Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Ukraine

Guterres demande à Moscou de ne pas isoler la centrale nucléaire de Zaporijia


Guterres demande à Moscou de ne pas isoler la centrale nucléaire de Zaporijia

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres en Ukraine, le 18 août 2022. Photo REUTERS/Gleb Garanich

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé vendredi à la Russie de ne pas couper du réseau ukrainien la centrale nucléaire de Zaporijjia, qu'elle contrôle et que Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de menacer avec leurs bombardements.

Dans l'est, les combats se poursuivent notamment dans le Donbass, objectif stratégique prioritaire de Moscou que ses forces continuent de pilonner et où 5 morts ont été recensés ces dernières 24 heures dans la seule province de Donetsk, selon les autorités ukrainiennes. M. Guterres a poursuivi vendredi à Odessa, le grand port du sud ukrainien, sa visite dans le pays qui l'avait d'abord mené la veille à Lviv (ouest). Il y a demandé à la Russie de ne pas couper du réseau électrique ukrainien la centrale nucléaire de Zaporijjia, contrôlée par les troupes russes depuis début mars et dont la sécurité inquiète car elle est proche du front de la guerre.

"Bien évidemment, l'électricité de Zaporijjia est une électricité ukrainienne (...) ce principe doit être pleinement respecté", a déclaré M. Guterres lors d'une conférence de presse en marge d'une visite au port d'Odessa.Plus tôt vendredi, l'opérateur des centrales ukrainiennes Energoatom avait dit craindre que la  Russie ne coupe la centrale du réseau électrique ukrainien. Selon Energoatom, les militaires russes sont en train de chercher des approvisionnements pour des générateurs au diesel qui seraient activés après l'arrêt des réacteurs et ont limité l'accès du personnel au site.

Moscou et Kiev se sont accusés mutuellement ces dernières semaines de bombardements qui ont ciblé cette centrale nucléaire située dans le sud de l'Ukraine, faisant resurgir le spectre d'une catastrophe majeure en Europe, 36 ans après celle de Tchernobyl, également en Ukraine. Un diplomate occidental a indiqué vendredi à l'AFP que les Occidentaux s'inquiétaient surtout du maintien du refroidissement par eau des réacteurs nucléaires, plus que de l'impact d'un tir sur cette centrale "construite pour résister" aux pires impacts, "même au crash d'un avion de ligne".

"Suicide" 

Jeudi à Lviv, où il a rencontré les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan, avait dit craindre un "nouveau Tchernobyl", estimant que "tout dégât potentiel à Zaporijjia serait un suicide". "Gravement préoccupé", il avait appelé à démilitariser la centrale pour éviter qu'elle ne soit utilisée "pour quelque opération militaire que ce soit".

Jeudi, l'armée russe avait fermement démenti avoir déployé des "armes lourdes" dans et autour de la centrale, comme Kiev l'en a accusé. L'administration d'occupation prorusse de la région de Zaporijjia avait elle accusé les forces ukrainiennes d'avoir bombardé la ville d'Energodar, proche de la centrale.

La visite de M. Guterres a été marquée par un autre sujet qui inquiète au niveau mondial: les exportations de céréales ukrainiennes. Bloquées après l'invasion russe du 24 février dernier, ce qui a fait planer le spectre d'une crise alimentaire mondiale, elles ont repris après la conclusion en juillet d'un accord entre Moscou et Kiev, avec la médiation de M. Erdogan.

Lors d'une conférence de presse conjointe avec MM. Zelensky et Erdogan, M. Guterres a promis jeudi que son organisation allait s'efforcer "d'intensifier" les exportations de céréales ukrainiennes avant l'arrivée de l'hiver. Elles sont notamment cruciales pour l'approvisionnement alimentaire de nombreux pays d'Afrique, l'Ukraine étant un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de céréales.

Fruit de l'accord de juillet, 25 navires transportant "plus de 600.000 tonnes de produits agricoles ukrainiens" ont transité depuis cette semaine par le "corridor céréalier" depuis les ports d'Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk, selon Kiev. M. Guterres s'est félicité d'un "début de stabilisation" sur les marchés agricoles depuis l'accord. Mais "il y a encore un long chemin avant que cela ne se traduise dans la vie quotidienne des gens, dans leur boulangerie et sur les marchés", a-t-il nuancé, pointant du doigt les "chaînes d'approvisionnement perturbées" et les "coûts de l'énergie et du transport inacceptables". Après Odessa, M. Guterres prévoit d'aller en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) qui supervise l'application de l'accord de juillet.

Bombardements et sabotage 

Dans l'est, des bombardements russes ont fait au moins cinq morts et dix blessés dans plusieurs localités de la région de Donetsk, l'une des deux provinces du Donbass, a annoncé son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur les réseau sociaux. L'artillerie russe a avancé lentement ces dernières semaines dans le Donbass, une région qui était déjà avant le conflit actuel, depuis 2014, en partie aux mains de séparatistes prorusses, et que Moscou, qui en a fait sa priorité stratégique, entend conquérir totalement.

Des bombardements ont par ailleurs frappé tôt vendredi Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine, et fait au moins un mort selon les autorités locales. Au moins 12 autres personnes avaient trouvé la mort de la même manière dans la région ces deux derniers jours, selon elles.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé vendredi à la Russie de ne pas couper du réseau ukrainien la centrale nucléaire de Zaporijjia, qu'elle contrôle et que Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de menacer avec leurs bombardements.
Dans l'est, les combats se poursuivent notamment dans le Donbass, objectif stratégique prioritaire de Moscou que ses forces continuent...