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Culture - Design

Thomas Trad joue désormais dans la cour des grands...

Il figure dans le classement des 50 meilleurs designers du Moyen-Orient établi par le « AD Magazine » pour 2022, rejoignant ainsi sur cette liste prestigieuse certains de ses confrères libanais parmi les plus reconnus à l’international.

Thomas Trad joue désormais dans la cour des grands...

Thomas Trad, un nouveau talent du design libanais. Photo DR

Thomas Trad. Retenez bien ce nom. C’est celui d’un architecte d’intérieur et designer de produit dont « les créations sculpturales sont un délice sensoriel et visuel », s’enthousiasme le AD Magazine Moyen-Orient qui l’a sélectionné parmi les 50 meilleurs designers de l’année 2022.

Une reconnaissance méritée pour ce talentueux Libanais qui cultive une certaine discrétion et un perfectionnisme très… japonisants. Et dont la passion pour la culture du pays du Soleil-Levant, couplée à son goût prononcé pour l’Art déco, est nettement perceptible dans son design.

Une sensibilité esthétique particulière que l’on retrouve d’ailleurs dans sa dernière collection d’objets et de meubles baptisée « Alïa ». Et qui, du vase au bar, en passant par la table et les tabourets, décline le thème des colonnades revisitées au moyen de tiges verticales taillées dans le marbre ou le bois, dans un alignement parfaitement symétrique. Des pièces au travail complexe qui dégagent visuellement une élégance nette, structurée et harmonieuse.

Voilà donc ce qui fait la signature de ce trentenaire dont nous avions déjà repéré le talent à L’OLJ, lors de ses participations au cours des dernières années aux expositions collectives de la galerie Joy Mardini – l’unique espace beyrouthin à s’être dédié à la promotion de la scène design libanaise, avant de baisser le rideau, victime de la crise. Un talent émergent dont nous avions signalé, dans ces mêmes colonnes, certaines créations. À l’instar de son paravent entièrement canné, baptisé Eva, qu’il avait conçu en 2016, l’année même du lancement de son propre studio de design éponyme à Beyrouth. Et dans la conception duquel il s’était montré précurseur de la grande tendance du retour du cannage dans le mobilier contemporain. Ou encore de sa série de luminaires Kumo (qui signifie nuage en japonais) sculptés à la main dans de l’onyx rose et insérés dans des cadres reliés à un système d’éclairage en LED, de manière à ce qu’ils révèlent, une fois allumés, de vaporeux et poétiques paysages nuageux…

Gros plan sur le travail de texture à la gouge et le vase en acier de la collection Alïa. Photo DR

Révéler de nouvelles possibilités texturales

À mi-chemin entre l’art et le design de collection, ces premières œuvres étaient déjà emblématiques du goût du jeune designer pour le croisement des techniques traditionnelles et contemporaines. Ainsi que de son approche tout à la fois expérimentale et sensible des matériaux.

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Des matières nobles essentiellement. À l’instar du bois (clair le plus souvent) et du marbre (dans ses différentes variantes) que Thomas Trad privilégie dans son travail – même s’il a récemment entamé un léger virage vers le métal (acier inoxydable brossé et poli, et le laiton)… Et des matières pures qu’il aborde de manière souvent inédite, avec le désir d’en révéler des possibilités texturales nouvelles.

C’est le cas par exemple de l’une de ses dernières conceptions : une table basse en chêne naturel au plateau intégralement taillé manuellement à la gouge. « Cette lame incurvée que les artisans libanais utilisaient dans le passé pour sculpter les motifs en rosaces des meubles anciens, je m’en sers pour ma part pour obtenir une texture originale qui sort le mobilier des carcans traditionnels du bois lisse, laqué ou peint », explique le jeune homme, qui affirme aimer « pousser les artisans à explorer de nouvelles techniques ». Et dont la « fascination pour les procédés de fabrication qui font ressortir la beauté cachée des matériaux naturels » était d’une certaine façon inscrite dans les gènes.

Vases en marbre bicolores de la collection Alïa. Photo DR

Né dans l’univers des objets

Car son père, qui possédait l’enseigne beyrouthine Les Arcades dédiée aux arts de la table, s’adonnait lui-même en parallèle et avec passion à la restauration des vieux meubles de famille. « Très jeune, j’étais déjà familier du travail artisanal, et initié à ce qui fait sa valeur et sa qualité », indique Thomas Trad, révélant ainsi avoir toujours baigné dans le monde des objets.

« Pour autant, mon choix professionnel n’a pas été une évidence », précise le designer de 33 ans. « C’est un peu par défaut que je me suis lancé dans des études d’architecture d’intérieur. Et ce n’est qu’en complétant mon cursus par des études de design à la Central Saint Martins à Londres que mon goût pour la création mobilière s’est véritablement affirmé. »

Un goût qui, couplé à sa passion pour la culture nippone, va le pousser à entamer une formation artisanale à la Suikoushya International Craft School de Kyoto. Il va y acquérir cette exigence de haute qualité, de pureté des lignes et de sensorialité qui signera désormais la facture de son travail. Aussi bien à Londres, dans les studios renommés de Fredrikson Stallard puis de Michael Anastassiades, où il fait ses premières armes, qu’au Liban où, de retour en 2016, il lance son propre studio avec le désir de défendre l’artisanat local. D’ailleurs, bien qu’étant désormais établi à Dubaï, où il a suivi sa femme, dit-il, c’est toujours à Beyrouth que Thomas Trad fait réaliser l’intégralité de sa production. Des créations contemporaines immanquablement infusées d’un souffle de classicisme intemporel et de tradition artisanale.

Les Libanais dans la sélection du AD 50 - 2022

Outre Thomas Trad, plusieurs architectes et designers libanais, dont Aline Asmar d’Amman, David/Nicolas, Marc Dibeh, Khaled el-Mays, Nada Debs, Nabil Dada, Rabih Geha, Walid Sfeir ou encore Exil Collective, figurent en 2022 dans la fameuse AD 50, liste annuelle des « meilleurs parmi les meilleurs » de l’Architectural Digest. Une sélection des créateurs les plus influents de la région du Moyen-Orient, qui s’est élargie cette année des habituels noms reconnus aux nouveaux talents locaux et à ceux d’une diaspora dynamique à travers le monde.

Thomas Trad. Retenez bien ce nom. C’est celui d’un architecte d’intérieur et designer de produit dont « les créations sculpturales sont un délice sensoriel et visuel », s’enthousiasme le AD Magazine Moyen-Orient qui l’a sélectionné parmi les 50 meilleurs designers de l’année 2022. Une reconnaissance méritée pour ce talentueux Libanais qui cultive une certaine...

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