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Moyen-Orient - Syrie

Les frappes israéliennes réduiraient les livraisons d'armes iraniennes au Hezbollah

La dernière frappe israélienne en Syrie, mercredi, visait à empêcher l'arrivée d'un avion cargo en provenance d'Iran, révèle une source de renseignement occidentale.

Les frappes israéliennes réduiraient les livraisons d'armes iraniennes au Hezbollah

Des avions de combat F-35 israéliens volant au-dessus de la Méditerranée lors d'un show aérien, le 19 avril 2018. Photo d'archives Amir Cohen/REUTERS

Israël a intensifié dernièrement ses frappes sur les aéroports syriens afin de perturber l'utilisation croissante par Téhéran des lignes de ravitaillement aérien pour livrer des armes à ses alliés en Syrie et au Liban, notamment au Hezbollah, ont déclaré à l'agence Reuters des sources diplomatiques et de renseignement régionales.

Téhéran a adopté le transport aérien comme moyen plus fiable d'acheminer du matériel militaire à ses forces et aux combattants alliés en Syrie, suite aux perturbations des transferts terrestres. Israël surveille depuis longtemps l'ancrage de plus en plus profond de son ennemi iranien en Syrie, ont estimé  des sources diplomatiques et de renseignement.

Les dernières frappes de mercredi soir ont endommagé l'aéroport d'Alep juste avant l'arrivée d'un avion en provenance d'Iran, a affirmé un commandant d'une alliance régionale soutenue par l'Iran qui était au courant de l'incident. 

Israël a également effectué une frappe sur l'aéroport de Damas, endommageant des équipements, a reconnu le gouvernement. C'est la deuxième attaque de ce type sur l'aéroport depuis juin, lorsque des frappes aériennes israéliennes sur la piste d'atterrissage l'ont mis hors service pendant deux semaines. Cette frappe avait aussi pour but d'empêcher l'arrivée d'un avion cargo, ajoute-t-on de mêmes sources.

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Un porte-parole de l'armée israélienne a refusé de commenter ces informations. Depuis des années, l’État hébreu mène des attaques en Syrie contre ce qu'il décrit comme des forces iraniennes ou soutenues par l'Iran qui s'y sont déployées au cours de la guerre laquelle dure depuis 11 ans.

Ram Ben-Barak, chef de la commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset, a affirmé que l'objectif d'Israël en Syrie est d'empêcher le plan de Téhéran "d'établir un autre front contre Israël en Syrie et de renforcer les capacités du Hezbollah au Liban". Dans une interview accordée à "Tel Aviv 102 FM", il a ajouté qu'Israël a "réussi à déjouer ce plan de diverses manières."

Jouer avec le feu
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, a réagi aux frappes aériennes de mercredi en déclarant qu'Israël "joue avec le feu" et menace la sécurité régionale.

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Une source diplomatique régionale a confié à Reuters que les frappes marquaient un changement dans le ciblage israélien. "Ils ont commencé à frapper des infrastructures utilisées par les Iraniens pour l'approvisionnement en munitions du Liban", a-t-elle indiqué. "Dans le passé, il s'agissait uniquement des fournitures, mais pas de l'aéroport. Maintenant, ils frappent la piste d'atterrissage", a ajouté la source.

Ce changement a été provoqué par l'utilisation croissante par l'Iran d'avions de ligne au lieu de transferts terrestres pour acheminer des armes vers les deux principaux aéroports de Syrie, selon une autre source de renseignement occidentale basée dans la région et un transfuge de l'armée syrienne connaissant bien les cibles des frappes. "La collecte de renseignements d'Israël avait relevé que davantage de vols étaient utilisés pour transporter des armes et du petit matériel militaire qui peuvent être introduits clandestinement dans les vols civils réguliers de Téhéran", a-t-elle précisé.

En 2019, les États-Unis avaient sanctionné Mahan Air pour avoir transporté des armes et du personnel aux forces iraniennes en Syrie. Un transfuge militaire syrien avait soutenu que ce matériel comprenait généralement des composants de petits drones, des pièces pour des missiles guidés de précision et des équipements de vision nocturne qui sont faciles à "mettre dans un carton dans un avion civil". Les transferts terrestres à travers l'Irak, la Syrie et le Liban ont été moins utilisés car les rivalités locales et les combats le long de la frontière irako-syrienne - où sont basées les milices irakiennes pro-iraniennes - ont perturbé les flux de stocks, a ajouté le transfuge. Lorsque l'aéroport de Damas a été touché en juin, l'Iran et ses alliés ont commencé à utiliser de plus en plus l'aéroport d'Alep pour les transferts, a-t-il poursuivi, ce qui a entraîné une série de frappes à cet endroit environ deux mois plus tard.

Les bombardements fournissent également des indices sur les zones dans lesquelles l'Iran s'est retranché, a déclaré Nawar Chaabane, analyste au Centre Omran d'études stratégiques, qui se concentre sur la Syrie. "Alors que les frappes d'il y a quelques années privilégiaient les zones autour de Damas et les zones militaires du Nord-Ouest, leur extension à Alep et même aux zones côtières met en évidence les endroits d'où Israël perçoit une menace stratégique", a-t-il dit.

"Ce qui est dangereux, c'est que lorsque nous regardons les zones qui sont frappées, cela nous indique que l'Iran s'est davantage étendu", a affirmé M. Chaabane. "Chaque fois que nous voyons une nouvelle zone bombardé, la réaction est 'Israël a frappé là'. Mais ce que nous devrions dire, c'est 'l'Iran est là'". 

Israël a intensifié dernièrement ses frappes sur les aéroports syriens afin de perturber l'utilisation croissante par Téhéran des lignes de ravitaillement aérien pour livrer des armes à ses alliés en Syrie et au Liban, notamment au Hezbollah, ont déclaré à l'agence Reuters des sources diplomatiques et de renseignement régionales.Téhéran a adopté le transport aérien...

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