Une étude souligne l'augmentation brutale des températures au Liban

Des images appelées "bandes de réchauffement", créées par l'Université de Reading en Angleterre, montrent comment le changement climatique a contribué à l'augmentation brutale des températures au Liban au cours des cent dernières années.

Chaque bande ou barre de l'infographie représente la température moyenne au Liban sur une année. Au cours des cent dernières années, le graphique présente un changement de couleur, passant du bleu foncé, qui représente les années nettement plus froides, au rouge foncé,  représentant les années nettement plus chaudes. Les bandes du graphique commencent en 1901 et finissent en 2021, communiquant les données des températures moyennes de ces années. Des graphiques de "bandes de réchauffement" ont été créés pour chaque pays du monde.

Les données relatives aux températures moyennes de 2021 ont été associées à celles des années précédentes et publiées mardi, à l'occasion de la journée "Show Your Stripes", créée il y a cinq ans pour sensibiliser au changement climatique. Elle coïncide avec le premier jour de l'été, le 21 juin. Selon l'Université de Reading, des milliers de personnes dans le monde, des météorologues, des grandes organisations ont partagé les rayures de leur pays ou les ont affichées d'une manière ingénieuse, comme sur un T-shirt ou sur sa voiture.

Les données sont extraites du jeu de données Berkeley Earth Surface Temperatures et les visuels ont été créés en 2018 par le climatologue Ed Hawkins, basé à l'Université de Reading. Ce décalage stupéfiant dresse un tableau audacieux du réchauffement rapide et croissant des températures au pays du Cèdre. La tendance est similaire à celle d'autres pays du Moyen-Orient ainsi que du monde entier : un réchauffement marquant des températures au cours des dernières décennies.

Milad Fakhri, directeur du Centre national des sciences marines, qui fait partie du Conseil national de la recherche scientifique au Liban, a déclaré à notre publication anglophone L'Orient Today que le pays a été témoin de vagues de chaleur extrêmes ces dernières années, mais que des données et une surveillance supplémentaires sont nécessaires avant de publier une tendance crédible à la hausse des températures. M. Fakhri a expliqué que la hausse des températures de l'air a un impact sur les températures de la mer, ce qui entraîne "des répercussions majeures sur l'environnement marin et de nombreux organismes marins", dont l'économie libanaise dépend en partie.

Le Conseil national de la recherche scientifique est une institution publique qui dépend des fonds gouvernementaux, lesquels ont diminué en raison de la crise économique et financière qui s'aggrave depuis trois ans.

M. Fakhri a par ailleurs confié à L'Orient Today que les outils que l'institution scientifique utilise pour surveiller la hausse des températures de la mer et l'acidification des océans doivent être réparés, "mais le financement du gouvernement pour cela fait actuellement défaut".

Le ministère de l'Environnement avait estimé en 2021 que le réchauffement climatique coûtera au pays "une baisse de 14% du PIB du Liban d'ici à 2040, puis de 32% d'ici à 2080", affirme Najat Rochdi, coordinatrice résidente et humanitaire des Nations unies pour le Liban. Celle-ci avait également indiqué dans un rapport qu'"en termes de moyens de subsistance, le changement climatique devrait augmenter les températures et rendre les ressources en eau plus rares."

Red hot: study shows years of significantly warmer temperatures in Lebanon