Près de 85 % des fonctionnaires chargés de l'organisation des législatives du 15 mai ont voté jeudi à travers le territoire libanais, dans l'espoir que les résultats du scrutin puissent favoriser le redressement du pays, en pleine crise depuis bientôt trois ans.
A la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation s'élevait à 85 % à Beyrouth I, 82 % à Beyrouth II, 90 % à Nabatiyé (Liban-Sud III), 89 % à Tyr (Liban-Sud II), 91,28 % à Jbeil (Mont-Liban I), 82,6 % à Jezzine (Liban-Sud I), 95 % à Zghorta (Liban-Nord III), 96 % à Batroun (Liban-Nord III), 89 M dans le Metn (Mont-Liban II), 86,2 % dans le Hermel (Békaa III), 80 % à Tripoli (Liban-Nord II), 82,11 % à Baalbeck (Békaa III), 84,9 % à Aley (Mont-Liban IV), 80 % à Halba (Liban-Nord I) et 90 % à Minié (Liban-Nord II), selon les chiffres de l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).
Le ministère de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a précisé dans un communiqué publié après le vote que 84 % des 15.000 fonctionnaires appelés à voter avaient accompli leur devoir électoral, dans un des 29 bureaux de vote répartis à travers le Liban.
Dans le Nord, "les bureaux de vote ont ouvert à 7h et le vote a été lancé dans quatre bureaux. Aucun problème n'a été signalé", a confié le mohafez du Akkar (Liban-Nord), Imad Labaki, à notre correspondant dans la région, Michel Hallak. M. Labaki a également indiqué que "tous les préparatifs logistiques et administratifs nécessaires au scrutin de dimanche ont été effectués grâce à la coopération avec les présidents des municipalités de la région". Dès les premières heures du matin, un grand nombre d'électeurs a afflué au sérail de Halba, dans le Akkar, selon notre correspondant, qui précise que le taux de participation au scrutin s'élevait à 12% vers 10h dans la région.
Dans le Sud, six bureaux de vote ont ouvert leurs portes dès le matin à Saïda, Nabatiyé, Jezzine, Tyr, Marjeyoun et Bint Jbeil. Le mohafez du Sud, Mansour Daou, a assuré que "le vote se déroule conformément aux normes", selon des propos rapportés par notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah.
L’Association libanaise pour la démocratie des élections (LADE) a pour sa part relevé plusieurs infractions jeudi, certaines d'ordre logistique, d'autres relevant de la publicité politique électorale, alors que le vote se déroulait également dans le reste des circonscriptions pour les fonctionnaires et commissions chargées de superviser les législatives du 15 mai.
L'opération électorale de ce jeudi est supervisée par une mission d'observation de l'Union européenne et une délégation de la Ligue arabe, arrivée mercredi au Liban, comme ce sera également le cas dimanche. Lors d'une conférence de presse jeudi, le chef de la mission d'observation de l'UE, György Hölvényi, a indiqué que 40 observateurs ont été déployés pour surveiller le scrutin du jour, dans toutes les régions libanaises. Ces personnes sont en charge de l'observation à court terme et ont reçu une formation de deux jours. Il a indiqué que depuis la mi-avril, 30 autres observateurs surveillent le terrain, alors que la mission en question a débuté à la mi-mars. Dimanche, ce sont 170 observateurs de la mission européenne qui seront déployés sur l'ensemble du territoire.
Le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a également effectué une tournée sur le terrain, afin de superviser le déroulement du scrutin. Il s'est dans ce cadre rendu à la caserne des pompiers de Beyrouth, située dans le quartier de la Quarantaine.
"Premier pas vers le changement"
Les fonctionnaires, qui ont vu leurs conditions de vie se détériorer à l'instar du reste des Libanais, espèrent que les législatives seront le premier tremplin vers le changement auquel ils aspirent.
"La classe au pouvoir est forte et le changement ne s'effectue pas rapidement. Mais un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas", a confié Hassiba Harb, la cinquantaine, à L'Orient-Le Jour. Cette responsable d'un bureau de vote dans la circonscription du Liban-Nord III, qui a affirmé "voter pour des indépendants", a déploré le fait que ces derniers "n'aient pas formé de listes unifiées, ce qui réduit leur chance d'accéder au Parlement si leurs listes n'obtiennent pas le seuil électoral requis".
Wadih Azour, un sexagénaire responsable d'un bureau de vote dans le Akkar, au Liban-Nord I, a affirmé "garder espoir que les législatives favoriseront un changement", en dépit des crises multiformes qui paralysent le pays. "Je vote pour des souverainistes capables de construire un Etat et de revendiquer son indépendance et sa neutralité", a-t-il confié à notre publication.
???️? Jeudi 12 mai, à 19h (h de Beyrouth), nos journalistes répondront à vos questions sur les législatives libanaises dans le cadre d’un « chat » sur notre site.
— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) May 11, 2022
Vous pouvez envoyer vos questions dès maintenant à l’adresse suivante ? livechatolj@lorientlejour.com#Liban pic.twitter.com/FOuUWDVh9B
63,05% des électeurs libanais de la diaspora, inscrits dans 58 pays aux quatre coins du monde, ont déjà voté vendredi et dimanche derniers au terme de deux jours consacrés aux législatives, selon le ministre Maoulaoui. Ce dernier a annoncé mercredi que "les circonscriptions à majorité chrétienne ont enregistré les taux de participations les plus élevés" lors de ces deux jours de vote. Les urnes ont commencé à être envoyées au Liban, où elles seront stockées au siège de la Banque centrale à Beyrouth en attendant leur dépouillement, après le scrutin du 15 mai. Face à ces chiffres, le président Michel Aoun a estimé que les législatives ne mèneront qu'à des "changements mineurs" sur la scène politique locale et que les voix des électeurs émigrés n'impacteront pas fortement les résultats généraux du scrutin.
RIEN NE CHANGERA. LES MEMES FACES MAFIEUSES AU POUVOIR PEUT-ETRE AVEC 2/3 NOUVEAUX NON AFFILES AUX MAFIEUX ET AUX MERCENAIRES ET LEURS PARAVENTS. SEUL LE PEUPLE PEUT CHANGER LA DONNE.
12 h 29, le 12 mai 2022