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Politique - Crise

"Le Koweït n'épargnera aucun effort pour soutenir le Liban", affirme son chef de la diplomatie à Mikati

Les efforts du Koweït "sont appréciés de tous les Libanais, et constitueront à jamais une étape glorieuse des relations libano-koweïtiennes", souligne le Premier ministre, lors d'un entretien téléphonique avec cheikh Ahmad Nasser el-Mohammad Al-Sabah.

Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser el-Mohammad Al-Sabah, reçu le 22 janvier au Grand sérail de Beyrouth par le Premier ministre libanais Nagib Mikati. Photo d'archives Dalati et Nohra Handout/AFP

Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser el-Mohammad Al-Sabah, a affirmé dimanche au Premier ministre libanais, Nagib Mikati, que son pays n'épargnera aucun effort pour soutenir le Liban en crise. Ces propos positifs après une grave brouille diplomatique entre Beyrouth et les monarchies du Golfe qui aura duré cinq mois ont été tenus lors d'un appel téléphonique entre les deux responsables, deux jours après le retour des ambassadeurs d'Arabie saoudite et du Koweït au Liban.

"Les pays du Golfe espèrent la stabilité du Liban frère, ainsi que sa sécurité et son regain de santé", a dit le ministre koweïtien à M. Mikati, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Les liens qui unissent le Koweït et le Liban sont très forts et se renforcent au fil des jours (...) Le Koweït n'épargnera aucun effort pour soutenir le Liban et l'aider à se redresser", a fait savoir le responsable.

Cheikh Ahmad Nasser el-Mohammad Al-Sabah a encore indiqué que "la détermination du Premier ministre Mikati à rétablir les liens entre le Liban et les pays du Golfe, ainsi que ses efforts continus en ce sens, sont appréciés et prouvent sa foi dans l'ancrage arabe du Liban".

Une "étape glorieuse"

Pour sa part, M. Mikati a remercié l'émir du Koweït et son gouvernement pour leur "soutien continu au Liban et leurs efforts pour le rétablissement des relations avec les pays du Golfe". "Ces efforts sont appréciés de tous les Libanais et constitueront à jamais une étape glorieuse des relations libano-koweïtiennes", a estimé le Premier ministre.

En soirée, l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a contacté le Premier ministre pour l'inviter à un iftar qu'il organise au siège de l'ambassade. Selon l'Ani, M. Boukhari a rendu hommage "aux efforts de M. Mikati en vue de protéger le Liban en ces circonstances difficiles, et en vue de rétablir les relations libano-saoudiennes". Cette conversation téléphonique, toujours selon l'Ani, a été l'occasion de réitérer "la profondeur des relations entre les deux pays".

Vendredi après-midi, l'ambassadeur saoudien au Liban était rentré à Beyrouth, quelques heures après l'ambassadeur du Koweït Abdel Aal al-Kinaï. La veille, le ministère saoudien des Affaires étrangères avait annoncé le retour de son ambassadeur à Beyrouth "en réponse aux appels des forces politiques modérées au Liban, et à l'engagement du gouvernement libanais à prendre les mesures nécessaires pour cesser toutes les activités (...) portant atteinte au royaume", en référence aux activités du Hezbollah, bête noire de Riyad. Cette déclaration était intervenue dans la foulée de l'annonce d'un accord de principe entre le Fonds monétaire international (FMI) et le Liban, frappé par une crise économique inédite, "ouvrant la voie aux donateurs", selon M. Mikati.

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Riyad avait rappelé son ambassadeur au Liban le 29 octobre dernier après des déclarations du ministre libanais de l'Information de l'époque, Georges Cordahi, faites avant sa prise de fonction et critiquant l'intervention de la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen, et décidé d'"arrêter toutes les importations libanaises". Elle avait été suivie par les Emirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn, qui ont retiré leur diplomate par "solidarité".

Les relations entre Beyrouth et les Etats arabes du Golfe se sont également tendues ces dernières années en raison de l'influence croissante du Hezbollah pro-iranien. "Le problème va bien au-delà des simples commentaires d'un ministre", avait alors expliqué le chef de la diplomatie saoudienne en dénonçant "l'hégémonie du Hezbollah sur le Liban". Les pays du Golfe reprochaient à Beyrouth son manque de fermeté à l'égard du Hezbollah, accusé de soutenir les rebelles houthis qu'ils combattent au Yémen depuis 2014. Les houthis comme le Hezbollah sont tous deux soutenus par l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite. La crise avec les monarchies du Golfe avait constitué un coup dur pour le Liban, dont le nouveau gouvernement avait été formé en septembre après une impasse politique de 13 mois.

Le chef de la diplomatie du Koweït, qui s'était rendu au Liban en janvier dernier, avait alors transmis aux autorités une feuille de route arabe pour aider le Liban à rétablir ses liens avec les pays du Golfe. Ce document comprend des requêtes parmi lesquelles le désarmement du Hezbollah, une question hautement sensible au Liban qui divise la classe politique. Beyrouth avait ensuite communiqué aux parties concernées sa réponse à ces demandes, exprimant toutefois ses réserves sur la clause portant sur le désarmement du Hezbollah.

Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser el-Mohammad Al-Sabah, a affirmé dimanche au Premier ministre libanais, Nagib Mikati, que son pays n'épargnera aucun effort pour soutenir le Liban en crise. Ces propos positifs après une grave brouille diplomatique entre Beyrouth et les monarchies du Golfe qui aura duré cinq mois ont été tenus lors d'un appel...

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