La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, a relancé ce jeudi les actions en justice contre des responsables du secteur bancaire libanais dans le cadre de plusieurs affaires.
Une source judiciaire haut placée a ainsi confirmé à L'Orient-Le Jour que la procureure générale a engagé des poursuites à l'encontre de l’assistante du gouverneur de la Banque du Liban, Marianne Hoyek, qui est également conseillère senior à la Banque centrale. Ces poursuites pour enrichissement illicite interviennent dans le cadre de l'affaire Raja Salamé, frère du gouverneur de la BDL Riad Salamé, en détention depuis un environ un mois pour des soupçons dans une affaire de blanchiment d'argent.
La remise en liberté de Raja Salamé a été approuvée il y a deux jours, mais il est encore derrière les barreaux. Sa détention fait suite à une plainte pour enrichissement illicite et blanchiment d’argent portée par le collectif "Les pionniers de la justice", sur base de laquelle la procureure Ghada Aoun a mené une enquête conduisant à l'arrestation de Raja Salamé. Ce dernier est également soupçonné d'implication dans des affaires immobilières en France en lien avec la Banque du Liban.
Par ailleurs, la procureure générale a lancé jeudi aussi un mandat de recherche à l'encontre de l'ancien président-directeur général de Bankmed Mohammad Ahmad Hariri et du PDG de Bank Audi Samir Hanna. Ces mandats interviennent dans le cadre d'une enquête sur les prêts subventionnés de la BDL avant la crise économique au Liban, a confirmé à L'Orient-Le Jour une source judiciaire haut placée.
Durant plusieurs années de la dernière décennie, la Banque centrale avait ouvert et entretenu deux mécanismes de subventions qui permettaient aux établissements bancaires de proposer des prêts à des taux inférieurs à ceux du marché. Le premier a été généralisé à l’ensemble du secteur bancaire en 2009, et visait à canaliser l’afflux massif de capitaux transféré vers le Liban dans le sillage de la crise des subprimes. Pour ce faire, la BDL avait ainsi permis aux banques de mobiliser une partie de leurs réserves obligatoires en livres libanaises afin d’offrir des prêts au logement à taux réduit.
À partir de 2012, le ralentissement économique lié aux développements en Syrie pousse la BDL à intervenir davantage sur le marché. Elle enchaîne alors les fameux "plans de relance", à travers lesquels elle accorde aux banques des crédits en livres à un taux de 1%, pour que ces dernières les prêtent à leur tour à leurs clients à un taux maximal de 6%. Ces crédits subventionnés sont destinés à quelques secteurs spécifiques, parmi lesquels figurent aussi le secteur immobilier – avec des montants pouvant être mobilisés – dont une partie aux foyers modestes via l’Établissement public de l’Habitat, mais aussi des secteurs productifs.
En 2018, les problèmes financiers croissants auxquels le pays est exposé, notamment en raison du déficit de sa balance des paiements, pousse la Banque du Liban à suspendre tous les mécanismes de subventions. La même année, plusieurs hommes politiques, dont le Premier ministre Nagib Mikati, ont été accusés d’avoir indûment bénéficié de l’un ou l’autre de ces mécanismes de subventions. Aucune procédure confirmant ces griefs n'a pour l'instant abouti.
PRONONCER LE NOM DE MIKATI DANS DES AFFAIRES LOUCHES ! IL EST LÀ MIKATI POUR VOS BEAUX YEUX POUR AIDER LE PAYS. C’EST UN INTELLECTUEL QUI S’INTÉRESSE PAS DU TOUT À L’ARGENT. IL EST LÀ POUR VOUS SERVIR LES LIBANAIS. OUI OUI APPLAUDISSEZ POUR LUI
11 h 54, le 15 avril 2022