Selon les nouveaux tarifs publiés hier matin par le ministère de l’Énergie et de l’Eau, basés sur le taux dollar/livre libanaise du marché parallèle et sur les cours mondiaux du pétrole, les 20 litres d’essence 95 et 98 octane ont tous deux été majorés de 11 000 livres, atteignant respectivement 470 000 livres et 481 000 livres. La même quantité de diesel pour les véhicules se vend à 549 000 livres, soit un bond de 27 000 livres. Le prix de la bonbonne de gaz domestique, lui, n’a pas été communiqué. Jeudi soir, son prix avait été augmenté pour atteindre 319 000 livres. De nombreuses stations-service étaient toutefois encore fermées hier dans le pays.
Mercredi dernier, un vent de panique avait traversé le Liban après l’annonce du porte-parole des propriétaires de stations-service, Georges Brax, de la fermeture des stations jusqu’à nouvel ordre. Les distributeurs, avait-t-il expliqué à L’Orient-Le Jour, exigent d’être payés en dollars frais, en opposition aux « lollars », les dollars bloqués dans les banques depuis la fin de l’été 2019. Le syndicaliste avait indiqué, au lendemain de cette annonce, que le mécanisme de subventions des importations d’essence avait été modifié, le ratio des dollars obtenus au taux de la plateforme Sayrafa passant de 85 % à 100 %. De son côté, la Banque du Liban avait annoncé, vendredi, qu’elle fournirait des dollars aux importateurs de carburant à un taux de change de 22 200 livres jusqu’au 29 mars (aujourd’hui), indépendamment des fluctuations du taux du marché ou du taux Sayrafa de la BDL.
Dans un pays en plein effondrement économique, secoué par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, ces développements réveillent les mauvais souvenirs de l’été 2021, lorsque le rationnement des carburants, après l’annonce de la levée de leurs subventions, avait provoqué d’interminables files d’attente quotidiennes devant les stations-service.