Des proches d'une soixantaine de migrants bloqués depuis plusieurs jours au large de la Grèce et de Malte à bord d'une embarcation de fortune ont coupé mardi la route au niveau du rond-point Bebnine-Abdé au Liban-Nord, afin de protester contre un manque de coopération des autorités grecques.
Selon notre correspondant dans la région Michel Hallak, les familles des migrants, dont la majorité est originaire de ce village, estiment que leurs proches risquent de mourir de faim ou de soif, et que l'embarcation, dont le stock de mazout s'est épuisé, risque de couler. Elles ont menacé de recourir à l'escalade, affirmant être prêtes à manifester devant le siège de l'ambassade de Grèce à Beyrouth si des efforts ne sont pas déployés dans l'immédiat par Athènes.
L'embarcation en question a quitté la côte libanaise au cours du week-end écoulé, après que les passagers étaient montés à bord à partir de bateaux plus petits pour éviter d'attirer l'attention, avait confié un proche à L'Orient-Le Jour. L'embarcation, qui transportait également des Palestiniens et des Syriens, est ensuite tombée en panne au large des côtes grecques et son capitaine a pris la fuite. Selon l'agence Associated Press, les passagers ont informé leurs proches et des groupes de bénévoles, par téléphone satellitaire, que deux jeunes enfants étaient décédés à bord.
Les aventures périlleuses en mer se sont dernièrement multipliées pour fuir un Liban en plein effondrement. En avril dernier, un bateau de migrants avait fait naufrage au large de Tripoli avec une soixantaine de personnes à bord, causant la mort de plusieurs passagers et faisant des dizaines de disparus, toujours introuvables à ce jour. Le bathyscaphe indien "Blue Whale", arrivé au Liban fin août pour mener une opération de recherche du bateau de migrants, a quitté le pays sans publier de rapport sur les conclusions de sa mission, selon l'avocat Mohammad Sablouh, qui représente certaines des familles des victimes du naufrage.
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