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Construire la paix à travers le design

Alors que le bruit des bottes résonne aux quatre coins d’une terre fatiguée de tant de violences, les esthètes persistent et signent pour montrer le rôle essentiel du design dans la recherche de la paix dans une exposition intitulée « Designing Peace » qui se tient à New York.

Construire la paix à travers le design

L’installation de la libanaise Lina Ghotmeh « Stone Garden, Resilient Living » dans le cadre de l’exposition « Designing Peace ». Photo tirée du site officiel de Lina Ghotmeh

Le magnifique et intemporel Give Peace a Chance, lancé par John Lennon en 1969, reste un magnifique message de paix, un appel à la vie et la liberté dans une perpétuelle quête du bonheur. Dans ce contexte toujours très actuel, le Cooper Hewitt Smithonian Design Museum de New York présente jusqu’au 4 septembre 2023 l’exposition Designing Peace, dans laquelle des artistes, des architectes et des concepteurs, toutes disciplines confondues, envisagent une autre voie à suivre que celle de la violence. Ont été retenues une quarantaine de propositions de design, d’initiatives et d’interventions en provenance de 25 pays, dont le Liban, avec l’architecte Lina Ghotmeh et son projet Stone Garden, Resilient Living. L’exposition inclut des objets, des prototypes, des installations, des cartes, des images, des textiles, des jeux vidéo et des films. Elle est divisée en plusieurs sections, chacune abordant une manière différente de concevoir la paix en harmonie avec l’esprit du Cooper Hewitt Design Museum qui a pour vocation de servir d’inspiration à un travail créatif où le design serait un langage de paix universel.

Vue de l’exposition « Designing Peace ». Photo tirée du site officiel de Lina Ghotmeh

La curatrice de l’exposition Cynthia E. Smith a passé cinq ans à monter ce projet. Formée au design industriel avec un diplôme d’études supérieures de la Harvard Kennedy School, elle précise : « En tant que musée du design américain, le Cooper Hewitt, toujours très actif, utilise tous les moyens pour souligner l’importance du design au service du «bien». L’actuelle sélection est divisée en sections, chacune abordant une question différente sur comment concevoir et créer pour la paix. » Elle donne ainsi l’exemple de la Colombie, ce pays qui a connu des décennies de conflit interne, lorsque le ministère de la Défense a engagé une agence de publicité pour persuader les soldats rebelles des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) de déposer les armes. Sachant que les démobilisations augmentaient pendant les vacances, l’équipe avait lancé en 2010 son projet Rebels of Light au cours de laquelle une dizaine de zones forestières tenues par les rebelles ont été illuminées avec des milliers de lumières bleues et des capteurs bannières. Cette campagne, qui a duré trois ans, a également permis au public d’accepter le retour des soldats de la guérilla comme des membres de leur famille.

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Ailleurs, et plus précisément en Tunisie, un ouvrage de bande dessinée, sous le label du collectif LAB619 créé en 2013, a été rédigé dans le dialecte du pays pour, entre autres, arrêter le flot d’enfants désœuvrés sollicités par des groupes extrémistes pour en faire de futurs mercenaires. Designing Peace met enfin l’accent sur la nécessité d’installer un espace de paix en tentant de résoudre notamment les multiples problèmes humains des frontières, les batailles contre l’injustice, le progrès social…

Vue de l’exposition « Designing Peace ». Photo tirée du site officiel du musée Cooper Hewitt

Le design, une réponse à la paix ?

La participation libanaise, avec le concept Stone Garden, Resilient Living de Lina Gothmeh, a trouvé sa place dans cette exposition. Un immeuble résidentiel et une réussite architecturale sont ainsi présentés par les organisateurs : « C’est une tour de 13 étages empreinte d’un avenir plein d’espoir pour les habitants d’une ville d’après-guerre. Conçue par une architecte de Beyrouth comme une sculpture habitée, elle transforme les événements tumultueux en un potentiel créatif. Encadrant la mer, chaque ouverture est remplie de jardins verdoyants qui invitent la nature à l’intérieur tout en offrant une adaptation naturelle au climat méditerranéen changeant. Debout comme un point de repère de l’expérience de Beyrouth, l’architecte la décrit comme une «archéologie vivante». L’installation fut décrite à la presse en ces termes :

En 2010, l’opération « Rivers of Light » lancée en Colombie, a utilisé plus de 7 000 lumières bleues pour illuminer une dizaine de zones forestières tenues par les rebelles. Photo / Juan Pablo Garcia, Carlos Andrés Rodriguez, tirée du site officiel du musée Cooper Hewitt

« Autour d’une maquette immersive de Stone Garden (2m30 de haut), cette exposition développe une réflexion autour de la capacité de l’architecture à agir comme un outil de conciliation et de résilience en temps de crise. Situé à 1 km de l’épicentre de la double explosion qui a ravagé la moitié de la capitale libanaise en août 2020, le projet prend racine dans une ville persistante malgré une perpétuelle précarité. Le vernaculaire, la mémoire, la nature, le pouvoir de la main (dans la manufacture d’un paysage bâti sensible) se révèlent au travers des espaces intimes de la maquette exposée. Un monde miniature invite le visiteur à découvrir et comprendre Beyrouth comme un terrain fertile de création architecturale, photographique et cinématographique. » L’approche du Cooper Hewitt Museum est en parfaite harmonie avec les Nations unies qui, dans leurs projets pour le développement durable, tentent de travailler sur la réduction de la violence, de la traite des êtres humains et de la corruption, et œuvrent pour irradiquer la pauvreté et la faim, construire des infrastructures dans des villes plus résilientes, améliorer la santé et l’éducation, lutter contre le changement climatique et soutenir l’innovation. Un large programme…

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