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Frappes russes sur Kiev, le jour du G7 en Allemagne


Frappes russes sur Kiev, le jour du G7 en Allemagne

Un bâtiment en feu après un bombardement, le 14 mars 2022 à Oblon, dans la région de Kiev en Ukraine. Photo d'archives State Emergency Service of Ukraine via AFP

Des missiles russes ont touché dimanche matin un complexe résidentiel proche du centre de Kiev faisant un mort et plusieurs blessés, selon le maire de la ville Vitaly Klitschko, quelques heures avant l'ouverture d'un sommet du G7 en Allemagne où il sera question de l'Ukraine.

"Un corps a été retrouvé, six habitants ont été blessés dont quatre ont été hospitalisés parmi lesquels une fille de sept ans", a déclaré sur la messagerie Telegram le maire qui s'était rendu sur place dès l'aube.

Plusieurs explosions ont retenti à l'aube dans la capitale ukrainienne, qui avait été épargnée par les bombardements russes depuis début juin. Arrivée sur place, dans ce quartier principalement résidentiel mais qui compte aussi une usine d'armement, une équipe de l'AFP a vu les trois derniers étages d'un immeuble en feu et sa cage d'escalier complètement détruite. Les frappes visaient une usine de production de missiles, selon Moscou qui a qualifié de "fausses" les affirmations selon lesquelles elles avaient touché une zone résidentielle.
C'est l'usine d'armement Artiom qui, "en tant qu'infrastructure militaire, était la cible", a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué, affirmant que les dégâts causés à un immeuble résidentiel voisin étaient dus à un missile ukrainien de défense antiaérienne. 

Une collaboratrice de l'AFP habitant dans le même complexe résidentiel a entendu un puissant bourdonnement précédant les explosions. Un porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne a indiqué que les frappes avaient été portées par des missiles, "probablement des X101", tirés par des bombardiers TU-95 et TU-160 depuis la mer Caspienne.

"Un missile a été abattu par la défense anti-aérienne dans la région de Kiev, les débris sont tombés sur un village", a déclaré de son côté le gouverneur de la région de Kiev, Oleksiï Kouleba, sur Telegram. "Nos militaires font tout pour prévenir les attaques contre notre ville. Mais nous ne pouvons malheureusement pas garantir la sécurité à 100% à Kiev ni ailleurs en Ukraine tant que cette agression se poursuit", a de son côté fait valoir M. Klitschko. 

Un député ukrainien, Oleksiï Gontcharenko, a affirmé sur Telegram que les Russes avaient tiré 14 missiles sur Kiev et sa région dans la matinée.
Sur le site de l'attaque, de nombreux habitants se trouvaient au pied des immeubles, beaucoup étaient en pleurs. "Il y a eu quatre missiles à partir de 06H30", a témoigné Edouard Chkouta, habitant juste à côté. Un immeuble "a été touché directement dans les derniers étages et j'ai vu de mes propres yeux des blessés sortir", a-t-il raconté. "Ca fait trois fois qu'ils bombardent ici. Je me suis réveillé à la première explosion, je suis allé au balcon et j'ai vu des missiles tomber et entendu une explosion énorme, tout a vibré", a raconté à l'AFP Iouri, un habitant de 38 ans.

"Intimider les Ukrainiens"
Fin avril, un autre bombardement russe avait touché le même complexe résidentiel dans la capitale pendant une visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Une journaliste ukrainienne de Radio Liberty avait alors été tuée dans son appartement.
Cette fois-ci, il s'agit "d'intimider les Ukrainiens (...) à l'approche du sommet de l'OTAN", organisation honnie par la Russie, a déclaré à des journalistes M. Klitschko qui s'est rendu sur le site. Cette frappe russe a lieu effectivement non seulement alors que s'ouvre dimanche un sommet du G7 en Allemagne, mais également à deux jours du sommet de l'Alliance atlantique, qui se tiendra du 28 au 30 juin à Madrid.

