Dix-huit jours après un deuxième effondrement partiel qui avait coïncidé avec le deuxième anniversaire de l'explosion meurtrière de Beyrouth le 4 août 2020, les silos du port ont fait l'objet dans la nuit de dimanche à lundi d'un nouvel effondrement dans leur partie nord, alors qu'un incendie ronge la structure depuis un mois déjà, face à l'impuissance des autorités.
Selon des images vidéos partagées sur les réseaux sociaux peu avant 2h du matin, on peut voir plusieurs silos de la partie nord s’écraser alors qu’ils sont dévorés par les flammes.
Lundi soir, les familles des victimes ont appelé à un rassemblement mardi à 17h à proximité de la statue de l'Emigré, devant le port de Beyrouth. Elles ont indiqué qu'elles annonceront une nouvelle prise de position.
Huit silos du bloc nord se sont déjà effondrés : quatre sont tombés le 31 juillet et quatre autres le 4 août. Les experts assurent qu'un effondrement d'autres silos du bloc nord est inévitable.
Dimanche soir, le ministère de la Santé a publié une série d'instructions pour les personnes se trouvant au port ou dans son périmètre, afin d'éviter une longue exposition aux champignons dépistés dans l'air.
Lors d'une réunion mercredi entre le Premier ministre sortant Nagib Mikati, le ministre sortant de l'Environnement Nasser Yassine et les députés des Forces du changement Najat Aoun Saliba et Melhem Khalaf, les responsables avaient pris la décision de ne démolir que le bloc nord des silos à grains, qui ont déjà subi deux effondrements partiels, mais de préserver le côté sud, plus stable, en plus d'éteindre l'incendie des silos en flammes depuis plus d'un mois.
Deux ans après l'explosion provoquée par un incendie qui s'était déclaré dans un hangar où étaient stockés, sans mesure de précaution, des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium, de l'aveu même des autorités, l'enquête du juge Tarek Bitar est toujours au point mort en raison d'obstructions politiques de tous bords. Le drame a fauché plus de 220 vies, blessé près de 7.000 personnes et détruit des quartiers entiers de la capitale, tout en imprimant un traumatisme toujours prégnant dans les consciences, et une colère toujours renouvelée.
commentaires (3)
Faut tout démolir et rebâtir, en érigeant un mémorial à côté. Chaque côté pense avoir tout les droits, typique de chez moi
Jack Gardner
10 h 11, le 22 août 2022