La Cour de cassation militaire, présidée par le juge Sakr Sakr, a confirmé jeudi la décision du premier juge d'instruction par intérim du tribunal militaire, Fadi Sawan, de remettre en liberté sous caution Nassim Touma, un proche des Forces libanaises (FL) de Samir Geagea, qui était détenu depuis des mois dans l’affaire des affrontements meurtriers de Tayyouné survenus le 14 octobre dernier, a confirmé à L'Orient-Le Jour une source proche du dossier. Le montant de la caution est entre un et deux millions de livres libanaises.
Ces combats avaient opposé des sympathisants présumés armés du leader chrétien, positionnés à Aïn el-Remmané, à des miliciens du tandem chiite Hezbollah-Amal qui avaient fait une incursion dans ce quartier, en marge d’une manifestation devant le Palais de justice, pour demander la mise à l’écart du juge Tarek Bitar, en charge de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth. Les affrontements avaient fait sept morts, six miliciens chiites et une femme civile, et plusieurs dizaines de blessés, ainsi que de lourds dégâts matériels.
Le 4 avril, le juge Sawan avait remis en liberté Nabil Daoud et Élias Nakhlé, également sympathisants FL. Une quinzaine de prévenus chrétiens avaient été arrêtés peu après les événements sanglants, suite aux poursuites engagées contre eux par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Fadi Akiki, proche du président du Parlement, Nabih Berry, également chef du mouvement Amal. Leurs avocats avaient déploré une politique du deux poids deux mesures au bénéfice de suspects chiites, dont l’écrasante majorité n’avait pas été interpelée.
Les avocats avaient intenté un recours en dessaisissement contre le juge Akiki, et le magistrat Sawan avait alors pris en charge le dossier. Après avoir mené ses investigations, ce dernier avait progressivement relâché les détenus. Un autre sympathisant FL, Georges Touma, demeure sous les verrous.
Les plus commentés
Au royaume de France, la Palestine muselée
Faut-il craindre la route de l’Aéroport international de Beyrouth ?
Pierre Haski : Le 7 octobre a définitivement enterré la solution à un État