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Les tensions et les destructions entravent un retour des déplacés au Sinjar


Les tensions et les destructions entravent un retour des déplacés au Sinjar

Des bâtiments endommagés dans la ville de Sinjar, au nord de l'Irak, le 4 février 2019. Photo d'archives ZAID AL-OBEIDI/AFP via Getty Images

Les violences et une lente reconstruction au Sinjar, foyer historique de la minorité yazidie en Irak, entravent le retour de deux tiers des familles de déplacés, a rapporté mercredi le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

Cinq années après la fin de l'offensive contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), plus de 193.000 habitants du Sinjar --des Yazidis, des Kurdes, des Arabes-- ne sont toujours pas rentrés dans cette région du nord de l'Irak. Début mai, de nouveaux affrontements entre l'armée et des combattants yazidis ont entraîné le déplacement de 10.000 personnes.

"Outre l'escalade de tensions entre les groupes armés, les difficultés d'accès au logement, à la terre et à la propriété posent des obstacles au retour des déplacés", indique NRC dans son rapport. Environ "64% des déplacés ont fait état de maisons fortement endommagées", précise le texte, citant une enquête réalisée en décembre 2021 auprès de 1.500 personnes.

"Les déplacés indiquent ne pas avoir les ressources pour reconstruire leurs maisons, en particulier au vu du peu de possibilités d'emplois et les retards dans le versement des dédommagements du gouvernement", ajoute le rapport. Selon l'ONG, "99% de ceux qui ont déposé une demande d'indemnisation du gouvernement pour une propriété endommagée n'ont reçu aucun financement".

L'organisation appelle le gouvernement irakien et les autorités du Kurdistan autonome, voisin du Sinjar, à "prioriser la réhabilitation des infrastructures et la restauration des services, pour ouvrir la voie à des logements sûrs et habitables (...) mais aussi des infrastructures publiques: routes, écoles et bâtiments gouvernementaux". Car, rappelle NRC, après l'offensive anti-EI, "80% des infrastructures publiques et 70% des logements au Sinjar ont été détruits".

Il y a aussi, chez un tiers des déplacés, "des inquiétudes importantes" concernant "des tensions sociales et des affrontements entre les acteurs sécuritaires". Début mai, des combats ont éclaté entre l'armée et des combattants yazidis, affiliés aux rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), illustrant des luttes de pouvoir impliquant une multitude d'acteurs.

Les combattants yazidis des Unités de résistance du Sinjar, affiliés aux ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi, ont combattu l'EI et accusent l'armée d'œuvrer à leur démantèlement. L'armée souhaite, elle, faire appliquer un accord négocié par Bagdad avec le Kurdistan irakien sur le retrait des combattants yazidis et du PKK. Le Sinjar est sporadiquement la cible de raids aériens menés par la Turquie voisine contre des bases du PKK, groupe qualifié de "terroriste" par Ankara.

Les violences et une lente reconstruction au Sinjar, foyer historique de la minorité yazidie en Irak, entravent le retour de deux tiers des familles de déplacés, a rapporté mercredi le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).Cinq années après la fin de l'offensive contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), plus de 193.000 habitants du Sinjar --des Yazidis, des Kurdes, des...