Deux listes électorales ont été annoncées samedi et lundi pour la circonscription du Liban-Nord I (Akkar) en vue des élections législatives du 15 mai. L'une est soutenue par Baha' Hariri, frère aîné du leader du Courant du Futur et ancien Premier ministre Saad Hariri, qui s'est retiré avec son parti de la course électorale. L'autre provient du mouvement Nahoua al-Mouwatana, "Vers la citoyenneté".
Le mouvement dirigé par Baha' Hariri, Sawa Li Lubnan, dont le nom signifie "Ensemble pour le Liban", a formé samedi une liste électorale baptisée "Le progrès pour le Akkar". Elle comprend sept candidats pour cette circonscription, qui compte sept sièges au total. Wassim Merehbi, Mahmoud Hadara et Saadallah Hamad briguent les trois sièges sunnites. Hicham Chebib et Nafez Warrak les deux sièges grecs-orthodoxes. Tony Khoury est candidat au siège maronite, et enfin Mohsen el-Hussein au siège alaouite.
De son côté, Nahoua al-Mouwatana a enregistré lundi sa liste électorale. Celle-ci est encore incomplète et compte six membres. Les candidats aux sièges sunnite sont Ahmad Moustapha, Ghaith Hammoud et Rola Mourad, tandis que Michel Taoum et Nazih Ibrahim se présenteront pour le siège orthodoxe, et Ralph Daher pour le siège maronite.
Véritable réservoir de voix sunnites, la circonscription du Liban-Nord I est l’un des principaux fiefs du Courant du Futur. En 2018, en dépit d’un nouveau mode de scrutin qui lui est nettement défavorable, la formation bleue et ses alliés avaient réussi à conserver cinq sièges (trois sunnites, un maronite et un grec-orthodoxe) sur sept au total, parmi lesquels un élu des Forces libanaises. En face, la liste menée par le CPL de Gebran Bassil avait emporté deux sièges seulement (un grec-orthodoxe et un alaouite).
Un changement radical pourrait, en revanche, se produire en 2022 si l’électorat sunnite se démobilise massivement du fait du boycottage du scrutin par le courant haririen. De plus, dans cette circonscription où l’importante minorité chrétienne penche davantage du côté du CPL, les FL pourraient y perdre leur unique siège sauf s’ils disposent d’appuis sunnites conséquents. À cela s’ajoute le fait que le Akkar est une région où l’influence de la Syrie voisine reste une donnée à prendre en compte.
Enfin, en dépit d’une présence chiite très réduite, le Hezbollah lui-même s’efforce depuis plusieurs mois de déployer une manne clientéliste dans cette région périphérique qui demeure très pauvre et marginalisée.