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Lifestyle - Cinéma / Festival

Quand Cannes s’empare des attentats de Paris

Décès sur la Croisette de l’acteur Ahmed Benaïssa, un « monument » culturel en Algérie.

Quand Cannes s’empare des attentats de Paris

Dans « Revoir Paris », l’actrice belge Virginie Efira incarne Mia, une survivante des attaques terroristes de novembre 2015 dans la capitale française. Valéry Hache/AFP

Revoir Paris, film émouvant avec Virginie Efira et Benoît Magimel, a été projeté samedi dernier au Festival de Cannes, avant la présentation hier dimanche de Novembre, de Cédric Jimenez, autre long métrage sur les lendemains des attentats de Paris en 2015.

Revoir Paris, à la Quinzaine des réalisateurs, suit le parcours de deux rescapés de l’attaque terroriste d’une brasserie qui se croisent dans un groupe de parole revenu sur les lieux quelques mois plus tard. Novembre (hors compétition) est une plongée au cœur de l’antiterrorisme les jours suivant les évènements, avec Jean Dujardin. Ces deux films s’inscrivent dans une année 2022 où le grand écran s’est attaché aux attaques jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, en banlieue. Ces attentats ont fait 130 morts, dont 90 dans la salle du Bataclan avec un assaut en plein concert. En février, un film en compétition à la Berlinale, Un año, una noche, dressait d’ailleurs le bouleversant portrait de survivants de l’attaque du Bataclan.

Pour Revoir Paris, Alice Winocour s’est inspirée de l’histoire de son frère, un rescapé du Bataclan et de la communauté des survivants qu’elle a pu approcher. Mia, jouée par Virginie Efira, ne se souvient plus de l’attaque quand Thomas, incarné par Benoît Magimel, se souvient de tout. « L’attentat est comme un trou noir, le miroir a éclaté. Après, il faut recoller les morceaux, elle le fait dans cette relation et dans toute une sorte de chaîne (de rencontres d’autres survivants) », a expliqué la cinéaste après une projection longuement applaudie. « Les personnages de Mia et de Thomas sont un peu, pour moi, comme des fantômes, un peu dans les limbes, ne font plus partie de la communauté humaine. Elle déambule dans sa mémoire, mais revient petit à petit dans le monde réel », glisse la réalisatrice. Le sujet est lourd, mais jamais cafardeux. Alice Winocour, dont c’est le quatrième long métrage, a choisi Virginie Efira, car elle collait à ce personnage « qui ne s’apitoie pas sur elle-même ».

Benoît Magimel s’est également retrouvé dans Thomas : « Avec le temps, j’aime bien trouver des rôles en résonance avec des choses que je peux avoir vécues. Là, j’y ai trouvé des choses que je comprenais, comme se réparer à plusieurs, et puis il ne se victimise pas. » Benoît Magimel a combattu dans sa vie des addictions à la drogue. Le comédien est parfait dans le rôle de cet homme cassé qui répare les autres. Revoir Paris aborde aussi les proches, ceux qui n’étaient pas sur les lieux des attentats et qui n’arrivent plus à communiquer avec les survivants. « Comment votre compagnon, votre épouse peuvent comprendre ça ? C’est pour ça qu’ils ont besoin d’être au contact des autres survivants », insiste Benoît Magimel. « Ça m’a fait penser à Voyage au bout de l’enfer ; Robert de Niro a besoin de son ami (Christopher Walken), il repart là-bas (au Vietnam) pour le ramener, pour se guérir avec lui », développe-t-il.

D’autre part, l’acteur et metteur en scène Ahmed Benaïssa, considéré comme une grande figure du théâtre et du cinéma algériens, qui était à l’affiche du film Goutte d’or présenté à Cannes, est décédé à l’âge de 78 ans, a annoncé le ministère algérien de la Culture. Au cours d’une carrière de 50 ans, entamée en 1971, il avait joué dans plus de 120 films, dont des productions algériennes remarquées à l’international, comme Papicha, Le sang des loups, De Hollywood à Tamanrasset ou Hors la loi. Dans un message adressé à la famille du défunt, la ministre algérienne de la Culture et des Arts Soraya Mouloudji a regretté la perte d’un « monument » de la culture algérienne qui laissera « une empreinte indélébile dans le monde du cinéma et du théâtre algériens ». Ahmed Benaïssa est décédé vendredi dernier à Cannes, avant la projection du film Goutte d’or de Clément Cogitore dans le cadre de la Semaine de la critique. « Foudroyé par un malaise », il sera rapatrié et inhumé en Algérie, selon son fils, a indiqué l’agence officielle algérienne APS.

Source : AFP

Revoir Paris, film émouvant avec Virginie Efira et Benoît Magimel, a été projeté samedi dernier au Festival de Cannes, avant la présentation hier dimanche de Novembre, de Cédric Jimenez, autre long métrage sur les lendemains des attentats de Paris en 2015.Revoir Paris, à la Quinzaine des réalisateurs, suit le parcours de deux rescapés de l’attaque terroriste d’une brasserie qui se...

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