Le syndicat des hôpitaux du Liban a réclamé, samedi, l'intercession des autorités auprès de la Banque du Liban (BDL) et l'Association des banques du Liban (ABL) afin que les établissements hospitaliers puissent utiliser les fonds de leurs comptes bancaires, sans quoi ils seront obligés soit de fermer leurs portes, soit de réclamer aux patients de payer en espèces la totalité du montant de leurs factures.
Dans un communiqué, le syndicat a appelé le Premier ministre sortant Nagib Mikati et les ministres du Travail, Moustapha Bayram, et de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, à "intercéder rapidement auprès de la BDL et l'ABL pour résoudre le problème des hôpitaux et leur permettre d'utiliser leurs comptes". Sans cela la situation risque de dégénérer avec "la fermeture des hôpitaux" ou bien qu'il soit demandé aux patients de payer la totalité de leurs factures en espèces", a mis en garde l'organisation syndicale. "Tous les versements en provenance des parties couvrant les frais d'hospitalisation sont inutiles, les hôpitaux ne pouvant les utiliser", ajoute le texte. En plus des assurances et de la Caisse nationale de sécurité sociale, les hôpitaux doivent normalement recevoir des versements de l'Etat pour couvrir les frais de santé des militaires et membres des forces de l'ordre.
"En dépit des demandes pour que les banques permettent aux hôpitaux d'utiliser leurs comptes bancaires pour payer le matériel médical et les salaires, la situation n'a pas changé", poursuit le communiqué, qui accuse les banques de "prendre en otage les fonds" des établissements hospitaliers, "ce qui les étouffe et handicape leur travail".
Les hôpitaux privés avaient observé jeudi et vendredi deux jours de grève, limitant leur travail aux procédures d'urgence et dialyses, afin de réclamer l'accès à leurs dépôts bancaires.
Depuis 2019, le Liban est en proie à une crise économique et financière marquée par une vive dépréciation de la monnaie nationale et un manque sévère de liquidités. Les banques ont imposé depuis près de trois ans des restrictions à l'accès des déposants et des établissements publics et privés à leurs comptes, alors que le pays n'a pas de loi sur le contrôle des capitaux.
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Il est grand temps d'obliger les crapules bancaires a cesser leurs manoeuvres de lirification et de restrictions sur le cash. Il s'agit de non-assistance a parsonnes en danger de mort. Passible des plus severes sanctions penales.
Michel Trad
20 h 59, le 28 mai 2022