Le syndicaliste Béchara Asmar appelle à "résoudre la crise de la farine à la racine"

La crise de la farine au Liban doit être "résolue à la racine", a estimé lundi le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, alors que des menaces de pénuries sont brandies par les boulangers et les minotiers depuis plusieurs jours. Déjà enlisé dans une crise économique sans précédent, le pays subit les conséquences économiques de l'invasion russe de l'Ukraine, d'où le blé était jusque-là majoritairement importé.

Face aux menaces de pénuries, la Banque du Liban (BDL) avait décidé, mardi dernier, d'ouvrir des lignes de crédit pour subventionner le blé en utilisant les fonds des Droits de tirage spéciaux (DTS) alloués par le Fonds monétaire international (FMI), selon des déclarations d'un porte-parole de la BDL à notre publication anglophone L'Orient Today. La BDL prévoit d'utiliser l'argent des DTS accordés au Liban en août 2021, d'une valeur globale d'environ 1 milliard de dollars, mais n'a pas précisé la part de ce montant elle comptait mobiliser.

"Il faut résoudre la crise de la farine à la racine", a déclaré le dirigeant de la CGTL dans un communiqué rapporté par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Car la révolte du pain n'épargnera personne et amènera à des désordres sécuritaires et politiques. Elle jette une ombre sur les scrutins futurs", a poursuivi le syndicaliste en faisant référence aux élections législatives du 15 mai prochain.

M. Asmar a également salué la position du Premier ministre Nagib Mikati sur ce dossier, ainsi que "son appel à accélérer la tenue d'une réunion du Conseil des ministres consacrée à la sécurité alimentaire". Le chef de la CGTL rejoint les positions du chef du gouvernement, estimant que la crise de la farine "est volontairement amplifiée, avec des grandes quantités présentes sur le marché" et dénonçant "des monopoles et des pratiques illégales, alors que l'importation surpasse les besoins du Liban". Il a ainsi appelé le gouvernement à agir contre ces pratiques et à en punir les responsables. "Les crises répétées de ce secteur amènent à penser qu'il y a quelque chose de préparé là-dedans", a-t-il jugé.