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Les chances d'un accord avec l'Iran s'amenuisent, selon le négociateur américain


Les chances d'un accord avec l'Iran s'amenuisent, selon le négociateur américain

Le négociateur américain en charge des négociations sur le nucléaire iranien, Rob Malley. Photo d'archives AFP

Les chances de parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien s'amenuisent, a prévenu mercredi le négociateur américain en charge du dossier, qui a souligné que Etats-Unis étaient prêts à réagir en cas d'absence d'accord.

Rob Malley, qui dirige depuis plus d'un an des négociations indirectes avec l'Iran à Vienne, a néanmoins assuré au Congrès que l'administration Biden souhaitait toujours revenir au respect de l'accord de 2015 dénoncé par Donald Trump, et qu'elle restait prête à lever les sanctions contre Téhéran en cas d'accord.

"Aujourd'hui, les chances de succès des négociations sont inférieures aux chances d'échec, et c'est à cause d'exigences excessives de l'Iran auxquelles nous ne céderons pas", a-t-il dit devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. "Si l'Iran maintient ses exigences qui dépassent le périmètre du JCPOA, nous continuerons de les rejeter et il n'y aura pas d'accord", a-t-il poursuivi, utilisant l'acronyme de l'accord international qui prévoit des restrictions drastiques au programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales. "Nous sommes tout à fait prêts à nous confronter à cette réalité si c'est celle que choisit l'Iran, prêts à continuer d'imposer et à durcir nos sanctions, quoique avec l'Europe fermement à nos côtés cette fois", a-t-il averti.

L'un des derniers obstacles est la demande de Téhéran que les Etats-Unis retirent les Gardiens de la Révolution, son armée idéologique, de la liste noire américaine des "organisations terroristes étrangères".

Washington assure que cette sanction, décidée par Donald Trump après le retrait de l'accord, n'a aucun lien avec le nucléaire et ne peut être discutée dans le cadre de ces négociations. Mais le négociateur a souligné que le président Joe Biden n'était pas favorable à une opération militaire, option évoquée publiquement par Israël, qui est soupçonné d'être responsable d'une série d'assassinats d'experts nucléaires iraniens. "Toutes les options sont sur la table", a déclaré M. Malley, mais l'option militaire ne ferait que "relancer" le programme nucléaire iranien. Evoquant l'histoire des guerres américaines au Moyen-Orient, il a ajouté: "Nous savons ce que ça coûte."

Plus de pression économique

Le négociateur américain a prévenu que les Occidentaux renforceraient leur pression économique sur l'Iran en l'absence d'accord, soulignant que les Etats-Unis auraient cette fois-ci le soutien des Européens, ce qui n'avait pas été le cas lorsque Donald Trump a retiré unilatéralement les Etats-Unis du JCPOA en 2018.

Le Trésor américain a d'ailleurs annoncé mercredi de nouvelles sanctions contre un réseau soutenu par les Gardiens de la révolution et la Russie, qui a facilité les exportations de centaines de millions de dollars de pétrole iranien en violation des sanctions américaines.

Le négociateur américain a estimé que les Etats-Unis avaient quand même intérêt à revenir à l'accord nucléaire de 2015, la politique de "pression maximale" de M. Trump ayant échoué. Mais de nombreux sénateurs, y compris des alliés démocrates du président Biden, ont exprimé mercredi leur exaspération, rappelant que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait prévenu en janvier qu'il ne restait plus que "quelques semaines" pour qu'un retour dans le JCPOA reste justifié, en raison des progrès accomplis par le programme nucléaire iranien.

"Nous continuons d'attendre et d'espérer. Mais l'espoir n'est pas une stratégie en matière de sécurité nationale", s'est exclamé le président démocrate de la commission, Bob Menendez.

L'Iran a convaincu le monde entier du fait que "les Etats-Unis veulent un retour au JCPOA davantage que ne le veut le régime iranien", a-t-il ajouté.

M. Malley a répondu que les conclusions des experts nucléaires restaient que "les bénéfices d'un accord en termes de non-prolifération valaient bien l'allègement des sanctions" unilatérales américaines. Il a aussi dénoncé la répression par le régime de Téhéran des récentes manifestations contre les mesures d'austérité. "Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un régime solide, qui s'amuse du fait qu'il parvient à circonvenir des sanctions", a-t-il dit. "C'est un régime sous pression, et c'est dû à ses propres erreurs de gestion et à nos sanctions."

Les chances de parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien s'amenuisent, a prévenu mercredi le négociateur américain en charge du dossier, qui a souligné que Etats-Unis étaient prêts à réagir en cas d'absence d'accord.Rob Malley, qui dirige depuis plus d'un an des négociations indirectes avec l'Iran à Vienne, a néanmoins assuré au Congrès que l'administration Biden...