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Dernières Infos - Législatives en France

Bousculé par la gauche, le camp Macron entame une semaine décisive pour la majorité absolue à l'Assemblée


Bousculé par la gauche, le camp Macron entame une semaine décisive pour la majorité absolue à l'Assemblée

Une électrice glissant son bulletin de vote dans une urne en France, le 12 juin 2022. Photo Ludovic MARIN / AFP

Bousculé par la gauche au premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron et son camp entament une semaine décisive pour tenter d'obtenir dimanche prochain une majorité absolue à l'Assemblée, indispensable pour le train de réformes que le chef de l'Etat français sortant entend mettre en oeuvre ces cinq prochaines années.

"Nous allons être très mobilisés pour donner une majorité claire et forte, nous avons besoin de cette majorité, la France en a besoin", a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne lundi lors d'un déplacement dans le Calvados (nord-ouest) où elle est arrivée confortablement en tête de la 6e circonscription au premier tour. "Il y a des urgences sur le pouvoir d'achat (...) nous avons la guerre aux portes de l'Europe, nous avons besoin de stabilité", a-t-elle fait valoir, au lendemain d'une prise de parole au cours de laquelle elle avait évoqué une "confusion inédite entre les extrêmes".

Réélu fin avril face à l'extrême droite, Emmanuel Macron, centriste libéral, doit composer avec un panorama moins favorable que lorsque sa première accession au pouvoir en 2017, avec, pour l'édition 2022, une abstention record et une double percée de la gauche et de l'extrême droite. Emmenée par Jean-Luc Mélenchon, la Nupes (communistes, écologistes, socialistes, gauche radicale) a fait jeu quasi égal avec la majorité présidentielle sortante, réunie sous l'étiquette Ensemble ! et arrivée en tête dimanche soir à l'issue du premier tour avec seulement 21.000 voix d'avance, sur les 23,3 millions de votants.

Si la coalition présidentielle conserve l'avantage dans les projections des 577 sièges de députés (255 à 295), devant la Nupes (150 à 210), elle n'est pas pour autant assurée à ce stade de conserver sa majorité absolue - dont le seuil est fixé à 289 sièges. Dans ce contexte, la semaine qui vient s'annonce donc cruciale pour le camp présidentiel qui va devoir tenter de maintenir la mobilisation de ses électeurs et convaincre ceux de droite de glisser un bulletin Ensemble! dans l'urne dimanche.

"C'est toute l'ironie de l'histoire politique: aujourd'hui ma famille politique ne va pas bien, et pour autant on peut avoir besoin des Républicains", a relevé sur France 2 l'élu Les Républicains (droite) Jean-François Copé dont le parti va perdre le statut de premier groupe d'opposition à l'Assemblée, mais dont les électeurs et les futurs députés pourraient être précieux à Emmanuel Macron. Présents sur les radios et TV lundi matin, les ténors du camp présidentiel ont assuré que "rien n'était joué", à l'image du ministre chargé des Comptes publics Gabriel Attal ou encore de la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire.

L'absence de majorité absolue du camp présidentiel compliquerait la tâche de l'exécutif et serait une première depuis les législatives de 1988, lorsque les socialistes et leurs alliés n'étaient pas parvenus à obtenir une majorité absolue. Le gouvernement de Michel Rocard avait alors dû faire des alliances avec le centre-droit pour faire voter ses textes, souvent à l'aide de l'article 49.3 de la Constitution.

Convaincre les abstentionnistes

Dans le camp de la Nupes, l'enjeu de la semaine sera de convaincre les électeurs de se déplacer jusqu'aux bureaux de vote dimanche, après l'abstention record enregistrée dimanche - moins d'un électeur sur deux s'est rendu aux urnes pour le premier tour. "Le jeu est ouvert", a estimé la députée LFI Clémentine Autain lundi sur France inter, évoquant une "défaite assez cinglante pour le pouvoir en place" et appelant les électeurs à "prendre la mesure du champ des possibles en une semaine".

S'exprimant quelques minutes plus tard sur la même radio, Gabriel Attal a insisté sur les différences entre les programmes des deux camps, vantant leur projet "profondément européen" et "profondément républicain". Le camp présidentiel met en garde contre le danger que représente selon lui l'importance de "l'extrême gauche" dans Nupes. Signe des enjeux et du duel qui s'annonce dans les prochains jours, la Nupes a accusé le ministère de l'Intérieur de "tripatouillages" pour n'avoir pas, selon l'alliance de gauche, décompté toutes les voix lui revenant au premier tour. Le ministère a de son côté expliqué s'en tenir aux listes de candidats déclarés.

Le camp présidentiel doit également composer avec certains ministres en ballottage défavorable face à la Nupes, à l'image d'Amélie de Montchalin (Transition écologique) ou de Clément Beaune (Affaires européennes). La règle imposée par l'Elysée veut qu'un ministre battu dans les urnes quitte le gouvernement. Quant au RN, parti de Marine Le Pen, finaliste de la présidentielle le 24 avril, il est arrivé en troisième position avec environ 19% des voix, loin devant la droite traditionnelle.

Bousculé par la gauche au premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron et son camp entament une semaine décisive pour tenter d'obtenir dimanche prochain une majorité absolue à l'Assemblée, indispensable pour le train de réformes que le chef de l'Etat français sortant entend mettre en oeuvre ces cinq prochaines années."Nous allons être très mobilisés pour donner une...