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Économie - Crise

En moins de 24 heures, la livre a cumulé les records de dévaluation

En moins de 24 heures, la livre a cumulé les records de dévaluation

Un vieux bureau de change, rue Hamra, à Beyrouth. Photo Florient Zwein/Hans Lucas

Après avoir battu son record de 33 300 livres le dollar, atteint le 11 janvier dernier, en dépassant la barre des 34 000 livres mardi, le taux de change sur le marché parallèle entre la monnaie nationale et le billet vert a poursuivi son ascension hier, dépassant en matinée les 35 000 et dans l’après-midi les 36 000 livres. Des plus bas historiques qui s’accumulent depuis la fin du scrutin législatif qui s’est tenu le 15 mai courant et la démission subséquente du gouvernement il y a moins d’une semaine. Toujours officiellement fixée à 1 507,5 le dollar, comme l’indique le site de la Banque du Liban, la livre a perdu 95 % de sa valeur depuis le début de la crise économique et financière aiguë que traverse le Liban.

Une chute qui s’est une nouvelle fois fait ressentir à la pompe. En effet, selon le barème publié hier par le ministère de l’Énergie et de l’Eau, les prix des carburants au Liban poursuivent leur flambée. Ainsi, celui des 20 litres d’essence à 95 octane est fixé à 597 000 livres, en hausse de 9 000, tandis que celui de l’essence à 98 octane se vend désormais à 608 000 livres. La hausse du prix des 20 litres de diesel est de 51 000 livres, se vendant depuis hier à 732 000 livres.

Quant à la bonbonne de gaz domestique, elle coûte à présent 447 000 livres après une hausse de 31 000.

Le prix de l’essence est calculé en fonction du cours mondial du baril et du taux de la plateforme Sayrafa de la BDL, inférieur à celui du marché parallèle (24 600 livres pour un dollar hier). C’est donc sur la base de ce taux que la BDL accepte, via les banques, de convertir en dollars les livres fournies par les importateurs. Les produits des ventes d’essence sur le territoire libanais se font exclusivement dans la monnaie nationale. Le mazout est, lui, essentiellement vendu en dollars et le gaz en livres, mais au taux du marché. Excédés par cette nouvelle hausse des prix, des chauffeurs de taxi ont bloqué plusieurs routes hier, notamment à Saïda (Liban-Sud) et devant le siège du ministère de l’Intérieur à Beyrouth.

En conséquence de cette chute de la livre, sur fond également de guerre en Ukraine impactant les cours mondiaux, d’autres produits de première nécessité – qui ne sont plus subventionnés par les autorités – ne cessent d’augmenter. Quatre Libanais sur cinq vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté de l’ONU, une paupérisation accélérée notamment par une inflation à trois chiffres, évaluée à 206,24 % en avril par l’Administration centrale de la statistique. Cette constante dépréciation intervient en dépit d’un accord préliminaire entre le gouvernement et le Fonds monétaire international, qui devrait allouer au Liban 3 milliards de dollars pendant quatre ans pour l’aider à faire face à ses multiples crises.

Après avoir battu son record de 33 300 livres le dollar, atteint le 11 janvier dernier, en dépassant la barre des 34 000 livres mardi, le taux de change sur le marché parallèle entre la monnaie nationale et le billet vert a poursuivi son ascension hier, dépassant en matinée les 35 000 et dans l’après-midi les 36 000 livres. Des plus bas historiques qui s’accumulent...

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