Grève ouverte des fonctionnaires à partir de lundi sur fond de revendications socioéconomiques

Les employés des administrations publiques au Liban entreront en grève ouverte à partir du lundi 13 juin, afin de réclamer des mesures de l'Etat pour les aider à faire face à la crise, et notamment une hausse de leurs salaires. 

Les fonctionnaires dénoncent, dans un communiqué de la Ligue des employés de l'administration publique, "l'humiliation" à laquelle ils sont soumis alors que "les fonds de l'Etat sont gaspillés devant leurs yeux". Ils réclament tout d'abord une augmentation de leurs salaires et compensations "en adéquation avec l'inflation" et sur la base du taux dollar/livre de la plateforme Sayrafa de la banque centrale (1 dollar pour 24.400 livres libanaises mercredi soir), alors que leurs émoluments demeurent calculés jusqu'à présent sur la base du taux officiel de 1.507,5 LL pour un dollar, tandis que le taux du marché parallèle s'élève à 27.900 LL / dollar jeudi matin, selon le site lirarate.org.

Les fonctionnaires demandent également une hausse des pensions de retraite et une augmentation "immédiate" des aides médicales et sociales et des frais de transport. Ils veulent par ailleurs recommencer à travailler jusqu'à 14h du lundi au jeudi et midi le vendredi, estimant que leur horaire actuel, jusqu'à des heures plus tardives, est "injustifié dans les conditions actuelles et impossible à appliquer". 

Dans ce contexte, la Ligue appelle à une grève ouverte à partir de lundi matin "pour continuer à défendre les droits" des fonctionnaires "par tous les moyens possibles", et annonce que sa réunion restera ouverte "afin de discuter de mesures d'escalade appropriées". 

En janvier, le gouvernement avait approuvé plusieurs mesures pour soutenir les fonctionnaires, notamment une augmentation des indemnités de transport et une aide exceptionnelle à toutes les catégories de fonctionnaires, alors que le Liban connaît depuis trois ans la pire crise financière et socio-économique de son histoire. La monnaie nationale a perdu plus de 95 % de sa valeur ce qui a entraîné une inflation record et poussé plus de trois quarts de la population dans la pauvreté. Pour tenter de redresser la situation, un accord préliminaire a été conclu entre le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI), qui devrait allouer au Liban 3 milliards de dollars pendant quatre ans. L'institution monétaire a fourni un plan d'action détaillé énumérant toutes les réformes requises de la part du gouvernement libanais pour que cette aide soit effectivement débloquée, mais jusqu'à présent aucune mesure n'a été prise par les autorités.