Le trafiquant transportait un million de cachets de captagon... en ULM

Les forces de sécurité irakiennes ont annoncé avoir intercepté près de la frontière koweïtienne un ULM "en provenance d'Iran", dont le pilote transportait un million de cachets de captagon, une drogue de la famille des amphétamines.

Les pays du Golfe sont un marché important pour le captagon, stupéfiant principalement produit en Syrie. L'Irak, qui a des frontières avec la Syrie, l'Arabie saoudite, l'Iran et le Koweït, se trouve en plein sur la route des trafiquants et les saisies spectaculaires de captagon s'y sont multipliées ces derniers mois.

L'ultra léger motorisé (ULM) "artisanal" volait vendredi dans le ciel de la province de Bassora, non loin de la frontière avec le Koweït, lorsque les forces de sécurité, alertées "par des sources", ont ouvert le feu dans sa direction, a indiqué l'Agence fédérale du renseignement dans un communiqué. "Cela a forcé le pilote à atterrir", a continué la même source. L'homme "s'est alors enfui en direction de la frontière d'un pays voisin", que les autorités n'ont pas nommé.

La fouille du petit appareil a permis de mettre la main sur "un million de pilules" de captagon, a encore assuré l'Agence fédérale, selon laquelle le trafiquant avait l'intention "d'introduire ces pilules narcotiques sur le territoire irakien". En revanche, un haut responsable des forces de sécurité a affirmé samedi à l'AFP que l'ULM, qui "venait d'Iran", se dirigeait "vers le Koweït". Interrogées par l'AFP, les autorités koweïtiennes n'ont pas souhaité s'exprimer.

Le trafic, la vente et la consommation de drogues ont explosé ces dernières années en Irak, où les forces de sécurité ont intensifié leurs opérations. En avril, la police a annoncé la saisie de six millions de comprimés de captagon lors d'un coup de filet. Et dans la province largement désertique d'Al-Anbar, qui partage une longue frontière avec la Syrie, les forces de sécurité ont interpellé 18 trafiquants de drogue au cours des trois premiers mois de 2022, selon une source officielle.

Les régions du centre et du sud de l'Irak, frontalières de l'Iran, sont aussi d'importantes routes pour le trafic de crystal meth (drogue de synthèse). En décembre dernier, l'unité antidrogue du ministère de l'Intérieur identifiait les provinces de Bassora et Missane comme les principales régions du sud en termes de trafic et de consommation.