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L'ONU exhorte la Turquie à reconsidérer son retrait de la Convention d'Istanbul


L'ONU exhorte la Turquie à reconsidérer son retrait de la Convention d'Istanbul

La rapporteure spéciale de l'ONU sur la violence envers les femmes Reem Alsalem (g.) lors d'une conférence de presse à Ankara, en Turquie, le 27 juillet 2022. Photo Adem ALTAN / AFP

La rapporteure spéciale de l'ONU sur la violence envers les femmes a exhorté mercredi à Ankara le gouvernement turc à reconsidérer sa décision de se retirer de la Convention d'Istanbul, un traité international qui protège les femmes.

"Je regrette profondément que la Turquie ait quitté la Convention d'Istanbul. (...) J'exhorte vraiment le gouvernement turc à reconsidérer cette décision", a affirmé Reem Alsalem en présentant ses conclusions préliminaires d'un rapport sur la situation des droits des femmes en Turquie. La rapporteure de l'ONU a aussi tiré la sonnette d'alarme sur les risques de régression des droits des femmes en Turquie. "La Turquie a fait des réformes importantes pour prévenir la violence, mais elles restent insuffisantes", a-t-elle déclaré.
Selon Mme Alsalem, les femmes turques constatent des reculs dans de nombreux domaines bien que ces droits existent sur le papier, comme l'accès devenu plus difficile à l'avortement et à la santé sexuelle. Des ONG féministes ont par exemple été poursuivies pour "activité immorale". Selon la rapporteure, le retrait de la Convention d'Istanbul a affaibli l'application des lois existantes, encourageant les hommes violents et exposant les femmes à davantage de risques.

Le Conseil d'Etat turc a confirmé la semaine dernière le retrait de la Turquie de la convention d'Istanbul, premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes pour prévenir les violences envers les femmes. Des manifestations rassemblant des milliers de personnes avaient éclaté à l'annonce de l'abandon du traité en mars 2021, qui avait également valu au président turc Recep Tayyip Erdogan de vives critiques de l'Europe. Le gouvernement turc avait justifié sa décision en l'accusant d'encourager l'homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle.

La rapporteure de l'ONU assistait à une réunion avec des ONG turques féministes lorsqu'elle a appris la décision du Conseil de l'Etat, le 19 juillet. "J'ai été témoin de leur immense déception. J'ai été très déçue moi-même", a-t-elle souligné à l'AFP.

Selon la plateforme "We Will Stop Feminicide" (nous arrêterons le féminicide), 236 femmes ont été tuées depuis le début de cette année en Turquie, dont la majorité par des membres de leur famille. Le décompte des victimes de féminicides l'an dernier s'est élevé à 423. 

La rapporteure spéciale de l'ONU sur la violence envers les femmes a exhorté mercredi à Ankara le gouvernement turc à reconsidérer sa décision de se retirer de la Convention d'Istanbul, un traité international qui protège les femmes.
"Je regrette profondément que la Turquie ait quitté la Convention d'Istanbul. (...) J'exhorte vraiment le gouvernement turc à reconsidérer cette...