C’est une bataille vitale que mène actuellement le Liban au sujet du tracé de la frontière maritime avec Israël, et les responsables en sont visiblement conscients. Le premier bilan de la visite de deux jours de l’émissaire américain Amos Hochstein visant à remettre ce dossier sur les rails est considéré comme positif. Du point de vue des autorités, le Liban a réussi à pousser le diplomate américain à reprendre sa mission et à relancer les négociations indirectes avec la partie israélienne. Les responsables ont aussi réussi à s’entendre sur une position commune, et chacun d’eux a développé un aspect particulier du dossier dans une distribution précise des rôles, qui constitue une première dans l’approche libanaise. Enfin, ils ont réussi à se montrer positifs et souples sans céder sur l’essentiel. D’ailleurs, selon une des personnalités qui ont suivi de près cette visite, l’émissaire américain a promis de transmettre rapidement la nouvelle proposition libanaise aux Israéliens et de remettre tout aussi rapidement la réponse qu’il devrait recevoir sans nécessairement revenir à Beyrouth, les deux parties ayant en effet convenu que l’ambassadrice Dorothy Shea pourrait se charger de cette mission.
Selon diverses sources concordantes, la nouvelle approche libanaise est le fruit de contacts préliminaires intenses effectués par le vice-président de la Chambre Élias Bou Saab et par le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim. Les deux hommes ont multiplié les discussions avec toutes les parties concernées au cours des derniers jours pour les convaincre d’aboutir à une position commune. D’ailleurs, dans un entretien à la chaîne al-Hurra, M. Hochstein lui-même a salué l’unité de la position libanaise. Celle-ci n’a donc pas été trouvée sans difficultés, d’autant que ce dossier sensible suscite les passions.
Tout a commencé avec l’annonce de l’arrivée du bateau Energean Power au large des côtes israéliennes, chargé d’installer une plateforme pétrolière et gazière pour entamer les travaux d’extraction dans le champ dit de Karish. Pour le Liban, qui ploie sous une crise économique et financière sans précédent, ce développement ne pouvait pas passer sans réaction. Les responsables y ont vu l’occasion de relancer les négociations, sachant que le Liban avait omis de répondre à la dernière proposition d’Amos Hochstein qui donnait au pays un peu moins que la ligne 23. Il avait en effet tracé une ligne sinueuse qui commence à Ras Naqoura avant de dévier un peu pour permettre à Israël de profiter de tout le champ de Karish. Les responsables libanais estimaient donc que le timing était bon puisque, avec la guerre en Ukraine et la crise du gaz russe en Europe, le gaz du bassin méditerranéen devenait plus précieux. Ils pensaient donc que le moment était propice pour permettre au Liban de profiter lui aussi de ses ressources pétrolières et gazières. Mais dans les détails concrets, chacun d’eux avait sa propre vision. Par exemple, le président de la Chambre Nabih Berry voulait que le Liban réponde par écrit à la proposition Hochstein, mais le chef de l’État Michel Aoun était opposé à cette idée. Finalement, après l’intervention des médiateurs, le point de vue du chef de l’État l’a emporté. Mais le président de la Chambre a tenu à déclarer à l’émissaire américain que si les droits du Liban ne sont pas respectés, celui-ci se réserve la possibilité d’amender le décret 6433 de manière à officialiser la ligne 29 et à l’envoyer aux Nations unies.
C’est donc le chef de l’État qui a transmis oralement à Amos Hochstein la proposition libanaise consistant à réclamer la totalité du champ de Cana, sachant que contrairement à celui de Karish, ce champ n’a pas encore été délimité. Ce qui signifie qu’il peut dépasser la ligne 23, et même faire un crochet tout près de la ligne 29 et à proximité du champ de Karish. Selon une des personnalités présentes à la rencontre entre le président de la République et l’émissaire US, ce dernier aurait déclaré qu’en 2011, lorsque le chef du CPL Gebran Bassil était ministre de l’Énergie, il avait fait une proposition similaire. Si le Liban l’avait adoptée, il aurait gagné beaucoup de temps, alors que là, il est bien en retard par rapport aux Israéliens, aurait-il ajouté. Selon les présents à la réunion, la proposition libanaise n’a pas été rejetée par l’émissaire américain, même si, d’après des sources concordantes, il aurait probablement préféré qu’elle soit plus souple. Il a en tout cas promis de la soumettre aux Israéliens et de transmettre leur réponse dès qu’il l’aura. Avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati, l’entretien a aussi porté sur la proposition libanaise, en axant toutefois la discussion sur les mécanismes qui devraient être adoptés, surtout si le gouvernement démissionnaire actuel était toujours en place.
Amos Hochstein a évoqué la position du Hezbollah avec ses autres interlocuteurs, qui lui ont répondu que celui-ci a déclaré qu’il se tenait derrière l’État dans cette affaire et qu’il ne se mêle pas des négociations. Toutefois, dans son dernier discours, le secrétaire général du parti Hassan Nasrallah s’est bien gardé de parler de la ligne 29 pour ne pas avoir à riposter si celle-ci n’était pas respectée. Il s’est donc contenté de dire que c’est l’État qui décide de la frontière maritime. Une fois celle-ci officialisée, le Hezbollah se sentira obligé de la défendre, et pas avant. De même, le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a clairement déclaré lors de sa rencontre avec l’émissaire américain que l’institution militaire se tenait derrière les responsables politiques et ne se mêlait pas des négociations. Ce qui devrait mettre un terme à la polémique de ces dernières semaines au sujet de la ligne 29 et des droits du Liban.
De fait, Beyrouth cherche à la faveur de ces négociations à accélérer le processus de prospection et d’exploitation gazières et pétrolières, au moins dans les blocs non conflictuels. C’est dans ce contexte que les responsables ont demandé à l’émissaire américain d’encourager les compagnies internationales à commencer à travailler dans les blocs libanais, brandissant dans le même temps la menace d’une riposte si les Israéliens commençaient l’extraction à Karish, alors que le Liban est empêché de prospecter. Selon les sources précitées, Amos Hochstein n’aurait pas donné une réponse claire à ce sujet, se contentant de préciser que le processus devrait être accéléré dans l’intérêt de tout le monde.
Pour l’instant, le bateau Energean Power s’est arrêté à près de 3 milles de la zone controversée et, selon les informations parvenues aux Libanais, il s’agirait d’un stationnement fixe. Il ne compterait donc pas avancer. Ce qui est perçu comme un indice positif.
NOS ABRUTIS SE SONT TRAINES A GENOUX SUPPLIANT AMOS D,INTERVENIR ET LORSQU,ON SUPPLIE MEME SI ON OBTIENT QUELQUE CHOSE C,EST DU TCHERCHO7 DU NON AMOUR PROPRE ET PAS DE DIGNITE.
20 h 54, le 16 juin 2022