Le Premier ministre désigné Nagib Mikati, dont l'équipe ministérielle gère les affaires courantes depuis le 22 mai, a une nouvelle fois affiché mardi sa volonté de vouloir mettre sur pied un nouveau cabinet, démentant des accusations de blocage gouvernemental lancées par le camp aouniste.
"Si je ne voulais pas former de gouvernement, je n'aurai pas présenté une liste ministérielle au lendemain des consultations parlementaires contraignantes", a rappelé M. Mikati , selon des propos rapportés par des médias locaux.
Qualifiant sa relation avec le président de "bonne", il a également souligné que la composition du nouveau cabinet peut faire l'objet de modifications en fonction des concertations qu'il effectue avec M. Aoun. Il a indiqué avoir accepté que ce dernier nomme les deux ministres qui seraient remplacés dans le cabinet sortant, vu qu'ils sont proches du camp aouniste, notant toutefois vouloir obtenir le soutien des députés sunnites du Akkar et du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, afin que le gouvernement obtienne la confiance requise.
Deux options ont en effet été respectivement avancées par MM. Mikati et Aoun, sans que les tractations n'avancent jusque-là : soit le remplacement de deux ministres dans le cabinet sortant, soit l'élargissement de ce cabinet de 24 à 30 ministres en y incorporant six ministres d’État, dans le but de donner à la future équipe une consistance politique.
M. Mikati a enfin salué le communiqué de Dar el-Fatwa publié samedi, estimant que le mufti de la République Abdellatif Deriane était "objectif et calme", alors que d'autres membres du Conseil voulaient qu'il soit plus ferme à l'encontre du camp présidentiel.
Le Conseil islamique chérié, la plus haute instance sunnite au Liban, avait adressé de virulentes critiques, mais implicites, à l'encontre du chef de l'État dont le mandat arrive à terme le 31 octobre, pointant du doigt un "contournement" de l'échéance présidentielle et une "contestation de la légitimité du gouvernement sortant". Plusieurs observateurs redoutent son maintien à la tête de l’État au-delà de cette date, sous prétexte de l’impossibilité pour un cabinet sortant d’exercer les prérogatives du président en cas de vacance au niveau de la magistrature suprême.
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