Pénurie de pain à Tripoli : files devant les boulangeries et sit-in de colère

Après le Liban-Sud, c'est au tour de Tripoli, dans le nord du pays, de souffrir d'une pénurie de pain. De longues files se sont ainsi formées en ce début de semaine devant les boulangeries de la ville, tandis que des habitants se sont mobilisés dans la rue pour réclamer des mesures de la part des autorités. 

Selon notre correspondant au Nord Michel Hallak, les clients désirant acheter un paquet de pain devaient faire la queue devant les boulangeries, alors que devant le sérail de la ville des manifestants commencent à se rassembler pour décrier cette pénurie. Ils appellent les forces de l'ordre et le ministère de l'Économie à "perquisitionner les boulangeries qui n'ont pas ouvert", en clamant que les gens "ont le droit d'acheter du pain et des carburants" et en dénonçant l'"humiliation" de ces pénuries. 

Au cours du week-end, plusieurs régions du Liban ont souffert du manque de carburant disponible sur le marché. Et en fin de semaine, la région de Nabatiyé a souffert d'une pénurie de pain, qui alimentait un marché noir où le paquet s'achetait au double du prix officiel. 

Parallèlement à cette situation de crise à Tripoli, le président de l'union des boulangers du Liban, Ali Ibrahim, a tenu une conférence de presse dans le sud de Beyrouth, au cours de laquelle il a dénoncé les accusations lancées contre le secteur, selon lesquelles les boulangers profitent de la crise pour faire des profits en stockant de la farine subventionnée, dans l'attente d'une levée des subventions. Il a reporté ces accusations sur les minoteries qui sont actuellement à l'arrêt, faute de blé. "Il est honteux d'annoncer que le stock de farine ne tiendra que trente jours", a lancé M. Ibrahim, appelant les autorités à "assurer les approvisionnements pour que les boulangeries puissent fonctionner".