L'Ukraine s'est donc invitée dès le début de la rencontre des leaders des sept pays industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) dans un château des Alpes bavaroises. Le président américain Joe Biden a qualifié de "barbarie" l'attaque sur Kiev. Le Britannique Boris Johnson a mis en garde le Français Emmanuel Macron (dont le pays assure encore pour quelques jours la présidence de l'Union européenne) contre toute tentative de négocier "maintenant" avec Moscou une paix en Ukraine. Et les deux hommes ont dit voir encore une possibilité de "renverser le cours" de la guerre, selon Downing Street. M. Biden, qui est arrivé samedi soir en Europe et participera ensuite à compter de mardi au sommet de l'OTAN à Madrid, est bien décidé à consolider, et sur la durée, les rangs des Occidentaux face à Moscou.
Le Premier ministre britannique, allié de M. Biden sur ce point, avait lui aussi appelé samedi les dirigeants du G7 à ne pas "abandonner l'Ukraine", mettant en garde contre toute "fatigue" dans le soutien à Kiev et annonçant une aide économique supplémentaire pouvant atteindre 525 millions de dollars, pour porter le total à 1,8 milliard. "Tout signe de fatigue ou d'affaiblissement dans le soutien occidental à l'Ukraine jouera directement en faveur du président Poutine", avait insisté Downing Street.

Et dès l'ouverture du G7, quatre pays, dont M. Biden a déclaré qu'ils seraient rejoints par les trois autres, ont annoncé un embargo sur les importations d'or de Russie, la deuxième exportation russe après l'énergie, et qui lui rapporte des dizaines de milliards de dollars.

Cinquième mois de conflit
De son côté le gouvernement ukrainien a réclamé dimanche, dès l'ouverture du sommet, aux sept dirigeants réunis plus d'armes et de sanctions contre Moscou. Après la frappe sur Kiev, "le sommet du G7 doit répondre par plus de sanctions contre la Russie et plus d'armes lourdes pour l'Ukraine", a exhorté sur Twitter Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, appelant à "vaincre l'impérialisme maladif" russe.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait indiqué qu'il comptait "participer" au sommet du G7, pour réclamer par visioconférence, alors que le conflit entre dans son cinquième mois, l'envoi d'armes lourdes. "Ce n'est pas simplement la destruction de nos infrastructures, c'est aussi la pression cynique, calculée sur les émotions de la population", a-t-il déploré. Mais "aucun missile ni bombardement russe ne brisera l'esprit des Ukrainiens".

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que son pays allait "dans les prochains mois" livrer au Bélarus d'Alexandre Loukachenko des missiles capables de transporter des charges nucléaires. Dans des déclarations qui risquent de tendre davantage encore les rapports entre Moscou et les Occidentaux, les deux dirigeants ont aussi dit vouloir moderniser l'aviation du Bélarus pour la rendre capable de transporter des armes nucléaires.

Severodonetsk détruite "à 90%"
Les forces russes ont obtenu samedi d'importants succès militaires dans l'est de l'Ukraine, s'emparant totalement, à l'issue d'une bataille acharnée, de la ville stratégique de Severodonetsk et pénétrant dans celle voisine de Lyssytchansk.

Le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï a confirmé samedi soir l'occupation de Severodonetsk, soulignant que la ville était "détruite à 90%. Il sera très difficile d'y survivre". Selon lui, les Russes ont nommé un "commandant" pour cette cité dont il n'est possible de s'échapper "qu'à travers des territoires occupés". Les séparatistes prorusses ont parallèlement déclaré avoir "pris le contrôle total de la zone industrielle de l'usine Azot" à Severodonetsk et être entrés avec les militaires russes à Lyssytchansk. "Des combats de rue s'y déroulent actuellement", ont-ils ajouté, sans qu'une confirmation de source indépendante ne puisse être obtenue dans l'immédiat.

Une progression sur le terrain cruciale pour la Russie, qui veut conquérir l'intégralité du bassin industriel du Donbass, déjà partiellement aux mains des séparatistes prorusses depuis 2014.

Par ailleurs, à Kharkiv, dans le nord-est, deuxième plus grande métropole d'Ukraine, qui résiste à la pression des troupes russes depuis le début de l'offensive, les missiles s'abattent à nouveau quotidiennement sur le centre-ville. Et Moscou a déclaré dimanche avoir frappé trois centres d'entraînement militaires dans le nord et l'ouest de l'Ukraine, dont un situé à proximité de la frontière polonaise.

Des missiles russes ont touché dimanche matin un complexe résidentiel proche du centre de Kiev faisant un mort et plusieurs blessés, selon le maire de la ville Vitaly Klitschko, quelques heures avant l'ouverture d'un sommet du G7 en Allemagne où il sera question de l'Ukraine."Un corps a été retrouvé, six habitants ont été blessés dont quatre ont été hospitalisés parmi lesquels une...