentaire, mais au Liban, et surtout au Sud où la situation est particulièrement sensible, chaque mot peut revêtir une signification particulière. Surtout que récemment, des frictions se sont produites entre des habitants de certaines localités du Sud et des patrouilles de la Finul qui n’étaient pas accompagnées de militaires libanais. Il s’agit notamment de localités dont les habitants sont favorables au Hezbollah. En principe, la Finul effectue des contacts et tient des réunions avec les municipalités, indépendamment de leur appartenance politique. Par conséquent, elle n’a aucun problème à rencontrer les collectivités locales affiliées au Hezbollah. Mais cela ne signifie pas pour autant que les activités et les déplacements des Casques bleus dans certaines localités ne sont pas surveillés de près par les habitants. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la résolution 1701 prévoit que la mission de la Finul est d’épauler l’armée libanaise, non de prendre sa place. En principe donc, c’est l’armée libanaise qui doit être en première ligne avec les habitants de la région et la Finul doit la soutenir. Mais faute de disponibilité de l’institution militaire, il est devenu fréquent de voir les convois des Casques bleus patrouiller seuls dans les localités du Sud. En principe, même si l’armée ne participe pas à ces patrouilles, elle est malgré tout censée en être informée et ces opérations devraient se faire en coordination avec elle. Mais voilà que la résolution 2650 précise que la Finul n’a pas besoin d’autorisation préalable pour effectuer des patrouilles. C’est d’ailleurs ce qui a provoqué l’étonnement des parties libanaises et la méfiance du Hezbollah. S’agit-il donc d’une formule de routine ou des prémices d’un changement dans la mission de la force internationale ? Jusqu’à présent, les parties concernées affirment que la Finul est une force de paix ; elle ne veut pas entrer en conflit avec qui que ce soit et elle souhaite avoir les meilleures relations possibles avec les habitants de la région.

De prime abord, l’impression générale la semaine dernière, c’était que le renouvellement pour un an du mandat de la Force intérimaire des Nations unies s’est déroulé de façon routinière sans le moindre problème. Contrairement aux années précédentes, lorsque des polémiques ont secoué le pays au sujet d’un éventuel élargissement du mandat des Casques bleus (présents au...
commentaires (3)

Ce que l'article semble dire est que les nuances semblent gener le Hezbollah... ce qui semble à son tour gener leur porte parole à L'OLJ, Mme. S. Haddad!

Hanna Philipe

20 h 24, le 10 septembre 2022

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Commentaires (3)

  • Ce que l'article semble dire est que les nuances semblent gener le Hezbollah... ce qui semble à son tour gener leur porte parole à L'OLJ, Mme. S. Haddad!

    Hanna Philipe

    20 h 24, le 10 septembre 2022

  • IL FAUT LA SUBSTITUER PAR UNE FORCE ONUSIENNE DE FRAPPE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 03, le 10 septembre 2022

  • Une question simple : à quoi sert la FINUL? Est ce qu’elle peut empêcher Israël d’attaquer le Hezbollah? NON. Est ce qu’elle peut empêcher le Hezbollah d’attaquer Israël? NON. Bon c’est vrai que la FINUL entreprend plusieurs actions humanitaires au Liban Sud mais est ce son rôle? Ou bien c’est pour empêcher les soldats déployés de s’ennuyer. La seule force armée qui doit être présente partout sur le territoire national et notamment au Liban Sud face à Israël et au régime syrien doit être notre armée nationale sous le commandement de Yarze .

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 01, le 10 septembre 2022

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