Un nouvel espace public envisagé dans l’ancienne gare de Mar Mikhaël

Beyrouth pourrait bientôt compter un nouveau parc. À condition, évidemment, que les plans présentés se concrétisent. Lors d’une conférence de presse lundi, le ministre sortant de la Culture, Wissam Mortada, le ministre sortant des Travaux publics et des Transports, Ali Hamieh, et le président du conseil d’administration de l’Office libanais des chemins de fer et des transports publics (OCFTC), Ziad Nasr, ont dévoilé un nouveau projet visant à transformer 10.000 mètres carrés du site de l’ancienne gare de Mar Mikhaël en un parc comprenant un musée, un atelier d’artiste et un espace d’exposition. Le musée devrait accueillir des pièces archéologiques ainsi que des objets liés au patrimoine industriel du Liban.

Le parc occuperait une partie de l'impressionnant site de 62.000 mètres carrés, qui abrite également un dépôt pour les bus de l’État – dont des bus français récemment donnés au Liban – et les bureaux de l’OCFTC. Les plans initiaux suggèrent qu’il n’inclurait pas le bâtiment historique de la gare principale lui-même, mais qu’il comprendrait d’autres bâtiments historiques, qui seront préservés.

Un train abandonné et rouillé dans la gare de Mar Mikhaël. Photo Richard Salamé

Le Liban compte 402 kilomètres de voies ferrées et 40 gares abandonnées, dont le vaste complexe datant du XIXe siècle à Mar Mikhaël, des gares de triage et des ateliers de réparation. Aucun service ferroviaire n’a été mis en place dans le pays depuis 1994 et ces sites sont pour la plupart restés à l’état d’abandon. Une partie du complexe de Mar Mikhaël est occasionnellement louée pour la tenue d’événements festifs. Il a déjà ainsi été transformé en boîte de nuit éphémère.

Selon une étude réalisée par Joanna Malkoun, urbaniste et membre du conseil d’administration de Train/Train, l’OCFTC possède environ 80 millions de mètres carrés de biens immobiliers au Liban.Le projet du parc est financé par l’ambassade d’Italie via UNHabitat, selon un représentant du ministère de la Culture. Le financement étant assuré, le gouvernement « se prépare » à commencer les travaux, a ajouté le représentant. Le ministre sortant de la Culture, M. Mortada, a pour sa part déclaré lundi qu’il « semble » que la totalité du financement provienne de l’Italie, mais qu’il n’était pas en mesure de confirmer le montant exact pour le moment. Il a ajouté qu’une réunion se tiendrait bientôt pour mettre « la touche finale » au projet, y compris les formalités juridiques nécessaires pour transformer une partie de la propriété en parc, créer un musée sur le site, etc.

Des bus récemment donnés par la France, ainsi que d’autres bus de transport public, sont stockés dans la gare de Mar Mikhaël. Photo Richard Salamé

Le ministre sortant des Transports, M. Hamieh, a pour sa part déclaré qu’après l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, son administration a organisé des réunions avec le ministère de la Culture, car les quartiers endommagés comprenaient des zones d’une « excellente valeur patrimoniale ». S’adressant aux journalistes, il a affirmé l’intérêt du gouvernement pour le redémarrage du transport ferroviaire au Liban, mais a précisé que le projet actuel n’inclurait pas une refonte des capacités de transport dans d’autres parties du site. « Nous commencerons par poser la première pierre de l’édifice “du transport ferroviaire” et les gouvernements suivants poursuivront le voyage », a-t-il déclaré.

Selon M. Mortada, la réalisation du projet prendra environ un an. Le nouvel espace public sera un lieu où « les habitants de Gemmayzé et de Beyrouth se rencontreront », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous voulons qu’à terme, la gare joue son rôle fonctionnel pour recevoir toutes les arrivées. »

(Cet article a été originellement publié en anglais sur le site de L’Orient Today, le 13 juin 2022)

Transporting heritage: New public space envisioned for old train station