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Économie - Initiative

L’UpM clôt un projet d’efficience énergétique au Liban sur une note positive

Le projet SEARChED a formé 69 ingénieurs libanais et aidé 35 PME locales.

L’UpM clôt un projet d’efficience énergétique au Liban sur une note positive

Walid el-Baba (à droite), président de la LSES, lors de la cérémonie de clôture à Barcelone de quatre programmes lancés par l’UpM en 2020. Photo DR

Contribuer à faire face à l’énorme décalage entre la production de courant électrique au Liban et la demande : tel était l’objectif affiché du projet financé par l’Union pour la Méditerranée (UpM) au Liban, via son programme SEARChED (Strengthening Employment and Entrepreneurial Activities to Recover Covid-19 Epidemic Damages), sur fond d’une crise énergétique sévissant au Liban de longue date et aggravée par l’effondrement économique et financier qui perdure dans le pays depuis près de trois ans.

Les responsables de cette organisation intergouvernementale, qui regroupe 42 pays dont les 27 membres de l’Union européenne, se sont basés sur la situation socio-économique des pays dans lesquels ces projets allaient être mis en place et sur les répercussions positives qu’ils pourraient avoir, notamment sur le marché de l’emploi et l’émancipation des femmes. Pour SEARChED, les trois pays sélectionnés sont la Jordanie, la Tunisie et le Liban. Dans ces deux premiers, les projets mis en place ont traité des problèmes touchant au secteur agroalimentaire et à l’irrigation.

Au Liban, le choix s’est porté sur l’efficience énergétique à cause de la carence d’électricité, des coûts de production élevés et des obstacles que cela représente pour la croissance du secteur privé, tandis que les sources d’énergie renouvelable sont sous-exploitées, selon l’UpM. Par conséquent, l’organisation estime que la réduction des coûts de production et de consommation d’énergie est essentielle pour permettre aux entreprises libanaises, et notamment aux petites et moyennes entreprises (PME), de devenir plus compétitives.

69 ingénieurs, 127 certificats, 35 PME

Dans ce cadre, c’est un montant d’un peu plus de 236 500 euros (242 273 dollars) qui a été alloué au volet libanais de ce programme, sur une enveloppe totale d’environ 500 000 euros dédiée au programme SEARChED. L’ONG italienne ICU (Istituto per la cooperazione universataria), en partenariat avec l’ONG libanaise LSES (Lebanese Solar Energy Society), dont la mission est de promouvoir l’utilisation des technologies d’énergies renouvelables, était responsable de sa réalisation au niveau local.

« Ce projet a permis de former 69 ingénieurs locaux à effectuer des audits énergétiques en fonction desquels ils pourront ensuite recommander les mesures à prendre pour réduire la consommation d’énergie et adopter du matériel moins gourmand et plus efficient », explique Mario Ghorayeb, l’un des responsables de projet au sein d’ICU au Liban.

En tout, « ces ingénieurs ont reçu 127 certificats pour trois formations différentes. Certains en ont obtenu trois, d’autres deux ou un », continue le responsable de l’ICU. Ces formations, accomplies avec des taux de réussite compris entre 70 et 85 %, ont permis à ces personnes de devenir des professionnels certifiés en gestion de l’énergie (EM), en mesure et vérification (CMVP) et/ou en contrat de performance et de financement (PCF).

« À travers ces mesures, et en fonction de l’investissement initial apporté et de l’état du bâtiment dont il est question, nous visons une réduction de la facture énergétique totale de l’ordre de 20 à 50 %, ce qui représente un retour sur investissement dans un délai d’environ 3 à 5 ans », précise de son côté Walid el-Baba, président de la LSES. En parallèle, le programme SEARChED a aussi contribué à assurer un suivi auprès de 35 PME pour les aider à établir des plans d’affaires (business plans) verts et à les présenter à des bailleurs internationaux pour essayer de bénéficier de financements.

Outre le renforcement des capacités et des compétences réalisé grâce à ce projet, Walid el-Baba souligne que l’importance de sa mise en place relève du fait qu’il « a permis d’établir les bases d’un cadre de formations à adopter à l’échelle nationale » dans l’objectif d’assurer une bonne conservation et efficience énergétique. Selon lui, la prochaine étape à ce niveau devrait se concrétiser à travers des partenariats entre les différents acteurs-clés de ce secteur, à savoir les ordres des ingénieurs de Beyrouth et de Tripoli et le Centre libanais pour la conservation d’énergie (LCEC) – en tant que représentant du ministère de l’Énergie et de l’Eau – ainsi que d’autres organisations, tels Libnor et l’Institut de recherche industrielle (IRI) pour la mise en vigueur des normes énergétiques à respecter.

Nouveau financement

Parallèlement au programme SEARChED, l’UpM avait lancé trois autres projets : Flower (Fostering Local Market Opportunities for Women’s Empowerment and Resilience), MAST (Mediterranean Alliance for Sustainable Tourism post Covid-19) et RISE (Resilience and Innovation Through Strengthened Entrepreneurship), pour une enveloppe totale de 1,13 million d’euros (1,16 million de dollars). C’est à Barcelone, au sein de son siège, que l’UpM a organisé la cérémonie de clôture de ces quatre programmes lancés fin 2020 et qui ont, in fine, bénéficié à 7 pays du bassin méditerranéen : Grèce, Italie, Jordanie, Liban, Malte, Maroc et Tunisie.

« Signe de la réussite de cette initiative », que ce soit au Liban ou dans les autres pays méditerranéens, l’UpM a réussi à lever une nouvelle enveloppe de 11 millions d’euros (11,27 millions de dollars), dédiée à renforcer les domaines de l’emploi et de l’intégration économique au sein des 42 pays membres de l’organisation, précise Mohammad Elrazzaz, responsable de la division du développement économique et de l’emploi au sein de l’UpM. Annoncée mi-mai, celle-ci sera déboursée à travers le « Hub pour l’emploi, le commerce et l’investissement de l’UpM », dans l’objectif de mettre en place de nouvelles éditions du programme de subventions similaires à la première édition récemment clôturée. Dans ce contexte, l’organisation intergouvernementale appelle tous les candidats éligibles à s’informer des conditions pour tenter de bénéficier du soutien qu’elle offre.

En ce qui concerne les acteurs impliqués au Liban, Mario Ghorayeb précise qu’ICU « compte évidemment se porter candidate » pour cette nouvelle phase, dans l’espoir de continuer à s’investir dans l’amélioration de la conservation d’énergie et de la production d’électricité propre au Liban. De son côté, Walid el-Baba reste plus nuancé quant à la participation de la LSES à cette nouvelle étape, soulignant certaines limites. « Avec nos partenaires, nous avons contribué à former bon nombre d’experts au sein des entreprises libanaises réputées et nous sommes persuadés qu’ils seront le fer de lance de cette nouvelle “ère” d’énergie durable au Liban. Maintenant, c’est à eux de jouer et de faire la différence », conclut-il.

Contribuer à faire face à l’énorme décalage entre la production de courant électrique au Liban et la demande : tel était l’objectif affiché du projet financé par l’Union pour la Méditerranée (UpM) au Liban, via son programme SEARChED (Strengthening Employment and Entrepreneurial Activities to Recover Covid-19 Epidemic Damages), sur fond d’une crise énergétique sévissant...

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