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Campus - FORMATION

Après Beyrouth et Tripoli, un centre d’enseignement (gratuit) de codage ouvre à Zahlé

C’est pour sortir les jeunes défavorisés de leur situation de précarité, et leur donner une formation holistique (et gratuite) qui leur permettrait d’accéder à un emploi pérenne dans le marché mondial de la tech, qu’a été lancé en 2017 le programme d’études Codi qui se concentre sur le codage, la maîtrise de l’anglais et le développement personnel.

Après Beyrouth et Tripoli, un centre d’enseignement (gratuit) de codage ouvre à Zahlé

Étalé sur une période de 6 mois, ce programme va permettre de former des développeurs et développeuses capables de comprendre les besoins des clients, formater une application, concevoir une base de données, créer l’interface utilisateur d’une application ainsi que la connexion entre le back-end et le front-end de l’application. Photo Codi Lebanon

En travaillant dans la région depuis 2012, auprès des réfugiés et des populations hôtes locales les plus vulnérables, Hortense Decaux, fondatrice et présidente du programme d’études Codi (Mon code en arabe) constate d’une part, le manque d’offre dans les formations en codage de qualité, accessibles à tous, et d’autre part une forte demande locale pour un capital humain technique et digital compétent. Elle réalise également que « les meilleurs développeurs sur le marché mondial avaient souvent des parcours académiques atypiques, et étaient pour la plupart autodidactes ». Certains n’étaient même pas allés à l’université. « J’ai compris alors que tout le monde pouvait accéder à cette formation sans avoir nécessairement achevé un certain parcours éducatif, ou posséder des connaissances techniques dans ce domaine, à condition d’avoir la motivation, la passion pour ce métier, l’envie de travailler, et bien sûr un programme accessible », affirme Hortense Decaux en présentant le programme Codi.

Après une étude de marché régionale auprès des entreprises libanaises et étrangères, afin de mieux comprendre la nature de la demande de ces talents et les différents langages techniques qu’elles utilisent, la première promotion de développement Web Full-Stack (JavaScript) voit le jour à Beyrouth en avril 2017, soutenue en partie par l’organisation LIFE (Lebanese International Financial Executives). Un autre centre ouvre ensuite à Tripoli, et aujourd’hui un troisième vient d’être lancé à Zahlé à la Bekaa, soutenus majoritairement par USAID.

Hortense Decaux, fondatrice et présidente du programme d’études Codi. Photo Curtis Richards Photography

Une formation à la portée de tous

Codi est ouvert à tout le monde, à condition d’avoir au moins 17 ans et une connaissance basique de la langue anglaise. « Des cours de renforcement en anglais seront promulgués à ceux qui ne possèdent pas le niveau requis », explique Hortense Decaux, soulignant que ce programme ne demande pas de prérequis techniques ou de parcours éducatif particulier dans le domaine. L’application pour accéder à Codi se fait en trois temps : les étudiants devront d’abord répondre à un questionnaire en ligne à la maison, (et dans le cas où ils ne possèdent pas d’ordinateur ou de connexion internet, ils sont invités à le faire dans les locaux de Codi). Il leur sera ensuite demandé d’effectuer un certain nombre de courts exercices sur des plateformes spécialisées en codage, ce qui permettra de déceler le potentiel et la réelle motivation de ces étudiants. Enfin, en troisième lieu, les responsables rencontreront ces jeunes en groupe pour les interviewer individuellement afin de mieux comprendre leur vision pour ce métier, les observer en groupe pour déceler les leaders potentiels à travers leurs comportements et leurs capacités à réagir face à une situation. « Ceux et celles qui seront sélectionnés après l’interview, devront entreprendre un petit projet de groupe, car ce que nous recherchons principalement, c’est de recruter un groupe divers, cohérent et qui reflète surtout la constitution des communautés locales », explique la directrice de Codi qui précise que plus d’un tiers des anciens étudiants sont des femmes, ce qui est une priorité stratégique pour Codi.

Former des gens autodidactes

Étalé sur une période de 6 mois, complètement gratuit, ce programme permet de former des développeurs et développeuses capables de comprendre les besoins des clients, formater une application, concevoir une base de données, créer l’interface utilisateur d’une application ainsi que la connexion entre le back-end et le front-end de l’application. « Cette formation est intense et combine des périodes dédiées à l’apprentissage, à la pratique et à la préparation de l’entrée au marché du travail, sur la base de projets réels avec une méthodologie d’apprentissage active », explique Hortense Decaux, relevant que Codi s’assure de faciliter de nombreuses interactions entre les étudiants et l’écosystème numérique à travers des projets, des conférences ou des stages. À la fin de leur parcours, les étudiants présenteront un projet final qui démontrera les différentes compétences qu’ils auront acquises en cours d’apprentissage. « Ils obtiendront un certificat, pas encore reconnu officiellement par l’État, mais reconnu dans le marché de l’emploi », tient-elle encore à préciser. « Aujourd’hui, 88 % de nos anciens étudiants travaillent dans le secteur de la tech après leur formation (63 % dans des métiers à temps plein, et 23 % travaillent en free-lance, à temps partiel ou dans des stages rémunérés, pour diverses sociétés). La majorité était au chômage et une grande partie n’avait jamais écrit une seule ligne de code auparavant. »

Et Hortense Decaux de conclure : « En créant Codi, ma vision était de lancer un programme holistique à la portée de toutes et de tous, qui formerait des talents de qualité capables d’accéder au marché de travail et sortir de leur précarité certes ; mais je voulais par-dessus tout former des personnes autodidactes avec un esprit critique, autonomes, qui continueront à se réinventer en approfondissant leur apprentissage et leurs capacités après la formation, pour ne pas être dépassé par l’évolution rapide de cette technologie ».

Pour en savoir plus sur cette formation : https ://codi.tech/


En travaillant dans la région depuis 2012, auprès des réfugiés et des populations hôtes locales les plus vulnérables, Hortense Decaux, fondatrice et présidente du programme d’études Codi (Mon code en arabe) constate d’une part, le manque d’offre dans les formations en codage de qualité, accessibles à tous, et d’autre part une forte demande locale pour un capital humain technique...

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La francophonie ? Adieu ! Même au Liban ? Tu quoque ! Encore une ineffable traitrise contre la douce France !

Chucri Abboud

02 h 58, le 07 avril 2022

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Commentaires (1)

  • La francophonie ? Adieu ! Même au Liban ? Tu quoque ! Encore une ineffable traitrise contre la douce France !

    Chucri Abboud

    02 h 58, le 07 avril 2022

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