Le premier juge d'instruction du Mont-Liban Nicolas Mansour a reporté jeudi l'audience du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, au 9 juin, a confirmé une source à L'Orient-Le Jour. Ce dernier ne s'est pas présenté à son audience aujourd'hui au palais de justice.
Le juge Mansour a par ailleurs accordé un délai de dix jours à l'avocat de M. Salamé, Chaouki Azan, pour que celui-ci présente des exceptions de formes à son encontre. M. Salamé avait le droit de ne pas assister à l'audience et d'y être représenté par son avocat, a précisé à Reuters Nizar Saghieh, avocat et directeur exécutif de l'ONG Legal Agenda.
Riad Salamé, 71 ans et aux commandes de la BDL depuis 1993, est considéré par de nombreux libanais comme l'un des responsables de la crise économique et financière dans laquelle s'enfonce le Liban depuis 2019. Ancien banquier d'affaires, il déclare que sa fortune est le fruit d'investissements effectués lorsqu'il travaillait pour Merrill Lynch, avant de rejoindre la banque centrale libanaise. Outre les enquêtes sur son patrimoine au Liban, des enquêtes sont aussi en cours dans au moins cinq pays européens (Allemagne, Belgique, France, Luxembourg et Monaco). Eurojust, organe européen de coordination de la lutte contre la criminalité organisée, a annoncé lundi la saisie d'environ 120 millions d'euros d'actifs d'origine libanaise dans ces cinq pays et le parquet allemand a précisé que Riad Salamé faisait partie des suspects dans ce dossier.
La procureure générale près la Cour d'appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, réputée proche du camp présidentiel, a dernièrement poursuivi Riad Salamé et son entourage pour enrichissement illicite, une accusation qui concerne des appartements acquis en France par le gouverneur de la BDL, ainsi que des bureaux immobiliers loués par la banque centrale auprès d'une ex-compagne du gouverneur sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris. Son frère, Raja Salamé est également poursuivi pour son implication dans cette enquête, tout comme Anna Kosakova, l'ancienne compagne en question. Trois sociétés, SCI ZEL, Eciffice et BET SA, sont aussi poursuivies dans ce cadre. La juge Aoun a rejeté mercredi la demande de remise en liberté de Raja Salamé, frère du gouverneur, qui avait été arrêté il y a deux semaines.
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