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Politique - Liban

Frangié : Si le chef du plus grand groupe parlementaire est d'office président, à quoi bon tenir des élections ?

"Saad Hariri doit rentrer au Liban", affirme le chef des Marada, lors d'un entretien télévisé.

Frangié : Si le chef du plus grand groupe parlementaire est d'office président, à quoi bon tenir des élections ?

Le leader chrétien et chef des Marada, Sleiman Frangié (d), lors d'une interview télévisée, le 11 mai 2022. Photo Twitter/@sleimanfrangieh

Le leader chrétien traditionnellement pro-Assad Sleiman Frangié s'est une nouvelle fois opposé mardi soir à l'élection de son rival Gebran Bassil à la présidence de la République en octobre prochain, pour succéder au beau-père de ce dernier, le chef de l'Etat, Michel Aoun.

A cinq jours des élections législatives qui se tiennent dimanche sur tout le territoire libanais, le chef des Marada a également critiqué son autre rival chrétien, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et a plaidé pour un retour au Liban de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, qui se trouve aux Emirats depuis des mois, en retrait de la vie politique.

"Pas de candidat"

"Si le chef du plus grand groupe parlementaire est d'office le président de la République, à quoi bon tenir des élections ?", a demandé Sleiman Frangié, lors d'une interview avec le journaliste de la chaîne al-Jadeed, Georges Salibi. Le Courant patriotique libre (CPL) de Gebran Bassil affirme régulièrement qu'il est logique que le chef du plus grand groupe parlementaire chrétien soit élu à la présidence de la République. Il avait eu recours à cet argument pour justifier l'élection de son fondateur, Michel Aoun, à la magistrature suprême en 2016. Au Liban, c'est le Parlement, qui doit être renouvelé à l'issue du scrutin du 15 mai, qui élit le président de la République, dont le mandat s'achève en octobre, dans un pays en plein effondrement économique depuis 2019.

"Il n'y a pas de candidat à la présidence de la République. Il y a des noms qui circulent, et chaque nom est soutenu par un camp, dans le cadre d'un projet", a affirmé Sleiman Frangié, sans donner de noms précis.

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La question d'une candidature de Gebran Bassil à la présidence revient régulièrement sur le devant de la scène. Cela a notamment été le cas début avril après un iftar qui a réuni autour du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le chef du CPL et celui des Marada, Sleiman Frangié. Les chances de ces deux alliés du Hezbollah d’accéder à Baabda semblent toutefois limitées pour différentes raisons : Gebran Bassil ne peut en effet compter sur aucun allié, à part le parti chiite, sur la scène interne, tout en étant sanctionné par les États-Unis depuis novembre 2020. En ce qui concerne M. Frangié, sa candidature semble fragilisée par son faible poids politique et sa proximité avec Damas. Il semblerait en outre que les Occidentaux et les pays arabes semblent favoriser la candidature de "personnalités compétentes, n’ayant pas de passif au pouvoir et pouvant bénéficier du soutien de la communauté internationale", selon un diplomate cité récemment par notre chroniqueur politique Mounir Rabih.

Charge contre les FL

"Nous avons évoqué avec Hassan Nasrallah des questions nationales, mais nous n'avons pas abordé la présidentielle", a souligné Sleiman Frangié. "La réunion était franche et n'était pas liée à l'échéance électorale. Elle peut servir de base, en fonction des intentions. Nous ne sommes pas rancuniers et nous ne nous vengeons pas. Nous reconnaissons l'autre", a insisté M. Frangié, dans un signe d'ouverture. Toutefois, il est revenu à la charge contre son rival historique, les Forces libanaises. 

"Notre principal rival est notre rival politique. L'histoire des FL est une histoire d'élimination. Nous n'avons pas oublié et nous n'oublierons pas. Mais nous avons pardonné. Toutefois, cela n'annule pas le fait qu'ils constituent un rival politique", a expliqué le chef des Marada.

Tony Frangié, père de Sleiman Frangié, avait été tué lors du massacre d’Ehden, imputé aux Kataëb, le 13 juin 1978, en pleine guerre civile. Selon certains, le chef des FL, Samir Geagea, avait pris part à cette opération. En novembre 2018, les FL et les Marada avaient normalisé leurs relations, sous les auspices du patriarche maronite, Béchara Raï, lors d'une rencontre historique à Bkerké entre Sleiman Frangié et Samir Geagea.

