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Politique - Législatives 2022

Les FL et le PSP unis face au Hezbollah

Dépêché par Walid Joumblatt, Bou Faour s’entretient avec Samir Geagea à Meerab.

Les FL et le PSP unis face au Hezbollah

Waël Bou Faour, à Meerab, hier. Photo fournie par les FL

« Deux projets s’affrontent au Liban : celui du Hezbollah et du Courant patriotique d’une part, et celui des Forces libanaises et de leurs alliés de l’autre. » C’est en ces termes que le chef des FL, Samir Geagea, a défini une nouvelle fois hier les grandes lignes de la bataille « existentielle » qu’il mène dans le cadre des législatives. C’est pour atteindre son objectif que le leader maronite a choisi de joindre ses efforts à ceux menés par le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, également hostile au parti de Hassan Nasrallah. Certes, Meerab et Moukhtara ont toujours mené la bataille électorale côte à côte. Mais à quelques semaines du scrutin de mai, le renouvellement de cette alliance intervient dans un contexte de forcing arabe pour que les formations opposées au Hezbollah soient unies et donc renforcées. C’est à travers ce prisme qu’il faut suivre les contacts menés régulièrement entre les FL et le PSP. Hier, le leader du parti druze Walid Joumblatt a dépêché Waël Bou Faour, député joumblattiste de Rachaya, à Meerab. Cette réunion intervient quelques jours après des contacts menés par Melhem Riachi, ancien ministre de l’Information (FL), Ziad Hawat, député FL de Jbeil, et Waël Bou Faour avec des responsables saoudiens à Paris. MM. Bou Faour et Riachi avaient déjà été reçus en décembre dernier dans le royaume qui a récemment posé les jalons de son retour politique au Liban après des mois de gel, et dont l’ambassadeur, Walid Boukhari, est attendu la semaine prochaine à Beyrouth. « L’Arabie n’est pas sollicitée. Mais elle est naturellement favorable à un camp pas à l’autre », tient à tempérer Marwan Hamadé, député joumblattiste démissionnaire du Chouf, contacté par L’Orient-Le Jour. « Il est vrai que les FL sont le premier allié local des Saoudiens, et que le royaume soutient ceux qui se battent pour la souveraineté du Liban. Mais Riyad n’a jamais pris de mesures concrétisant cet appui », confie pour sa part un parlementaire FL qui a requis l’anonymat, dans ce qui sonne comme un reproche.

Le retour de l’ambassadeur saoudien à Beyrouth à moins de deux mois des législatives pourrait-il mobiliser le camp sunnite ? Quid de l’électorat de l’ancien Premier ministre Saad qui a annoncé son retrait de la vie politique et son boycott de ce scrutin ? « Pour le moment, l’électorat sunnite ne semble pas vouloir voter », confie Mohammad Hajjar député haririen du Chouf, précisant que le parti bleu n’appuiera ni alliances ni candidats. Comprendre : le Futur n’appuiera pas une alliance FL-PSP, du moins officiellement.

Quelques obstacles

Si les FL et le PSP partagent un même objectif, sur le terrain, leur alliance bute encore sur quelques obstacles. « L’entente technique est scellée. Il faut encore que certaines décisions soient prises. » C’est ainsi qu’un parlementaire joumblattiste résume les contacts en cours entre les deux partis dans le but de finaliser la formation des listes électorales. Comme en 2018, les FL et le PSP vont mener bataille côte à côte dans le fief incontestable de Walid Joumblatt, à savoir la circonscription du Mont-Liban IV, qui inclut les cazas du Chouf et de Aley (treize sièges répartis comme suit : cinq maronites, quatre druzes, deux sunnites, un grec-catholique et un grec-orthodoxe). « Pour ce qui est du Mont-Liban, les choses progressent (…) et nous nous orientons vers la finalisation de l’entente », a indiqué hier Waël Bou Faour à l’issue de son entretien avec le leader des FL. Et le parlementaire de poursuivre : « La coordination (avec les FL) n’est pas uniquement électorale. Elle est aussi politique sur la base de la réconciliation (druzo-chrétienne scellée en août 2001 par Nasrallah Sfeir, alors patriarche maronite). » « Nous sommes plus que jamais attachés à cette réconciliation », a-t-il encore dit. Marwan Hamadé va dans le même sens : « Il s’agit de consolider le front de la réconciliation de la Montagne face aux projets qui lui sont opposés », commente pour L’OLJ le député démissionnaire qui compte se lancer une nouvelle fois dans la bataille électorale dans le Chouf. « Lors de la réunion avec le chef des FL, tous les problèmes techniques ont été réglés au Chouf et à Aley », confirme une personnalité joumblattiste qui a requis l’anonymat.

