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Des proches de victimes commémorent le 22e mois depuis l'explosion au port de Beyrouth

Des proches de victimes commémorent le 22e mois depuis l'explosion au port de Beyrouth

Une bougie allumée en face du port de Beyrouth, le 4 novembre 2021, par des proches des victimes des explosions meurtrières au port de la capitale le 4 août 2020. Photo Matthieu Karam

Des proches de victimes de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth se sont rassemblés samedi à 18h devant la statue de l’Émigré dans la capitale, en face du lieu du drame, afin de marquer les 22 mois depuis la catastrophe qui a fauché la vie de plus de 220 personnes et blessé 6.500 autres.

Brandissant des portraits de leurs proches et des pancartes réclamant que justice soit rendue, les familles ont réclamé justice. "Qu'avez-vous fait jusqu'à présent, depuis deux ans ? Où est la justice ?", a demandé un homme devant les caméras en criant, visiblement à bout de nerfs.

Ces proches accusent notamment le ministre sortant des Finances Youssef Khalil, proche du président du Parlement Nabih Berry, d'entraver l'enquête en ne signant pas un projet de décret de nomination judiciaire qui permettrait la reprise de l'enquête, bloquée depuis plusieurs mois en raison de manœuvres politiques. Samedi, le bureau de presse du ministre Khalil a publié un communiqué dans lequel il annoncé qu'une "solution sera trouvée dans les prochains jours pour signer ce décret", sans préciser en quoi consiste cette solution.

En avril dernier, le même ministre avait justifié son refus de signer le décret des nominations de la Cour de cassation "parce qu'il contenait d'importantes erreurs", sans donner plus de détails. Il avait également assuré œuvrer pour éliminer ces entraves, mais aucune avancée n'a été signalée jusque-là.

En soirée, des familles de victimes se sont rassemblées sous le domicile de Youssef Khalil, l'interpellant au sujet de l'enquête et criant des slogans hostiles au ministre sortant. D'autres ont peint leurs mains en rouge, en allusion au sang, et ont marqué les murs de l'immeuble du responsable avec les traces de leurs mains, selon des images qui circulent sur les réseaux sociaux.

Vendredi, Hélène Ata, une porte-parole des familles et sœur de Abdo Ata, tué dans l'explosion, avait exigé en leur nom dans une conférence de presse "l'adoption urgente d'une loi sur l'indépendance de la justice". Elle a également appelé à "mettre fin à l'impunité et assurer la reddition des comptes" dans le cadre de l'enquête sur le drame. Les familles ont également exprimé l'espoir que l'investigation demeure une priorité pour les nouveaux députés issus des législatives du 15 mai. 

Près de deux ans après le drame, l'enquête piétine toujours à cause de multiples manœuvres politiques. Elle est actuellement suspendue en raison des nombreuses recours à l'encontre du juge Tarek Bitar en charge du dossier, présentés par de hauts responsables politiques, dont les députés Ghazi Zeaïter, Ali Hassan Khalil et l'ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos. Les victimes avaient également à maintes reprises appelé le gouvernement à accélérer la signature d'un projet de nomination judiciaire qui permettrait une reprise de l'enquête.

Des proches de victimes de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth se sont rassemblés samedi à 18h devant la statue de l’Émigré dans la capitale, en face du lieu du drame, afin de marquer les 22 mois depuis la catastrophe qui a fauché la vie de plus de 220 personnes et blessé 6.500 autres.Brandissant des portraits de leurs proches et des pancartes réclamant que...