Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Crise au Liban

"Le pouvoir judiciaire est politisé et confessionnel", déplore Raï

Le patriarche maronite Béchara Raï. Photo ANI

Le chef de l’Église maronite Béchara Raï a estimé dimanche que "le pouvoir judiciaire au Liban est politisé et confessionnel" et déploré le fait que des poursuites soient uniquement effectuées à l'encontre du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, poursuivi dans le cadre de plusieurs enquêtes locales et internationales. Le prélat est une nouvelle fois revenu à la charge contre le chef de l’État Michel Aoun à quelque mois de la fin de son mandat et plaidé en faveur de l'élection d'un président "capable "d'exécuter la Constitution sans avoir peur". 

"Le pouvoir judiciaire au Liban est politisé et confessionnel", a dénoncé dimanche Béchara Raï dans un entretien télévisé sur la chaîne locale LBC. Il a estimé qu'"il faut qu'une enquête soit menée concernant le gouverneur de la BDL et tous les ministères", mais jugé inacceptable "qu'une seule personne soit poursuivie". Le patriarche critique régulièrement la procureure générale près la Cour d'appel du Mont-Liban Ghada Aoun, proche du chef de l’État, qui a récemment lancé une série de poursuites contre Riad Salamé et son entourage.. "Où en est le pouvoir judiciaire dans le cadre de l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth ?", s'est par ailleurs interrogé le patriarche, plaidant en faveur d'une "séparation des pouvoirs". "Qui aura confiance dans le pays s'il n'est pas protégé par le pouvoir judiciaire ?", a-t-il ajouté. 

Béchara Raï a par ailleurs lancé une nouvelle fois des piques contre le président de la République, accusé par ses détracteurs de vouloir redorer son image quelques mois avant la fin de son mandat. "Nous devons élire un nouveau président deux mois avant la fin du mandat actuel", a-t-il plaidé. "Nous voulons un président capable d'unifier les Libanais et d'exécuter la Constitution sans avoir peur", a-t-il poursuivi, dans une allusion à Michel Aoun, dont l'alliance avec le parti pro-iranien Hezbollah est fustigée par plusieurs parties locales et internationales. Le prélat s'est enfin abstenu d'évaluer le mandat du chef de l’État, alors que les relations entre Bkerké et ce dernier sont tendues en raison de profondes divergences. 

Dans son homélie dominicale, le cardinal avait estimé que des législatives réussies garantiraient l'élection d'un président de la République qui soit à la hauteur des défis. Les opposants à Michel Aoun taxent son mandat de catastrophique, dans un pays en plein effondrement depuis trois ans.

Le chef de l’Église maronite Béchara Raï a estimé dimanche que "le pouvoir judiciaire au Liban est politisé et confessionnel" et déploré le fait que des poursuites soient uniquement effectuées à l'encontre du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, poursuivi dans le cadre de plusieurs enquêtes locales et internationales. Le prélat est une nouvelle fois revenu à la charge...