Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Repères

Timing, contexte, enjeux : ce qu’il faut savoir sur la visite de MBS à Paris

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammad ben Salmane, doit rencontrer aujourd’hui en France le président Emmanuel Macron dans le cadre d’un dîner de travail.

Timing, contexte, enjeux : ce qu’il faut savoir sur la visite de MBS à Paris

Emmanuel Macron aux côtés de Mohammad ben Salmane, le 4 décembre 2021 à Djeddah (Arabie saoudite). Bandar al-Jaloud/AFP

Le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane (MBS), s’est rendu mardi en Grèce avant de mettre le cap sur la France où il doit rencontrer aujourd’hui le président Emmanuel Macron. L’occasion de s’entretenir avec les dirigeants des deux pays pour « évoquer les relations bilatérales et les moyens de les renforcer dans différents domaines », a indiqué sans plus de détails l’agence officielle saoudienne SPA en citant un communiqué de la cour royale. Lors de sa visite en Grèce, plusieurs contrats et projets bilatéraux ont été annoncés, portant notamment sur l’installation d’un câble électrique reliant l’Arabie saoudite au pays méditerranéen en vue de fournir à l’Europe « une énergie beaucoup moins chère », a souligné MBS. Un projet de câble de transfert de données entre les deux puissances visant à transformer la Grèce en une « plaque tournante régionale entre l’Europe et l’Asie » a également été présenté, ont ajouté des sources diplomatiques grecques.

Pourquoi maintenant ?

Loin d’être anodine, cette mini-tournée est la première de MBS dans l’Union européenne depuis l’assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul. Une opération approuvée par le dauphin saoudien, selon un rapport de la CIA déclassifié par le président américain Joe Biden à son arrivée au pouvoir, accentuant son isolement sur la scène internationale.La venue de MBS fait suite à la visite d’Emmanuel Macron à Djeddah, le 4 décembre dernier, au cours de laquelle le président français était devenu l’un des premiers dirigeants occidentaux à rencontrer le prince héritier saoudien depuis cette sordide affaire. Elle intervient surtout 10 jours après la tournée effectuée par Joe Biden en Israël, dans les territoires occupés et en Arabie saoudite. Un déplacement inédit, au cours duquel le locataire de la Maison-Blanche s’était affiché aux côtés de MBS, à qui il refusait jusque-là de s’adresser, consacrant ainsi le retour en force de ce dernier sur les scènes régionale et internationale. Au-delà de la question énergétique, le leader démocrate souhaitait également anticiper un probable échec des négociations sur le nucléaire iranien, tandis que les Européens se montrent au contraire plus enclins à tenter de réactiver l’accord de Vienne.

Lire aussi

Ce que veut l’Arabie saoudite

Plus de cinq mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par le Kremlin, le 24 février dernier, ce séjour s’inscrit également dans le cadre de l’envolée des cours des hydrocarbures liée à la guerre, alors que les pays occidentaux souhaitent convaincre Riyad – premier exportateur de brut – d’augmenter l’offre sur le marché mondial afin de faire baisser les prix du pétrole.

Quels sont les enjeux de cette visite ?

Au cœur de la rencontre entre les deux dirigeants figurera certainement le dossier du nucléaire iranien. À l’heure où les négociations sur la réactivation de l’accord de Vienne sont au point mort depuis mars dernier et que la dernière tentative de rapprocher Washington et Téhéran au Qatar s’est soldée par un échec, Emmanuel Macron chercherait à envisager des alternatives crédibles « au no deal ». Une reprise du dialogue entre Téhéran et Riyad à Bagdad pourrait d’ailleurs avoir lieu prochainement, alors que le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a fait savoir lundi que le terrain était prêt pour que les deux puissances organisent dans la capitale irakienne le prochain cycle de pourparlers visant à désamorcer les tensions entre les deux rivaux, au niveau ministériel cette fois. Depuis avril 2021, cinq rounds de discussions secrètes facilités par l’entremise de Bagdad se sont tenus entre des responsables sécuritaires.

Vendredi dernier, le président français aurait d’ailleurs remis à l’ordre du jour l’idée d’un nouveau sommet du format de celui organisé il y a moins d’un an à Bagdad, ayant rassemblé les représentants iraniens, saoudiens, turcs, jordaniens et égyptiens. La visite de MBS à Paris s’inscrit dans le contexte d’un ballet diplomatique intense au cours des jours passés. Deux jours après la fin du séjour du nouveau président de la fédération émiratie, Mohammad ben Zayed al-Nahyane (MBZ), en France, le président palestinien Mahmoud Abbas a également été reçu à l’Élysée afin d’aborder notamment le processus de paix au Proche-Orient, avant la venue vendredi dernier du chef de l’État égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, pour consolider le partenariat stratégique de longue date entre les deux pays. D’autres dossiers régionaux pourraient être abordés aujourd’hui entre les dirigeants français et saoudien – tels que la guerre au Yémen et le Liban, devant élire à l’automne prochain un nouveau président de la République.

Lire aussi

Entre MBZ et Macron, la lune de miel se poursuit

Autre enjeu principal de la rencontre d’aujourd’hui, la question énergétique. À l’instar de ses alliés occidentaux, Emmanuel Macron tente de faire pression sur Riyad en vue de soulager les marchés d’hydrocarbures. Pays moteur, avec la Russie, de l’OPEP+ – l’organisation élargie des pays exportateurs de pétrole –, l’Arabie saoudite réaffirme jusqu’à présent son engagement dans le cadre de cette alliance ainsi que la nécessité de s’accorder avec Moscou sur les montants de production. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays du Golfe, partageant divers intérêts notamment énergétiques avec le Kremlin, ont adopté une position de neutralité sur le dossier. Lors du déplacement de l’Émirati MBZ à Paris, un « accord de partenariat stratégique global sur la coopération énergétique » avait été signé entre les deux pays. Un autre portant sur une « coopération dans le domaine de l’approvisionnement en énergie » avait également été annoncé entre la compagnie énergétique française Total et la compagnie pétrolière publique émiratie Adnoc.

Le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane (MBS), s’est rendu mardi en Grèce avant de mettre le cap sur la France où il doit rencontrer aujourd’hui le président Emmanuel Macron. L’occasion de s’entretenir avec les dirigeants des deux pays pour « évoquer les relations bilatérales et les moyens de les renforcer dans différents domaines », a indiqué sans plus de...

commentaires (1)

Pour tous ceux qui voient une lueur d’espoir pour notre pays résultant de ces résinons je leur dis, ne vous réjouissez pas trop, tous ces pays trouveront des accords mutuels pour sauver le leur et c’est tout à leur honneur, contrairement à la racaille qui a pris possession de notre nation qui eux ne veulent que se sauver leur peau, leur argent mal acquis et leur postes pompeux sous une domination étrangère. La HONTE quoi.

Sissi zayyat

12 h 27, le 29 juillet 2022

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Pour tous ceux qui voient une lueur d’espoir pour notre pays résultant de ces résinons je leur dis, ne vous réjouissez pas trop, tous ces pays trouveront des accords mutuels pour sauver le leur et c’est tout à leur honneur, contrairement à la racaille qui a pris possession de notre nation qui eux ne veulent que se sauver leur peau, leur argent mal acquis et leur postes pompeux sous une domination étrangère. La HONTE quoi.

    Sissi zayyat

    12 h 27, le 29 juillet 2022

Retour en haut