Une liste comprenant Waël Bou Faour annoncée dans la Békaa-II

Une liste comprenant notamment le député joumblattiste Waël Bou Faour a été annoncée, lundi, dans la Békaa-II (Békaa-Ouest-Rachaya) pour les élections législatives du 15 mai, avec six députés qui briguent les six sièges en lice de la circonscription (deux sunnites, un chiite, un druze, un maronite et un grec-orthodoxe).

Baptisée "La décision nationale indépendante", cette liste comprend, outre M. Bou Faour pour le siège druze, NM. Ali Bou Yassine et Mohammad Qaraaoui (sunnites), Jihad Zarzour (maronite), Abbas Aidi (chiite), et Ghassan Skaff (grec-orthodoxe).

Samedi dernier, M. Bou Faour avait déploré le "ciblage" auquel serait confronté le Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt à travers tout le Liban. "Il existe un projet clair visant à créer un groupe parlementaire de la Moumanaa, adepte de l'ancienne coalition du 8 Mars (mouvement Amal, Hezbollah, Courant patriotique libre, parti Tachnag et Parti syrien national social) dans une région où Walid Joumblatt a la majorité", avait-il estimé. La 'moumanaa'– qui se traduit parfois par « rétivité » – relève avant tout d’une entourloupe stratégique du régime syrien depuis l’époque de Hafez el-Assad, qui vise à maintenir le pays en état de guerre, au nom de la lutte contre Israël, sans avoir l’intention de la mener.

Dans la circonscription de la Békaa II, le courant du Futur de Saad Hariri, qui a suspendu son activité politique en janvier dernier, a montré davantage de vulnérabilité lors des dernières élections en 2018 du fait du nouveau mode de scrutin fondé sur une forme de proportionnelle. La Békaa II avait été alors le théâtre d’une bataille classique entre une liste de l’alliance Futur-PSP et une autre du 8 Mars, qui est globalement pro-syrienne. Au final, les deux listes se sont partagées à égalité les sièges, mais, défaite symbolique pour les partisans de M. Hariri, la liste proche du 8 Mars est arrivée en tête du scrutin en nombre de voix, précédant sa rivale de quelques centaines de suffrages.

Cette année, la configuration reste floue, du fait notamment de la sortie du courant du Futur. Une solide alliance entre le tandem chiite Amal-Hezbollah, les aounistes et les sunnites prosyriens n’est pas à écarter, ce qui pourrait permettre à ces formations d'arriver en tête. Dans ce cadre, il est d’ores et déjà question d’un rabibochage entre le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, qui occupe le siège grec-orthodoxe, et les partisans du chef de l'État, Michel Aoun, desquels M. Ferzli se tient à distance depuis quelques années.