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Les obstacles en question s’articulaient principalement autour du choix des candidats, notamment pour le siège grec-catholique du Chouf, actuellement occupé par Nehmé Tohmé gravitant dans l’orbite de Mouktara. M. Tohmé ayant renoncé à briguer un nouveau mandat parlementaire, le PSP a décidé d’appuyer la candidature de Charles Arbid, président du Conseil économique et social. Mais l’intéressé a annoncé mardi soir sur Twitter son retrait de la compétition. « À la faveur des contacts, M. Arbid a finalement été remplacé par Fadi Maalouf, appuyé par le Parti national libéral (de Camille Dory Chamoun ) », confie à L’OLJ Wissam Ragi, cadre FL chargé de suivre le dossier électoral. Fadi Maalouf fera donc partie d’une liste qui inclurait Marwan Hamadé et Teymour Joumblatt, actuels députés druzes du Chouf, ainsi que Habbouba Aoun et Elie Cordahi, tous deux maronites appuyés par les FL, tout comme Georges Adwan, actuel député de la formation de M. Geagea. À Aley, le chef des FL a avancé deux premiers pions : Nazih Matta (grec-orthodoxe) et Joëlle Faddoul, ancienne journaliste (maronite) de la Future TV. Quant au PSP, il entend reconduire Akram Chéhayeb à son actuel siège druze.

Autre obstacle que le duo FL-PSP devrait encore surmonter : « les spécificités de certaines régions », comme l’a déclaré M. Bou Faour depuis Meerab. Il s’agit surtout de la circonscription de la Békaa-ouest Rachaya, souligne une source joumblattiste sous couvert d’anonymat, rappelant que le PSP y appuie déjà la candidature de M. Bou Faour à un siège druze. Mais les FL insistent pour former leur propre liste, alors que celle-ci n’a aucune chance de remporter la bataille, ajoute cette source. Selon elle, un problème similaire se présente à Beyrouth II : le PSP s’attendait à ce que les FL soutiennent son candidat Fayçal Sayegh (druze) en échange d’un appui joumblattiste aux candidats du parti chrétien notamment à Zahlé et dans le Metn. Mais tel ne serait vraisemblablement pas le cas. Des contacts sont en cours pour défaire ce nœud.

« Deux projets s’affrontent au Liban : celui du Hezbollah et du Courant patriotique d’une part, et celui des Forces libanaises et de leurs alliés de l’autre. » C’est en ces termes que le chef des FL, Samir Geagea, a défini une nouvelle fois hier les grandes lignes de la bataille « existentielle » qu’il mène dans le cadre des législatives. C’est pour atteindre son objectif que...

commentaires (8)

"Les FL et le PSP partagent un même objectif". Sinon ils réediteront la guerre du jabal qui a fait des centaines de morts des deux côtés. Vive l'alliance électorale.

Hitti arlette

22 h 43, le 31 mars 2022

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • "Les FL et le PSP partagent un même objectif". Sinon ils réediteront la guerre du jabal qui a fait des centaines de morts des deux côtés. Vive l'alliance électorale.

    Hitti arlette

    22 h 43, le 31 mars 2022

  • Il est clair qu'aucun ne mène une campagne pour leboen des libanais , mais une campagne contre l'autre. Rien n'a donc changé. On ne veut plus entendre parler, ni des uns, ni de autres. Si Geagea croit que c'est l'occasion pour lui de devenir le leader des maronites il va se planter... d'ailleurs pourquoi chaque religion devrait avoir on leader? Et si c'edt à coup de panneaux ridicules qu'il pense y arriver et convaincre les plus difficiles, nous en sommes morts de rire! Nous on veut nous on peut, les autres ne peuvent pas et vous on se fout de vous... i le ridicule pouvait tuer! Des personnes exécrables dont NOUS, on ne veut plus. Tous dehors! libanais pensez bien avant de voter.

    C EL K

    13 h 52, le 31 mars 2022

  • Trêve de paroles répétitives, il s'agit de voter CONTRE le parti de Lucifer et ses suiveurs et alliés, et le faire perdre leur majorité parlementaire. Ensuite on verra, chaque chose en son temps ...

    Remy Martin

    12 h 37, le 31 mars 2022

  • On prend les mêmes et on recommence. Ils sont la à jouer avec les nerfs des citoyens avec des « je t’aime, moi non plus » alors que notre pays a besoin d’une union sacrée de tous citoyens de tous les bords pour arriver à sauver ce qui reste de notre pays. Mais où sont donc les élites qui se plaignent de ne pas avoir leur mot à dire pour nous aider à chasser ces pèquenauds pouilleux qui se sont emparés du pouvoir pour anéantir notre pays pour se remplir les fouilles et se faire appeler Monsieur OU FAKHAMTO

    Sissi zayyat

    12 h 04, le 31 mars 2022

  • Aucun intérêt dans cette alliance de la carpe et du latin entre deux partis que tout oppose et qui ne présentent aucun programme concret à part celui de prendre le pouvoir. En plus on nous brandit le pilotage saoudien comme s’il était naturel de se faire financer de l’étranger. Il est essentiel d’arrêter de voter pour d’anciens chefs de guerre incompétents et faillis et choisir les nouvelles listes d’indépendants comme le bloc national ou autres partis alternatifs

    Alexandre Choueiri

    10 h 58, le 31 mars 2022

  • "… Quid de l’électorat de l’ancien Premier ministre Saad qui a annoncé son retrait de la vie politique et son boycott de ce scrutin ? …" - Tiens, il a perdu son nom de famille? On parle bien du même Saad Harakiri?

    Gros Gnon

    07 h 40, le 31 mars 2022

  • Au delà de l’élection de 15 mai le plus important que ce front de souverainiste demeure uni contre le projet de Hezbollah et ses alliés

    william semaan

    00 h 23, le 31 mars 2022

  • 3 partis issus de la guerre. Personne n’en veut! Dehors.

    TrucMuche

    00 h 20, le 31 mars 2022

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