Alors que quatre mois séparent le Liban de la fin du mandat du président de la République Michel Aoun, dans un pays en lambeaux économiquement, le chef des Forces libanaises Samir Geagea, grand rival chrétien du chef de l'État, s'est présenté comme "le premier candidat naturel" à la présidentielle.
Dans un entretien fleuve à la chaîne publique Télé-Liban, le chef des FL s'est toutefois montré ouvert à l'idée de soutenir d'autres candidats, à condition qu'ils soient issus de la coalition souverainiste du 14 Mars et qu'ils prônent des réformes. Dans ce cadre, il a estimé que le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, avait des qualités qui pourraient en faire un candidat à la magistrature suprême.
Issu du 14 Mars et réformateur
"Celui qui est le plus représentatif au sein de sa communauté est le candidat naturel au premier poste de cette confession", a souligné le leader maronite, la présidence de la République étant réservée à cette communauté en vertu du Pacte national de 1943.
"Tous ont évoqué ce principe et l'ont appliqué. En conséquence, je suis sûrement le premier candidat naturel à cette fonction", a ajouté M. Geagea, en faisant allusion à son rival chrétien Michel Aoun et le parti qu'il a fondé et que dirige son gendre, le député Gebran Bassil, à qui l'on prête également des ambitions présidentielles. "Mais je ne vais pas passer tout mon temps à contacter les députés afin qu'ils votent pour moi", a précisé Samir Geagea, sachant que c'est le Parlement qui élit le chef de l’État au Liban, et non la population.
"Mon souci, aujourd'hui, c'est de rassembler les formations de l'opposition autour d'un candidat qui défende notre projet à la présidentielle", a insisté le chef des FL. "C'est cela qui compte, et non l'identité du candidat naturel. J'accepte d'autres noms que le mien, s'ils soutiennent notre projet. Le président devra être issu du camp du 14 Mars et réformateur", a spécifié M. Geagea.
"Le général Joseph Aoun a les qualités requises"
Interrogé mercredi soir par le journaliste Walid Abboud sur le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, pour savoir s'il a ces qualités-là, le chef des FL a affirmé qu'il est "l'un des candidats sérieux, si cela est faisable sur le plan de la Constitution". Il convient de rappeler que tout haut responsable de l’État ou fonctionnaire de catégorie A est tenu de démissionner au moins deux ans avant la date de l'élection présidentielle, s'il souhaite se porter candidat. Sauf que d'anciens chefs de l'armée encore en poste ont déjà été élu à la magistrature suprême, le Parlement ayant trouvé une issue légale en contournant la Constitution.
"En tant que parti, nous préférons toujours l'alternative politique (plutôt que militaire), mais si celle-ci n'est pas disponible, alors pourquoi pas", a ajouté Samir Geagea. "Le général Joseph Aoun a les qualités requises et cela a été prouvé dans ses agissements (...)", a-t-il poursuivi.
Samir Geagea a ensuite estimé que Gebran Bassil était "écarté" de la course à la présidence de la République, "même si le Hezbollah cherche constamment à le propulser en avant afin de faire obstacle aux Forces libanaises". Interrogé dans ce cadre sur le fait de savoir si le parti chiite préférait Gebran Bassil à son autre allié chrétien, le chef des Marada Sleiman Frangié en tant que candidat, il a affirmé que le chef du CPL "assure une couverture plus importante au Hezbollah, surtout que Sleiman Frangié a obtenu des résultats limités aux législatives". "Si le Hezbollah pouvait faire accéder Gebran Bassil à la présidence, il l'aurait fait", a estimé le chef des Forces libanaises.
Des craintes d'une crise politique à l'approche de la présidentielle d'octobre se font ressentir ces dernières semaines. Le mandat de Michel Aoun s'achève sur un bilan désastreux, six ans après son élection. Certains redoutent une vacance à la présidence après son départ, toute échéance électorale au Liban faisant traditionnellement l'objet de marchandages interminables et d'un bras-de-fer politique.
Actuellement, le Premier ministre désigné Nagib Mikati est attendu pour former son gouvernement. Mais il risque de ne pas pouvoir le faire avant la présidentielle, ce qui ferait que son équipe sortante pourrait être amenée à gérer les affaires courantes et même assumer les fonctions du chef de l’État en l'absence d'un nouveau président de la République.
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Suite: je vous promets l’électricité GRATUITE 24/24, l’essence gratuite à concurrence de 100 litres par mois et par foyer, 2000 litres gratuits de mazout par an, un métro, un RER, un réseau ferroviaire régional. Je transformerai le Liban en paradis du monde et le dollar a 500 LL SI ILS ME LAISSENT TRAVAILLER. Désolé mais je ne sais pas qui sont les ils
Lecteur excédé par la censure
23 h 07, le 01 juillet 2022