L'Iran enterre un religieux chiite assassiné par un jihadiste présumé

L'Iran a inhumé jeudi le religieux chiite poignardé par un extrémiste sunnite devant de nombreux pèlerins dans le sanctuaire de l'imam Reza à Machhad (nord-est), le lieu de culte le plus vénéré du pays, a rapporté la télévision d'Etat.

Mardi, l'hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite, NDLR) Mohammad Aslani, a été assassiné dans le sanctuaire de Machhad, où affluent les pèlerins chiites durant les fêtes musulmanes, notamment lors du ramadan qui a débuté dimanche.

Selon des images de la télévision, des milliers de personnes ainsi que des responsables locaux ont commencé à assister aux funérailles sur la place Shohada, située à près d'un km du mausolée. La dépouille doit être inhumée quelques heures plus tard dans le carré réservé aux martyrs dans la cour du sanctuaire.

Deux autres religieux ont été blessés lors de l'attaque, dont l'un se trouve toujours dans un état grave, a indiqué jeudi l'agence de presse Isna.

Selon des médias locaux, l'assaillant était Abdolatif Moradi, un radical sunnite de 21 ans d'origine "ouzbèke", entré illégalement dans le pays par la frontière pakistanaise il y a un an et s'était installé à Machhad. Six personnes accusées de collaborer avec l'assaillant, notamment ses deux frères, ont été arrêtées par les forces de sécurité et font l'objet d'une enquête, ont déclaré les médias locaux.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a dénoncé mercredi un "incident douloureux" perpétré par "l'un des éléments déviants et influencé par de groupes takfiris américains". Le terme takfiri, qui signifie littéralement "ceux qui lancent des anathèmes contre les personnes ne partageant pas leur idéologie", désigne en Iran et dans plusieurs pays les groupes jihadistes ou islamistes radicaux sunnites.