Rechercher
Rechercher

Monde - France

Emmanuel Macron poursuit son œuvre de re-décomposition politique

Le chef de l’État joue aux équilibristes depuis les débuts de sa présidence, consolidant sa base électorale sur les décombres de la gauche sociale-démocrate et de la droite modérée.

Emmanuel Macron poursuit son œuvre de re-décomposition politique

Le président français Emmanuel Macron, qui a entamé un second mandat de cinq ans, est à la manœuvre pour dessiner les contours du prochain gouvernement, jouant d’une savante alchimie dans un pays en pleine recomposition politique.

Avec des élections législatives en ligne de mire en juin, le chef de l’État français a donné de premiers signaux. Il a nommé lundi une Première ministre, Élisabeth Borne, plusieurs fois ministre et de sensibilité de gauche mais au profil plus technocratique que politique. Membre du gouvernement depuis cinq ans, elle a mené plusieurs réformes emblématiques, dont celle de l’assurance chômage, et ne risque pas de lui faire de l’ombre.

Emmanuel Macron « est très pragmatique et n’avait aucun intérêt à prendre des risques. Avec Élisabeth Borne, il a donc fait le choix le moins clivant et il ne sort pas de sa zone de confort », résume Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste de communication politique.

Cette nomination n’a guère suscité d’enthousiasme dans le pays – Mme Borne reste peu connue des Français –, mais signe que le président Macron joue des clivages, l’opposition conservatrice a aussitôt dénoncé une femme trop « marquée à gauche » tandis qu’à l’inverse, à gauche on la jugeait trop « libérale ».

« À ce stade, on assiste à un mélange très dosé d’audace et de continuité qui dénote le souci du président de rester d’abord et avant tout le maître du jeu », écrivait mardi le journal Le Monde dans un éditorial.

Les spéculations vont bon train sur le nom des membres du futur gouvernement, qui pourrait être dévoilé d’ici à la fin de la semaine. Certains pressentis viendraient des bancs de l’opposition conservatrice, comme dans le précédent gouvernement, mais, rappelle Bernard Sananès de l’institut Elabe à Paris, Emmanuel Macron considère globalement « qu’il a pris tout ce qu’il y avait à prendre à droite ».

Recomposition

M. Macron, qui a été confortablement réélu le 24 avril (58,55 % des voix) face à la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, joue aux équilibristes depuis les débuts de sa présidence il y a cinq ans, consolidant sa base électorale sur les décombres de la gauche sociale-démocrate et de la droite modérée.

Il avait nommé lors de son premier quinquennat deux Premiers ministres venant de l’opposition de droite, Édouard Philippe puis Jean Castex, et débauché dans le même temps des caciques socialistes comme le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Pour Bernard Sananès, il s’agit « d’un mouvement de déstructuration (...) qui a fait naître un paysage nouveau marqué par la tripartition » entre un espace central occupé par le président Macron et deux espaces à l’extrême droite et du côté de la gauche.

En prônant le dépassement du clivage gauche/droite longtemps au cœur de l’histoire politique française, il a ainsi contribué à l’affaiblissement des partis historiques des Républicains (LR) à droite, héritiers du mouvement gaulliste, et du Parti socialiste (PS) à gauche. Chacun a essuyé une déroute lors de l’élection présidentielle d’avril.

Lui-même membre d’un gouvernement socialiste sous l’ancien président François Hollande, M. Macron n’a eu de cesse ainsi d’œuvrer depuis son élection en 2017 à cette recomposition du paysage politique français.

Il a créé son propre mouvement La République en marche désormais rebaptisé Renaissance qui, il espère, avec ses alliés centristes, obtiendra, comme à présent, la majorité absolue dans la prochaine assemblée issue des législatives des 12 et 19 juin.

Pour Frédéric Dabi, de l’institut IFOP à Paris, cette recomposition faite de débauchages « reste des cas par cas pour l’instant. On n’est pas dans une logique de coalitions comme dans d’autres pays européens ».

Plus largement, cette mue politique toujours en cours s’est aussi traduite par le renforcement des extrêmes acté lors de l’élection présidentielle avec la forte poussée de l’extrême droite (41,45 % pour Marine Le Pen, un score inédit) et de la gauche radicale derrière le tribun Jean-Luc Mélenchon (22 %).

Et ce dernier, qui a rassemblé ces dernières semaines les différents courants de la gauche dans une Union populaire écologique et sociale (Nupes), caresse l’espoir de devenir le premier opposant face à Emmanuel Macron.

Source : AFP

La diplomatie française se rebelle : appel à la grève au Quai d’Orsay

Plusieurs syndicats ont appelé à la grève le 2 juin au Quai d’Orsay, un événement rarissime dans la diplomatie française, pour exprimer leur « malaise » face à une « avalanche de réformes », particulièrement celle mettant fin au corps diplomatique français. Il s’agit du second mouvement de grève dans l’histoire du ministère, le premier ayant eu lieu en 2003 pour des questions d’indemnités, indique Olivier da Silva, responsable du syndicat des cadres CFTC, preuve selon lui « du véritable malaise dans une maison qui n’a pourtant pas une tradition frondeuse ». « Le Quai d’Orsay disparaît petit à petit », s’inquiètent les six syndicats ainsi qu’un collectif de 400 jeunes diplomates, en dénonçant notamment la réforme actant la fin des diplomates de carrière, la réduction des activités consulaires, les suppressions de postes : 50 % d’effectifs toutes catégories en moins en 30 ans. « Ces mesures démantelant notre outil diplomatique sont un non-sens au moment où la guerre vient de faire son retour en Europe », écrivent-ils. La réforme la plus controversée concerne la « mise en extinction » progressive d’ici à 2023 des deux corps historiques de la diplomatie française, ministres plénipotentiaires et conseillers des Affaires étrangères. Les diplomates concernés – quelque 700 personnes – sont appelés à rejoindre un nouveau corps des « administrateurs de l’État ». La réforme de la haute fonction publique voulue par Emmanuel Macron prévoit en effet que les hauts fonctionnaires ne seront plus rattachés à une administration spécifique mais seront, au contraire, invités à en changer régulièrement tout au long de leur carrière.

Le président français Emmanuel Macron, qui a entamé un second mandat de cinq ans, est à la manœuvre pour dessiner les contours du prochain gouvernement, jouant d’une savante alchimie dans un pays en pleine recomposition politique.Avec des élections législatives en ligne de mire en juin, le chef de l’État français a donné de premiers signaux. Il a nommé lundi une Première ministre,...

commentaires (1)

on peut croire tout ce que l'on veut a son propos, intelligence, roublardise politicienne, machiavelisme , il n'arrive meme pas en cela a la cheville de notre fameux fumeux nabih berry .

Gaby SIOUFI

09 h 40, le 20 mai 2022

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • on peut croire tout ce que l'on veut a son propos, intelligence, roublardise politicienne, machiavelisme , il n'arrive meme pas en cela a la cheville de notre fameux fumeux nabih berry .

    Gaby SIOUFI

    09 h 40, le 20 mai 2022

Retour en haut