"Notre grève est un avertissement" a prévenu le président du syndicat des employés de la Banque du Liban (BDL) Abbas Awada, lors d'un rassemblement dans l'enceinte de la banque centrale dans le cadre d'une grève pour protester contre les poursuites judiciaires et accusations qui visent la banque centrale et ses effectifs.
"Notre grève est un avertissement. Pour l'instant, nous restons courtois, mais ensuite nous ferons mal", a prévenu Abbas Awada selon des propos rapportés par notre journaliste sur place Philippe Hage Boutros. "Cette nouvelle grève a lieu en raison de l'atteinte à notre dignité, ce que nous n'acceptons pas", a-t-il également déclaré, déplorant le fait que selon lui, "les employés sont convoqués à des enquêtes menées comme s'ils étaient des criminels". Le syndicat évalue à 800 le nombre d'employés de la BDL en grève, ce qui représente la quasi-totalité du personnel hormis certains employés chargés de la maintenance technique quotidienne.
Cette mobilisation d’un jour vise à protester contre les "poursuites judiciaires et accusations" qui visent la Banque centrale et ses effectifs, avait précisé le syndicat hier. Si le syndicat des employés de la BDL ne mentionne pas directement le gouverneur Riad Salamé, il reste que la convocation de l’assemblée générale du syndicat a été annoncée dans la foulée des nouvelles poursuites engagées jeudi à l’encontre de ce dernier par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun.
Quatre anciens vice-présidents de la BDL, l’ex-directeur du ministère des Finances, Alain Bifani, ainsi que d’autres employés de la banque centrale et le cabinet d’audit Deloitte qui avait audité la banque centrale en 2018 ont également été visés. Mercredi dernier, la magistrate avait accompagné une patrouille de la Sécurité de l’État dans une perquisition dans la villa du gouverneur à Rabieh (Mont-Liban).
commentaires (4)
C’est incroyable cette sale mentalité : des orateurs qui pointent un doigt menaçant à chaque discours, des syndicalistes qui menacent de faire mal…mais à qui et pourquoi pas maintenant. Celui qui a une aiguille sous l’aisselle, elle le pique…proverbe bien libanais.
Karam Georges
14 h 32, le 28 juin 2022