Le chef des Marada a enfin profité de l'interview de mardi pour appeler au retour au Liban de l'ex-Premier ministre Saad Hariri. "Saad Hariri est une grande personnalité sur la scène sunnite et doit rentrer au Liban", a estimé le leader chrétien. En 2016, Saad Hariri avait d'abord soutenu une candidature de Sleiman Frangié à la présidence de la République, avant de finalement effectuer un revirement et d'accepter de soutenir Michel Aoun, qui avait obtenu le soutien de Samir Geagea, ce qui lui a finalement permis d'accéder à la présidence.

Le leader chrétien traditionnellement pro-Assad Sleiman Frangié s'est une nouvelle fois opposé mardi soir à l'élection de son rival Gebran Bassil à la présidence de la République en octobre prochain, pour succéder au beau-père de ce dernier, le chef de l'Etat, Michel Aoun.A cinq jours des élections législatives qui se tiennent dimanche sur tout le territoire libanais, le chef des...

commentaires (9)

La vérité sort de la bouche des enfants. Cet enfant qu’on a propulsé dans les arènes politiques alors qu’il n’a pas encore usé sa culotte sur les bancs de l’école vient nous prévenir que les dés sont jetés et que ce pays est voué à l’échec quelque soit les résultats des votes de n’importe quelle élection. Il faut le croire sur parole sans non plus le plaindre ou croire à sa bonne foi. Il a autant trempé dans les alliances louches et les compromissions des gens qu’ils dénoncent. Alors comment le Liban est arrivé à ce point de misérabilisme où il est dorénavant voué à choisir entre la peste et le choléra ou alors une mort certaine de l’un ou de l’autre.

Sissi zayyat

11 h 25, le 12 mai 2022

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Commentaires (9)

  • La vérité sort de la bouche des enfants. Cet enfant qu’on a propulsé dans les arènes politiques alors qu’il n’a pas encore usé sa culotte sur les bancs de l’école vient nous prévenir que les dés sont jetés et que ce pays est voué à l’échec quelque soit les résultats des votes de n’importe quelle élection. Il faut le croire sur parole sans non plus le plaindre ou croire à sa bonne foi. Il a autant trempé dans les alliances louches et les compromissions des gens qu’ils dénoncent. Alors comment le Liban est arrivé à ce point de misérabilisme où il est dorénavant voué à choisir entre la peste et le choléra ou alors une mort certaine de l’un ou de l’autre.

    Sissi zayyat

    11 h 25, le 12 mai 2022

  • il est quand meme plus drole que le tout pti bo fils non ? il est quand meme plus charismatique aussi pas vrai ? mais ca il n'y a pas vraiment de credit le tout pti bo fils en manque cruellement. mais au vrai, m aoun en avait il en 89 qui expliquerait que des milliers de moutons l'aient suivi? a ce jour ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 04, le 12 mai 2022

  • Si je me rappelle bien ce n´est pas un Suleiman Frangie qui a fait un massacre dans une église, son grand père?

    Eleni Caridopoulou

    21 h 50, le 11 mai 2022

  • Ca sert a Rien... Dégage Frangieh

    Emile G

    21 h 15, le 11 mai 2022

  • Apparemment le Liban n'a que 4 ou 5 familles presidentiables...les autres 5 millions, nous autres, ne sont, toutes et tous, que des demeurés bons à rien... et toute cette analyse n'est soutenue que par 100000 fusées perses clevers et des drones made in dahieh el kobra...

    Wlek Sanferlou

    21 h 12, le 11 mai 2022

  • Hahah on vas pas surmonter la mainmise iranienne pour retomber dans celle syrienne petit Frangieh .. ni toi ni ton père ne sera président !!

    Bery tus

    20 h 24, le 11 mai 2022

  • Il se trouve que Bassil n’est plus majoritaire, et tant mieux! Peut-on être a ce point dans le déni?

    CW

    16 h 58, le 11 mai 2022

  • Le temps des sales compromis est révolu. Oublie tout, même les législatives.

    Esber

    15 h 06, le 11 mai 2022

  • M. Frangieh a raison. S'il faut porter des canailles a la presidence, mieux vaut supprimer le poste....

    Michel Trad

    14 h 09, le 11 mai 2022

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