L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe a raconté avoir dû signer de "faux aveux" en présence d'une représentante du gouvernement britannique avant de pouvoir regagner le Royaume-Uni en mars, après des années de détention en Iran.
"J'ai été emmenée par les Gardiens de la révolution à l'aéroport. Je n'ai pas vu mes parents. Au lieu de ça, on m'a fait signer des aveux forcés en présence du gouvernement britannique", a déclaré Mme Zaghari-Ratcliffe dans une interview qui devait être diffusée lundi soir par la BBC. "Ils m'ont dit que je ne pourrais pas monter dans l'avion (...) Ils m'ont dit qu'ils avaient reçu l'argent", une dette de près de 400 millions de livres due de longue date par Londres. "Donc à quoi bon me faire signer un bout de papier qui est incorrect? Ce sont de faux aveux", a-t-elle ajouté.
La binationale a précisé qu'une officielle britannique était présente au moment de la signature, qui a été filmée. Ces aveux sont "de la propagande du régime iranien pour montrer combien ils sont effrayants et qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent", a-t-elle poursuivi, évoquant une expérience "déshumanisante".
Mme Zaghari-Ratcliffe est rentrée au Royaume-Uni mi-mars après avoir passé six ans en détention en Iran, accusée notamment de complot pour renverser la République islamique, ce qu'a toujours nié cette employée de la Fondation Thomson Reuters. Elle avait été libérée avec un autre binational, Anoosheh Ashoori, après le règlement par Londres d'une vieille dette de 394 millions de livres (environ 464 millions d'euros) due à l'Iran.
"L'Iran a fait subir un calvaire horrible à Nazanin Zaghari-Ratcliffe, jusqu'à son départ du pays", a réagi un porte-parole du gouvernement britannique, assurant que ce dernier avait "oeuvré sans relâche pour faire cesser sa détention injuste". Il a appelé Téhéran à libérer tous les Britanniques et autres étrangers encore détenus dans le pays.
Avec son mari, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait rencontré le Premier ministre britannique Boris Johnson le 13 mai, avec qui ils avaient évoqué les "erreurs" commises par Londres pendant sa détention, estimant que sa libération aurait pu intervenir bien plus tôt. Fin 2017, le Premier ministre Boris Johnson, alors chef de la diplomatie, avait commis une bourde préjudiciable en affirmant que Nazanin Zaghari-Ratcliffe formait des journalistes en Iran - ce qu'elle niait -, fournissant des arguments à Téhéran pour la garder en détention.
"J'ai été emmenée par les Gardiens de la révolution à l'aéroport. Je n'ai pas vu mes parents. Au lieu de ça, on m'a fait signer des aveux forcés...
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