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Économie - Santé bancaire

Le FMI annonce la mise en place des premiers tests bancaires mondiaux de résistance


Le FMI annonce la mise en place des premiers tests bancaires mondiaux de résistance

Les banques ont été résistantes, mais le Fonds monétaire international souligne la nécessité d’une surveillance continue des établissements. Photo d’archives AFP

Dans un article publié hier sur le blog du Fonds monétaire international (FMI), les économistes Tobias Adrian, Vikram Haksar et Ivo Krznar ont annoncé que le Fonds a effectué les premiers tests bancaires de résistance mondiaux. Ce genre de test, ou « stress test » en anglais, est traditionnellement un exercice que les banques centrales font passer aux banques de leur pays ou zone (comme la zone euro) pour vérifier leur solidité et leur résistance face à un ralentissement de la croissance ou encore des crises économiques, en simulant des situations économiques et financières non favorables. Selon les auteurs, l’avantage du test de résistance global, que le FMI met à la disposition des banques centrales, est de prendre en compte les risques mondiaux, alors que les banques centrales, d’un pays ou d’une zone monétaire, se focalisent uniquement sur le risque du marché local. Ces tests ont été effectués sur 257 banques situées dans 24 pays industrialisés et 5 pays émergents, en se basant sur des données allant de 1995 à 2020. S’ils n’ont pas indiqué l’identité de ces pays, les auteurs ont en revanche précisé que ces établissements bancaires détenaient près de 70 % des actifs bancaires mondiaux. Dans chacun de ces 29 pays, les tests de résistance concernaient au moins 80 % des banques, précisent les auteurs. Suite aux tests simulant une pandémie, les résultats ont montré que les banques sont résistantes, ce qui n’empêche pas le FMI de souligner la nécessité de surveiller la situation financière des établissements bancaires. Autre constat : les banques des pays émergents ont eu plus de mal à absorber ces chocs par rapport à celles des économies avancées. Plus en détail, le FMI a supposé lors de son test que le PIB mondial de 2022 est plus faible de 5 points de pourcentage que les prévisions publiées en octobre 2021, alors que celui de 2023 est inférieur de 2,5 points par rapport à ses mêmes estimations. Bien que cette analyse soit antérieure à la guerre en Ukraine, les auteurs suggèrent que les systèmes bancaires restent capables d’absorber ces chocs.

La crise des subprimes

Les tests de résistance ont vu le jour dans les années 1990, mais n’ont connu un véritable essor qu’à partir de 2008, suite à la crise mondiale des subprimes. La Réserve fédérale américaine (Fed) en a par exemple conduit un à partir de septembre 2008, suite à la faillite de la banque Lehmann Brothers, et l’a rendu public en mai 2009. La Banque centrale européenne (BCE) a, elle, passé le test aux banques de la zone euro en 2010, suite aux préoccupations des éventuelles répercussions de la crise de la dette grecque. Toutefois, ces tests sont parfois critiqués, car ils sont jugés souvent complaisants avec les banques.

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Ces tests de résistance évaluent le risque bancaire à plusieurs niveaux. Ainsi, outre l’aspect monétaire ou sanitaire, la BCE a par exemple lancé en janvier dernier le premier test de résistance aux changements climatiques, prenant notamment en compte la sécheresse et les inondations. Au Liban, ni la Banque du Liban ni l’Association des banques n’ont pu indiquer hier à L’Orient-Le Jour si la BDL avait entrepris ce genre de tests pour évaluer la solidité des banques libanaises. La banque centrale avait pour la première fois mentionné ces tests le 21 juillet 2008, dans sa circulaire n° 119, alors qu’elle demandait aux banques locales d’exécuter elles-mêmes plusieurs tests, afin de pouvoir calculer le capital nécessaire à chaque établissement afin de faire face aux éventuelles crises.

La seconde mention date, elle, du 18 septembre 2017, alors que la BDL demandait aux banques, à travers la circulaire n° 141, de préparer « un plan de recouvrement » pour « restaurer la stabilité financière et faire face à toute difficulté future en temps de crise ». Pour cette occasion, les banques devaient elles-mêmes entreprendre les tests de résistance afin de vérifier la solidité de leurs plans. Le Liban subit depuis l’été 2019 une crise économique et financière, poussant les banques à imposer des restrictions sur les retraits et transferts depuis les comptes en devises de leurs clients. Une équipe de négociateurs, formée de plusieurs ministres et du gouverneur de la BDL Riad Salamé, examine actuellement un plan de « redressement économique » afin de convaincre le FMI de fournir au pays une assistance financière, qui lui permettra de sortir de cette crise.

Dans un article publié hier sur le blog du Fonds monétaire international (FMI), les économistes Tobias Adrian, Vikram Haksar et Ivo Krznar ont annoncé que le Fonds a effectué les premiers tests bancaires de résistance mondiaux. Ce genre de test, ou « stress test » en anglais, est traditionnellement un exercice que les banques centrales font passer aux banques de leur pays ou...

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