Ô rage, ô désespoir, ô frontières victimes,
Le Liban délaissé sans ligne maritime !
Vingt-deux ans sans définir une frontière
Vingt-deux ans de mensonges délétères !
Depuis le début tout est fait à l’envers,
La volonté de détruire laisse sans vert !
Le Liban est sous gouvernance tripartite,
Le bateau sombre sans pilote ni conduite !
De manques en fautes, point d’hommes patriotes
Sans délimitation dans les eaux turbulentes !
Toute démarcation rend sitôt coupable
Car tout se passe sous la table !
Comment rêver d’une fixation de frontières,
Tout se vend, tout s’achète loin de la lumière !
Territoires maritimes, perdus Nord et Sud,
Vicissitudes et inexactitudes !
Aucune affaire n’a connu telle magnitude,
Incertitudes par toutes latitudes !
Présidents et Premiers ministres, tous des traîtres,
Espions pourris et corrompus, quel orchestre !
De simples marionnettes, les parlementaires,
Nul n’a défendu ni la mer ni la terre !
Tous incapables de s’unir pour l’avenir,
Car tout ce qui unit le pays les fait fuir ! (…)
Que dire du padre de l’accord-cadre,
Encore un autre scandale sans loi-cadre !
Souveraineté bafouée dans le silence,
Tous les droits sont lâchés sans résistance !
Crises économiques et effondrements,
Dans le seul but de céder le gaz dormant !
Pressions internationales façon usuraire !
Et tous se courbent face au numéraire !
Négociateurs envoyés et émissaires,
Tous de la même race de sifflantes vipères !
Ennemis attendus toujours comme messies,
Sans foi ni loi, voleurs de richesses eux aussi !
Ensoutanés flétris de toute obédience,
Nous avons, hélas, entendu votre silence…
Maltraitance et souffrance faites par des rapaces,
Séquence d’une histoire aux lourdes conséquences !
Les pères fondateurs se tournent dans leurs tombeaux,
Souhaitant linceul aux présidents tyranneaux !
Plusieurs actes, tragédie digne d’un mythe,
Rire ou pleurer face à cet accord tacite !
Critiques interdites de ces parasites,
La fuite ne mène pas à la réussite !
À qui attribuer l’oscar de la traîtrise,
D’avoir livré l’État au peuple de Moïse ?
Les champs gaziers colonisés sans litige
Sans que personne ne corrige ni n’exige !
Sacrifier sur l’autel des entreprises
Le pays du Cèdre, la mafia l’ose : mainmise ? (…)
Malfaiteurs, mafieux, ligués en catimini
Bafouent les droits établis avec félonie !
Objectif abandon, cession et soumission,
Quelle fierté face au concert des nations !
Perdre après plus de deux décennies d’inaction,
Quel funeste dessein mène à la destruction ?
Offrir le gaz et le pétrole à l’ennemi
Sans contrepartie est rare, sauf en tyrannie !
Position abjecte chevillant l’avenir,
Quel jour de malheur l’a poussé à nous trahir !
Saïd CHAAYA
Historien
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.
commentaires (0)
Commenter